Constructeurs, distributeurs, équipementiers : la Chine voit rouge !
Le patriotisme économique ne paraît pas uniquement faire florès en France. Il semble aussi qu’il ait retrouvé de la vigueur en Chine : les autorités chinoises de la concurrence, via la puissance NDRC, à savoir la Commission nationale pour la réforme et le développement, viennent de lancer de nombreuses enquêtes anti-monopoles à l’encontre de constructeurs, d’équipementiers et de distributeurs. Et, oh surprise, elles impliqueraient de nombreux constructeurs d’origine européenne !
Certaines marques dans le collimateur
Les autorités chinoises auraient notamment dans le collimateur les marques Mercedes-Benz, Audi, Chrysler et Jaguar Land Rover. Tout ou partie d’entre elles manipuleraient les prix de vente de leurs véhicules, pièces détachées et services, rendant certains tarifs exorbitants. Ainsi, pour le modèle Mercedes-Benz ClasseC, le prix total pour l'ensemble des pièces détachées achetées séparément peut représenter plus de douze fois le prix du véhicule neuf, a ainsi souligné, le week-end dernier, l’agence officielle Chine nouvelle, se référant aux données d'une fédération professionnelle. "Cette affaire est le cas typique d'un contrôle vertical des prix", a indiqué Zhou Gao, patron du Bureau anti-monopole du Jiangsu, cité par le média.
Des réductions de prix immédiates
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les entreprises incriminées prennent l’affaire très au sérieux. Plusieurs constructeurs étrangers, dans le collimateur de Pékin, ont dévoilé ces dernières semaines des réductions de prix drastiques sur les prix de vente de leurs pièces détachées, voire sur certains modèles. Audi a pour sa part d’ores et déjà indiqué que sa coentreprise en Chine "allait accepter" une sanction pour "pratiques monopolistiques". Des investigations des régulateurs dans la province du Hubei (centre) ont identifié "des violations aux lois (chinoises) anti-monopole" dans le réseau des concessionnaires Audi, a souligné la division Chine d'Audi dans une déclaration à l'AFP. La coentreprise concernée, FAW-Volkswagen, "a coopéré étroitement à l'enquête, et acceptera la sanction", a ajouté le groupe.
Des amendes et des interrogations
Quatre distributeur BMW ont de leur côté déjà écopé d’amendes pour un montant total d’environ 195000€. Implantés eux aussi dans la province de Hubei, ils étaient accusés d’entente sur les prix. Autant de mesures et sanctions qui n’ont pas tardé à faire réagir. La Chambre de commerce de l’UE, à Pékin, a indiqué récemment que les entreprises européennes "se demand[aient] de plus en plus si les groupes étrangers [n’étaient] pas visés de façon disproportionnée". "Dans certains des secteurs balayés par les enquêtes, des firmes locales n'ont pas été inquiétées pour des pratiques pourtant semblables, et dans certains cas impliquant des coentreprises, seul le groupe étranger [est] visé par les investigations", a-t-elle relevé.
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