Equip Auto 2011, de la reprise et du couple
L’approche s’avérait délicate tant les enjeux pesaient lourd chez les organisateurs dont on prenait les mesures avant match, afin de pouvoir - en vain, comme on le dira plus tard - leur dessiner le costume de sortie le plus seyant possible. Parce que, reconnaissons-le aisément, la lâcheté ou l’absence réelle de pouvoirs se pare de curieuses arguties. En attestent ces commentaires d’avant salon, de grands équipementiers, qui, pour se dédouaner de leur absence sur Equip Auto, laissaient entendre que c’était la dernière, que les signes étaient négatifs… on leur aurait presque offert des poulets pour qu’ils aient le plaisir de voir confirmer leurs sombres présages, dans les entrailles toutes chaudes desdites volailles. Leurs raisons étaient multiples, comme la montée des salons régionaux - dont l’utilité peut être reconnue mais qui n’offrent pas la plateforme de possibles que délivre un grand salon international ou bien l’absence de quelques grands - comme si les décisions de directeurs financiers de l’autre bout du monde devaient museler, définitivement, les décideurs nationaux. Ou encore, à l’opposé, la présence d’exposants asiatiques, jugée inappropriée dans une manifestation dont le principal actionnaire s’avère être la Fiev. Comment peut-on aujourd’hui, faire abstraction de la proposition chinoise, dont la seule méconnaissance, pourrait, à terme, engloutir quelques-uns de nos plus beaux fleurons industriels. Si l’on n’y prenait pas garde et si l’on voulait se couper de l’un des marchés les plus porteurs au monde, bien sûr. En réunissant en deux halls blindés de monde, les exposants, c’est-à-dire en tenant compte des vicissitudes des uns et des autres, Comexposium, la Fiev et la FFC ont fait le bon pari. Les exposants se sont renforcés et ont choisi de booster leurs équipes et leurs animations pour bénéficier du meilleur retour sur investissement possible. Quant aux visiteurs, ils ne venaient pas pour rien et, eux aussi, voulaient faire de ce salon un outil de travail. Le couple, il était là, simple et efficace.
Un bon billet de 100
Les résultats sont tombés et annoncent quelque 100 000 visiteurs, (avec un jour de grève des transports et un match de rugby en face), soit, avec 10 % de plus que la précédente édition, les organisateurs ont bien rempli leur mission. Avec 30 % de visiteurs étrangers, ils revendiquent, en outre, leur place à l’international. Une place que bon nombre d’exposants contactés leur accordaient volontiers. On y verra - et c’est tant mieux - une représentation importante des pays du Maghreb, qui reviennent au goût du jour. Entre événements et explosion des marchés intérieurs, relocalisation des constructeurs européens et surtout français, le Maghreb plaît. Ce qu’on peut déplorer, en revanche, c’est le nombre encore trop maigre de réparateurs, carrossiers et autres spécialistes, alors qu’il pourrait devenir très important si les différentes fédérations et groupements décidaient de se mettre à la bonne table des négociations. Le problème de l’éloignement étant à considérer mais pas à hisser comme le porte-drapeau de l’impossible. En effet, 66 % des visiteurs français venaient des provinces françaises autres que celle d’Ile-de-France. Et oui, les réparateurs savent prendre le TGV ! Et si on veut les rassembler dans un esprit convivial et les amener par car (ce qu’ont fait plusieurs distributeurs adhérents de la Feda), nul doute que les organisateurs feraient des concessions (sans jeu de mots). Autre bémol, le manque de participation à certaines conférences. Les professionnels invités à discuter sur l’électro-mobilité pouvaient à eux seuls rassembler autour des bonnes équations et n’ont été que trop peu suivis. Heureusement, un compte rendu assez complet vous est proposé (voir articles "Dis, Toto, c’est loin
l’électrique ?", Flottes : sceptique Eldorado…, et Check-point “70 g de CO2/km”). On notera, par ailleurs, en termes très positifs, la présence de présidents des divisions rechange monde, dont les analyses et commentaires vous troublaient par leur pertinence. Dans notre prochaine édition, vous pourrez découvrir les entretiens de Lucia Veiga Moretti (pour Delphi), avec un éclairage de Steven A. Kiefer, président de Delphi Powertrain Systems, de Robert Hanser (pour Robert Bosch), d’Alois Ludwig (pour ZF), et de Reiner Martsfeld (pour Corteco). Dans ce numéro, nous vous plongerons aussi au cœur de l’après-vente dans le monde, vous initierons aux nouveaux diagnostics, aux derniers modules de formation, etc. De la reprise et du couple, il y en avait donc sur Equip Auto 2011.