Equip Auto Algeria séduit le Maghreb
S’il est coutumier aux salons professionnels de s’entourer d’une certaine forme de didactisme, – promouvoir tout en conseillant, informer tout en expliquant –, il apparaît cependant plus rare que l’accompagnement pédagogique devienne “le produit d’appel” des exposants. Sur Equip Auto Algeria, nombre de marques ciblaient les jeunes de manière quasi vertueuse en montrant les voies de la professionnalisation, du changement de méthodologie vers l’environnemental ou en allant jusqu’à monter des dossiers en commun d’ouverture de sites. C’était d’ailleurs l’un des objectifs du commissaire du salon, Nabil Bey-Boumezrag, directeur de Promosalons Algérie, qui s’exprimait en ces termes, devant une vingtaine de journalistes, le jour de l’inauguration : “Nous avons envoyé de très nombreuses invitations à destination des jeunes et avons encouragé les exposants à proposer des solutions adaptées à leurs attentes. Sur le salon, vous découvrirez beaucoup de solutions mises en place pour aider les jeunes à investir dans la maintenance automobile. Les plus grands distributeurs sont aussi là pour cela.” Credo repris et commenté par Mario Fiems, directeur d’Equip Auto Paris (Comexposium) : “Il ne s’agit pas uniquement de parler de la pièce, mais de son environnement, de la formation, de la diversification des activités, de la maintenance, des réseaux, de l’environnement, etc. Et aussi d’évoquer l’activité économique et commerciale qui va prendre du champ dans le pays.” L’enjeu s’avère de taille dans une nation comme l’Algérie, dont presque la moitié de sa population a moins de 19 ans, une population de 37 millions d’habitants concentrée à 90 % sur 10 % du territoire, qui s’étend sur 2,382 millions de m2 ! Partant de ce constant, l’idée de la question de salons régionaux sur Oran, Constantine, Tizi-Ouzou… n’est pas à rejeter ! Une nation jeune, dans un pays à forte croissance et courant sur un territoire immense, où l’automobile – de plus en plus complexe – prend un essor considérable : de quoi encourager fortement l’encadrement et le soutien d’un salon professionnel comme Equip Auto Algeria.
Bosch en recrutement permanent
Bosch, ou plus exactement la société Djerbellou Soons Motors Sarl, sa représentation officielle et exclusive, s’est fait une mission d’accueillir les jeunes en mal de création d’entreprise afin de les aider à monter leur affaire. Une mission quasiment reconnue d’utilité publique tant DS Motors est impliquée aux côtés de l’Etat pour faire remonter les informations permettant à la fois de lutter contre la contrefaçon dans le cadre de la sécurité routière – éviter les morts dues aux pièces défectueuses et réparations hasardeuses –, et de répartir, sur le territoire, de jeunes professionnels capables de relever les défis d’un secteur en pleine mutation. A la manœuvre sur le stand, Saoudi Azzedine, directeur commercial venu du siège de Constantine, et Mohamed Chelali, pour la région d’Alger, accueillaient sans discontinuer les jeunes : “Face à la lourdeur des administrations et des grands investisseurs, nous nous positionnons en support auprès des jeunes pour les aider à créer des entreprises dans le domaine de la maintenance automobile. Nous étudions le dossier avec eux, travaillons sur la partie commerciale, sur la faisabilité sur un secteur, etc.” En tant que représentants exclusifs de la marque Bosch, ils mettent dans la balance le matériel, l’équipement et son installation, les diagnostics, les mises à jour, les abonnements et bien sûr la formation : “Nous avons notre propre centre de formation et disposons des services d’un formateur dédié, salarié de notre société, qui tourne chez les professionnels et initie les jeunes aux nouvelles technologies.” De fait, sur le stand, les demandes d’informations et de formations pleuvaient, ouvrant une voie royale au développement des centres de la maintenance et d’intervention battant pavillon Bosch. Une bonne synergie.
PPG en croisade pour l’hydrodiluable
“Les constructeurs automobiles ont compris ce que la carrosserie pouvait leur amener et tous investissent dans de grands bâtiments dédiés à la carrosserie, comme CFAO, par exemple. Ils veulent maîtriser la réparation et ne pas donner leurs véhicules à des petits faiseurs : on ne peint pas une BMW dehors ! Parallèlement, ils sont aussi séduits par le concept du “smart-painting” (carrosserie rapide) que nous avons amené ici”, explique Gérard Véra, responsable grands comptes de Procard, filiale de distribution peinture et produits de carrosserie du groupe Propeint, en fait les marques du groupe PPG (PPG, Max Meyer et Selimix) dont Gérard Véra était le responsable pour le sud-ouest de la France. Le problème ainsi posé s’avère simple : professionnaliser l’activité carrosserie peinture en ciblant les “grands” et les jeunes. “Nous sommes leader sur le marché avec nos marques ou parfois co-leader avec l’un de nos concurrents, nous ne venons pas “acheter” des parts de marché, mais plutôt préparer l’avenir en communiquant sur l’hydrodiluable et en privilégiant la qualité au volume. Aujourd’hui, 90 % des peintures sont encore solvantées mais, d’une part, leur prix ne cesse de monter et, d’autre part, l’Etat algérien souhaite se rapprocher des normes françaises et européennes. L’avenir est à l’hydrodiluable, donc à du produit de grande qualité. C’est pourquoi, nous sélectionnons les concessionnaires et succursales chez qui notre discours passe mieux, ainsi que les carrossiers “Elite” qui n’hésitent pas à sauter le pas. Ils savent qu’ils ont tout intérêt à monter en gamme, et donc en profitabilité.” Privilégier le Premium semble être le leitmotiv des exposants mais, pour PPG comme pour Bosch, le message s’adresse, en priorité, aux jeunes : “Nous pensons que, dans cinq ou dix ans, tous les petits carrossiers “du coin” vont disparaître. Le marché algérien a beaucoup évolué en parc et le petit réparateur actuel, sans soutien, ne pourra pas garantir son travail. C’est pourquoi nous communiquons énormément auprès des jeunes sur l’évolution du métier et du marché parce que les préparer à l’avenir s’avère, aujourd’hui, essentiel. Les commissions écologiques d’Etat se font pressantes et il faudra que tout le monde s’y mette.”
Mecafilter prône la relation de proximité
Comment investir dans un pays, investir un pays et être investi d’une responsabilité, c’est autour de ces trois items que s’articule la stratégie de développement de Riadh Abdelkefi, directeur général adjoint du groupe Mecafilter (marques Mecafilter, Lautrette et Misfat), une stratégie ou plutôt un état d’esprit, une dominante personnelle forte ! “Nous sommes là pour épauler nos distributeurs-importateurs, leur répondre directement. A la première édition, nous cherchions à étoffer notre réseau de revendeurs, ce n’est plus le cas aujourd’hui, notre priorité devenant le soutien et la formation de nos partenaires sur le terrain. Notre rôle d’équipementier est d’être là, à leurs côtés, et je m’étonne que tant de grandes marques n’exposent pas en propre, n’envoient personne et se contentent d’aider financièrement les importateurs à monter des stands.”. Car pour Riadh Abdelkhefi, qui n’hésite pas à sillonner les pays du monde pour rencontrer ses clients – même ceux réputés à risques –, il est impératif d’afficher ses couleurs et ses liens avec les importateurs. Voilà pourquoi sa documentation fait clairement la part belle aux partenaires en listant leurs noms et leurs zones géographiques. C’est aussi pour cela que sur son stand sont présentés les dernières technologies et les derniers produits en vente : “Nous nous devons de fournir les produits les plus récents à nos distributeurs, mais aussi les informations techniques et les arguments de vente. C’est de la formation de terrain importante pour une famille de produits qui ouvre la porte à toutes les autres…” De la pédagogie en toutes choses.