Etude OpinionWay : 7 Français sur 10 poussent à la personnalisation des produits
Les Français veulent de la personnalisation. Cette tendance de fond s'est encore confirmée dans une étude menée par OpinionWay pour le compte de la filiale nationale de Salesforce. D'après l'enquête conduite au début du mois de mars auprès d'un échantillon représentatif de 1 019 personnes, et qui avait pour but de mesurer le rapport des Français à la digitalisation, 68 % des consommateurs ont déclaré un intérêt certain pour la personnalisation des produits industriels.
En grande majorité (37 %), les Français estiment ne pas consommer de produits personnalisés en dépit de leur intérêt. 17 % souhaiteraient voir l'offre gagner en importance et seulement 14 % se disent satisfaits de la proposition personnalisée des industriels. A l'inverse, 30 % des Français ne prêtent aucune importance à cette évolution de l'offre, selon l'institut OpinionWay.
S'ils sont 85 % des Français à l'associer à l'opportunité de personnaliser les produits, la digitalisation des entreprises et de leur process de production n'est pas le principal débouché imaginé, à en croire l'étude d'OpinionWay. Les sondés entrevoient avant tout (86 %) une accélération des cycles de production et de la mise à disposition des produits. Au troisième rang figure la perspective de création d'emploi (83 %). L'amélioration de la relation client (82 %) et la réduction des coûts de production (78 %) sont reléguées au pied du podium. Dixième et dernier item de la liste, la baisse de l'empreinte carbone paraît abstraite pour les consommateurs (69 %).
Invité à commenter les résultats de l'étude, Mounir Rachidi, le responsable du centre d'expertise Opérations de BCG, confirme la prise de conscience par les industriels. "Sur le terrain, nous observons que les entreprises ont gardé la baisse des coûts de production dans leurs priorités, mais que le gain de flexibilité de l'outil de production en lui-même a pris le dessus, de sorte à adapter facilement les chaînes", partage-t-il son expérience. Christophe Rauturier, le directeur digital de PSA, abonde en ce sens, soutenant que le constructeur établit une stratégie qui verra une plus grande implication des consommateurs dans les phases de conceptions des produits à sortir.
Mutation vers l'usage
Les Français accordent du crédit au label "Made in France". Pour 52 % d'entre eux, les entreprises qui produisent sur notre territoire font preuve de compétitivité. "En revanche, il y a une véritable défiance vis-à-vis des pouvoirs publics", commente Frédéric Micheau, le directeur des études d'opinion d'OpinionWay. Il souligne que la confiance atteint "à peine" 55 %, ce qui renvoie le défi du digital à d'autres parties prenantes, dont les marques.
Surtout, au travers de l'enquête réalisée pour Salesforce, il apparaît une timide émergence des nouveaux modes de consommation. Certes, les Français privilégient toujours à 79 % l'achat d'un produit neuf et à 17 % l'acquisition d'un bien d'occasion, mais 10 % concèdent se tourner de plus en plus vers de nouvelles alternatives. "Et encore, le résultat du sondage est influencé par la méthode qui mettait en concurrence les solutions, glisse Frédéric Micheau, sinon l'abonnement serait bien plus haut."
En effet, 5 % des Français optent pour un emprunt à titre gratuit auprès d'un tiers, 3 % privilégient l'abonnement et 2 % la location ponctuelle du bien. "Nous voyons bien que nous sommes déjà dans des considérations d'usage, relève Christophe Rauturier. En tant que constructeurs, il nous faut demeurer sur le modèle traditionnel, mais l'avenir se prépare dès aujourd'hui car il y a une accélération."
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