Equip Auto 2013 : le retour aux sources

“Ne désire jamais, Nathanaël, regoûter les eaux du passé… Ne cherche pas, dans l’avenir, à retrouver jamais le passé. Saisis de chaque instant la nouveauté irressemblable et ne prépare pas tes joies, ou sache qu’en son lieu préparé te surprendra une joie autre” écrivait André Gide sur un sujet bien différent. Pourtant, ces mots se laissent facilement accrocher à la réalité d’un salon comme Equip Auto. S’il apparaît évident qu’un marché évolue en permanence et que les attentes d’un public, fût-il averti, ou parce qu’il l’est justement, appellent d’autres réponses et de nouvelles solutions, il est des fondamentaux qu’on devra colorier d’une manière différente, mais dont l’absence coûtera forcément, si on les néglige. Il en va ainsi de la puissance des animations, de la technologie et surtout des offres promotionnelles ou de services. Il en va ainsi de la pertinence des démonstrations de solutions techniques pour permettre aux professionnels d’aborder l’avenir de façon plus sereine. Il en va encore ainsi de la multiplication et de la richesse des échanges, qui se traduisent ici, par les rendez-vous business organisés, là, par les parcours experts, qui vous permettent de gagner du temps, pour voir d’emblée ce que vous recherchez. Et que dire de tous ces réseaux de spécialistes ou généralistes qui ont investi cette édition d’Equip Auto ? On rappellera qu’Equip Auto, c’est 125 000 visiteurs dont 30 % d’étrangers, 1 300 exposants, 4 halls et 120 000 m2. Soit une autre dimension qu’aucun salon régional ne délivrera de sitôt, où l’on vient pour acheter, comme pour vendre.

En guise d’hommage

En voyant les notions d’échanges, de réunions, de partenariats, de rencontres, de moments festifs, ludiques, didactiques reprendre le dessus sur les présentations un peu trop universelles, calibrées ou formelles, on ne peut que se rappeler de la grande époque du salon, où un certain Michel-Alexandre Morlat présida, en grand maître des cérémonies incontesté, aux destinées d’Equip Auto pendant plus de 16 ans, de 1983 à 1999. A 15 jours de cette édition, Michel-Alexandre a quitté la scène des expositions qu’il a toujours animée, en prenant, à la suite d’Equip Auto, les rênes d’Automechanika puis en gérant la promotion de rendez-vous importants de la profession, comme Autopromotec et bien d’autres, y compris ceux des constructeurs automobiles. A 59 ans, il avait encore bien des choses à nous apprendre et nous laisse sobrement remonter les couloirs des salons qu’il a hantés de sa forte stature, de sa présence toujours haute en couleurs, parfois déconcertante, toujours à l’affût d’une nouvelle idée, d’un nouveau rassemblement, de nouvelles rencontres. Et c’est ce que nous garderons à l’esprit, l’image même de la prééminence de la relation humaine, qui bousculait tant sur les Equip Auto d’avant la crise, où personne n’aurait osé manquer ce grand rendez-vous, sans le regretter amèrement, où chacun avait préparé avec soin le moyen de favoriser ces échanges, dont on parle tant, et où venir à Equip Auto, c’était aussi se faire plaisir. La nouvelle orientation d’Equip Auto 2013 tend dans cette direction, comme en hommage à un organisateur trop tôt disparu. Nous penserons bien à lui en présentant notre badge, le 16 octobre prochain.