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Industrie

CPS, le contrôle qualité sur mesure

Publié le 16 février 2011

Par Frédéric Richard
5 min de lecture
Stéphane Perrot a créé la société CPS Quality en 2004. L’entreprise propose des services de contrôle qualité aux équipementiers, dans le cas, par exemple, d’un avertissement qualité émanant du client constructeur. Ou bien dans le cadre de la validation d’un nouveau sous traitant, dont on souhaite s’assurer de la conformité des premières productions.
Stéphane Perrot a créé la société CPS Quality en 2004. L’entreprise propose des services de contrôle qualité aux équipementiers, dans le cas, par exemple, d’un avertissement qualité émanant du client constructeur. Ou bien dans le cadre de la validation d’un nouveau sous traitant, dont on souhaite s’assurer de la conformité des premières productions.

Journal de l’Automobile. Parlez-nous un peu de votre société, et de son activité.
Stéphane Perrot.
En fait, c’est la mondialisation et la délocalisation qui ont fait naître notre métier. Le besoin se ressent depuis le début des années 2000. A l’époque, je travaillais au sein de la direction qualité chez Visteon, sur le compte PSA. Nous rencontrions de plus en plus de soucis sur des composants sous-traités à l’Est, et qui devaient ensuite entrer dans le process de production. C’est à ce moment que j’ai identifié le besoin de créer CPS.
Nous avons commencé par intervenir chez les équipementiers de rang 1, afin de pallier les incidents qualité qu’ils rencontrent tous ou presque, depuis le développement de la sous-traitance dans les pays de l’Est par exemple, ou encore en Asie et en Inde. Aujourd’hui, 85 % de notre chiffre se fait dans l’auto, mais, suite à la crise du secteur automobile, nous avons recherché la diversification dans le ferroviaire, l’agricole, ou les cosmétiques.

JA. Chaque entreprise dispose pourtant de son service qualité en interne… Où intervenez-vous ?
SP.
Les services qualité internes n’interviennent pas sur le même périmètre que nous. Les sociétés font appel à CPS pour une crise de qualité ponctuelle, et non pour un suivi régulier de leur production. Notre mission consiste à intervenir sur un problème identifié, et à le régler. Cela peut durer une semaine, quinze jours, un mois…, mais nous gérons le problème de A à Z. Ce qui évite à notre client de mobiliser son personnel en interne.
Nous sommes des prestataires complémentaires à leur activité de contrôle qualité interne. Quant à notre mission, elle consiste à prendre connaissance d’un stock de pièces défectueuses, à en effectuer le contrôle, éditer les rapports, puis dresser un relevé des défauts, directement sur la chaîne du client… Les équipes du service qualité interne peuvent ainsi se concentrer sur leur cœur de métier, à savoir le travail en amont, les plans d’action, la validation des process, bref, les problèmes de fond.

JA. Comment fonctionnez-vous ?
SP.
CPS Quality fonctionne selon différents modes. Certains de nos clients hébergent des équipes détachées chez eux à temps complet, pour des problèmes récurrents. Dans ce cas, dès lors qu’un problème survient, l’interlocuteur CPS local soumet un programme de contrôle sur les stocks incriminés, la durée des tests est évaluée conjointement, et le travail commence. Nous sommes notamment implantés dans l’usine Renault de Flins, depuis juin 2006. Mais nous intervenons là pour le compte des équipementiers. Nous avons également des clients ponctuels, chez qui nous répondons à une mission tous les deux ou trois mois. Je délègue alors une équipe d’opérateurs volants, qui se déplacent pour régler le problème, sur un ou deux jours. Ils arrivent sur place avec leur matériel, tout reste ainsi très flexible. Enfin, les équipementiers nous demandent aussi, de plus en plus, d’exporter notre savoir-faire à proximité de leurs usines ou de celles qui fabriquent pour eux, en Roumanie ou en République Tchèque.
Nous sommes actuellement implantés sur une quarantaine de sites, chez presque tous les grands équipementiers, Faurecia par exemple. Certaines usines hébergent jusqu’à 80 personnes de chez nous, en permanence ! Et, comme nous facturons directement leurs fournisseurs, on peut dire qu’on a un peu plus de 3 000 clients.

JA. Comment s’effectue le recrutement de vos équipes ?
SP.
En interne, nous disposons de personnel souvent issu de grands équipementiers de rang 1, spécialisés soit dans la plasturgie, la métallurgie, les pièces de sécurité, le verre… Ils sont donc à même d’échanger avec le client et lui faire profiter de leur expérience.
Ce ne sont pas forcément des ingénieurs. Je préfère privilégier leur potentiel technique, et surtout leur passé dans l’industrie automobile. Ainsi, 60 % de nos effectifs présentent déjà une expérience dans l’auto. Par la suite, ils suivent tout un cursus de formation interne, ou bien via des organismes spécialisés.

JA. Vous évoquiez d’autres débouchés que l’auto, qu’en est-il ?
SP.
Nous avons plusieurs objectifs à moyen terme. Nous voulons nous développer sur les secteurs des énergies renouvelables. On s’est rendu compte que les entreprises qui travaillent sur du panneau solaire par exemple, rencontrent pas mal de problèmes quant à leurs fournisseurs étrangers, chinois notamment. Nous avons même déjà eu quelques demandes pour du sourcing par l’un de nos clients, afin de sélectionner un fournisseur.
Mais ne brûlons pas les étapes. Aujourd’hui, la structure fonctionne et doit absorber une croissance importante, j’évite donc de trop me disperser ! D’autant qu’il subsiste du potentiel sur notre activité.

JA. Le coût de vos prestations les limite-t-il aux grandes entreprises ?
SP.
Pas du tout ! CPS travaille avec des équipementiers de rang 2 et même des structures familiales. Bien entendu, notre prestation est plus chère que celle fournie par une entreprise qui délègue trois intérimaires pendant trois jours… Mais, si l’on ajoute les coûts cachés de la gestion des intérimaires, la gestion de non-conformité, l’édition des rapports de tri… la solution de CPS sera finalement plus avantageuse…
 

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