Faurecia cro(î)t en l'avenir
Avec un chiffre d'affaires en hausse de 5%, à 18,03 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 3% du chiffre d'affaires, soit 538 millions d'euros, la filiale de PSA pouvait montrer quelques signes de contentement. Certes, des esprits chagrins lui ont bien reproché un résultat net en sérieuse chute de 142 millions en 2012, à 88 millions d'euros en 2013, mais Yann Delabrière a levé les objections en "chargeant" les coûts de restructuration et des frais de dette plus élevés.
Une situation qui ne devrait pas perdurer, Faurecia annonçant une baisse des charges de la dette de 15 millions en 2014. En outre, la direction du groupe s'est félicitée d'un cash flow net positif à 144 millions d'euros associé, dans les bonnes nouvelles, à la baisse de la dette de 290 millions d'euros (soit de 1,81 milliard à 1,52 milliard d'euros).
Bref, sans plonger dans l'euphorie – pas le genre de la maison –, Yann Delabrière a exprimé sa confiance dans l'avenir, s'appuyant sur une politique commerciale qui fait ses preuves, un leadership technologique et une internationalisation réussie. Le fait que le groupe s'apprête à délivrer le versement d'un dividende de 30 centimes par action pour l'exercice écoulé témoigne de cette confiance.
Asie et Amérique, les bons marchés de Faurecia
46 %, c'est aujourd'hui la part des produits vendus par l'équipementier hors d'Europe, une évolution bienvenue qui suit la courbe de la production automobile. C'est ainsi que, sur l'année 2013, l'Asie (13% des ventes du groupe) a représenté 1,71 milliard d'euros en vente de produits contre 1,39 milliard en 2012, soit une progression de 24,3%, alors que la production automobile progressait de 5% sur ce continent. Surperformer le marché semble une voie bien tracée, en Asie, pour Faurecia.
Côté Amérique du Nord, région qui pèse 27% des ventes, on note une progression de 1,3% (production automobile en hausse de 5%), à 3,71 milliards d'euros contre 3,64 milliards en 2012. Cependant, en termes de profitabilité, l'Amérique du Nord a connu des ratés que Yann Delabrière entend bien juguler dans les mois à venir. En Amérique du Sud, si les ventes progressent de 26,3% à 717 millions d'euros (662 en 2012), la marge opérationnelle a été très impactée par "les effets négatifs de l'inflation, des fluctuations de change et des hausses de coûts des matières premières".
Enfin, en, Europe, les ventes restent stables, à 7,41 milliards d'euros, et suivent le cours de la production automobile. Yann Delabrière se refusant à toute conjecture quant à l'année qui vient, évoquant le peu de visibilité du marché et se basant sur une "croissance" estimée de 0 à 2% de la production automobile européenne.
Pour le groupe, le président de Faurecia parie sur une augmentation de chiffre d'affaires de l'ordre de 2 à 4% avec un cash flow net positif et une progression de sa marge opérationnelle. L'équipementier s'appuiera sur les deux piliers phares de ses activités, le contrôle des émissions et les sièges automobiles, ainsi que, géographiquement, sur l'Asie (misant sur la croissance) et l'Amérique du Nord (avec une amélioration de la marge opérationnelle). Aucune acquisition n'étant au programme, Yann Delabrière réaffirmant la nécessité de renforcer la croissance organique et l'innovation technologique.