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Industrie

Comment Faurecia entrevoit le siège du véhicule autonome ?

Publié le 2 octobre 2017

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
L'équipementier français a juré de s'imposer comme le leader de la fourniture de sièges pour le véhicule de demain. Sa démonstration au salon de Francfort était une preuve de son engagement.

 

Si Faurecia n'a pas caché sa présence à L'IAA de Francfort, ce n'est pas pour autant qu'il en reste un souvenir visuel. L'équipementier a interdit les prises de photographies sur son stand et chaque visiteur évoluait sous bonne garde. Et pour cause, l'équipementier dévoilait enfin l'avenir de sa gamme de produits à commercialiser auprès des constructeurs qui, peut-on le dire, ont défilé à la recherche d'une innovation différenciante.

 

Derrière une forêt de maquettes de tableaux de bord intégrant des technologies de pointe, dont certaines issues du rachat des activités automobiles de Parrot et d'autres explorant les différentes possibilités d'intégrations du smartphone dans l'habitacle, les privilégiés autorisés à chiner ont pu découvrir le premier prototype de siège du futur. Une pièce résultant de la collaboration étroite avec l'Allemand ZF, en prévision de l'émergence du véhicule autonome.  

 

Avec le concept Symbioz, Renault l'a rappelé, l'automatisation de la conduite va créer des temps libres. L'habitacle doit s'adapter, le siège en premier lieu. Faurecia et Zf ont donc lancé le programme AVS – pour Advanced Versatile Structure –, soit la définition d'un univers mouvant à l'intérieur de la voiture. Une cinématique à repenser de sorte à offrir plus de confort tout en garantissant à la fois de la sécurité et une reprise rapide des commandes en cas de nécessité.

 

La proposition de Faurecia et ZF revisite le siège. La disposition de chaque élément a été repensée, à commencer par les ceintures. Le gain de modularité ne s'obtient qu'en affranchissant le siège du pilier central du châssis de la voiture. De fait, les enrouleurs migrent dans le dossier, tout comme les tubes des prétentionneurs, qui viennent s'y loger à la base. Lesdits prétentionneurs quittent le rail pour venir aussi se greffer au siège.

 

Législation en attente

 

Dévoilés au cours de l'été par les deux équipementiers partenaires, les coussins gonflables centraux se déploient entre les sièges de sorte à éviter les dommages d'un choc entre la tête du conducteur et celle du passager. Au registre de la sécurité, les ingénieurs de Faurecia ont également prévu un système de configuration automatique, en fonction de la corpulence. Ce qui implique notamment un dossier en deux parties et un appui-tête mieux ajustable.

 

Tous ces éléments du siège, conjugués aux autres équipements du véhicule, doivent contribuer à améliorer encore les niveaux de protection. "Nous voulons un système qui anticipe et non qui réagit", arguait un des membres de l'équipe de conception, sur le stand. En résumé : un pre-safe qui comprend bien plus tôt que l'impact sera inévitable et prépare de fait les corps des occupants.

 

Un siège avant de véhicule haut de gamme propose à ce jour dix axes de réglages. On parle de 10-way power, chez les initiés. Dans le cas du siège du futur de ZF et Faurecia, le nombre d'éléments réglables grimpe à quatorze. Le poids de l'ensemble reste cependant identique, à 18kg, tout en ajoutant des fonctions, se félicite l'ingénieur. Le véhicule autonome reste suspendu à une question de législation. Le siège n'y fait pas exception. "Le nôtre pivote sur un axe de 15° pour dégager de l'espace aux jambes et faciliter la consommation de contenus multimédia, or la loi limite à 10° la rotation", pointe-t-on chez l'équipementier français. A courte échéance, cela permettra de faciliter l'accès à bord.

 

Lectra confirmé dans l'éco-système

 

S'il s'agit des éléments indépendants et des mécanismes, Faurecia Automotive Seating occupe la deuxième place mondiale et la troisième lorsqu'on considère la livraison de sièges complets aux constructeurs automobiles. Un statut que l'équipementier français entend bien renforcer en doublant ses capacités. Un objectif qui passe notamment par un accord élargi avec un autre compatriote, Lectra, numéro un mondial des solutions technologiques intégrées pour les industries utilisatrices de tissus, cuir, textiles techniques et matériaux composites.

 

Ils ont annoncé, il y a quelques jours, le renouvellement du partenariat avec la signature d’un accord mondial, impliquant tout particulièrement une migration dans l'univers de l'usine du futur, concept cher aux industriels. "Nos défis en termes de flexibilité, d’agilité et de productivité – produire davantage tout en réduisant les coûts – sont plus élevés que jamais, observe Hagen Wiesner, vice-président exécutif de Faurecia Automotive Seating. Nos processus de découpe de tissu et de cuir sont devenus stratégiques pour atteindre ces objectifs."

 

Le projet “entreprise numérique” de Faurecia vise à transformer les pratiques de travail dans quasiment tous les aspects de l'organisation. Avec Lectra, l'équipementier va concrétiser ce projet dans les salles de coupe, grâce à l’automatisation intelligente et la maintenance prédictive. "Dans une industrie aux prises avec de profondes transformations, aider nos clients à mettre leurs opérations au diapason de la quatrième révolution industrielle est, sans conteste, devenu notre principale mission, remarque Daniel Harari, président-directeur général de Lectra. Faurecia fait partie de nos clients moteurs sur ce front. Les technologies digitales et l’expertise métier sont les leviers qui permettront aux industriels de connecter tous les maillons de leur chaîne de valeur, partenaires externes compris, dans un avenir proche."

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