Claude Cham veut remettre la Fiev en ordre de marche
"Préparer l'avenir et remettre la Fiev en ordre de marche", pour Claude Cham, président de la fédération des équipementiers, pas question de lâcher prise une seule seconde. Trois mois après que trois équipementiers majeurs (Valeo, Faurecia et Plastic Omnium) aient décidé de quitter la fédération, l'heure est donc à la réorganisation de l'organisation professionnelle afin qu'elle garde toute sa place dans les échanges avec les pouvoirs publics d'un côté et les constructeurs de l'autre.
Garder une place mais surtout ne pas être absorbée par un organe commun dans lequel sont présents les constructeurs. "La Fiev ne veut pas se laisser déposséder et nous préservons notre volonté de défense des corporatismes", précise Claude Cham. Visiblement Valeo, Plastic Omnium et Faurecia ne sont pas du même avis. Récemment Patrick Koller, directeur général de Faurecia indiquait "en France, nous avons trop de syndicats et l'automobile n'est pas très audible. Avec la PFA, nous avons la chance de fédérer cette industrie et d'être entendu. C'est par exemple indispensable face au VDA en Allemagne."
Une position que ne partagent pas les autres membres de la Fiev qui compte 130 adhérents à ce jour. "Comment expliquer aux équipementiers de rejoindre une organisation qui se place sous la coupe des constructeurs. Nous ne sommes pas uniquement une fédération professionnelle, nous sommes également un syndicat", poursuit Claude Cham.
Cette organisation est bien sûr la plateforme automobile PFA, présidée par Luc Chatel, que nous n'avons pas manqué d'interroger sur le sujet : « La seule question qui compte, aujourd’hui, c’est que la filière automobile en France est tout simplement en train de jouer sa survie. Il n’y a pas d’autre enjeu ! et face aux révolutions sans précédent qui frappent le secteur, la seule réponse c’est de jouer collectif – constructeurs, équipementiers, PME, ETI, amont, aval… - parce que personne ne réussira seul. Les grands acteurs, constructeurs et équipementiers, comme les 4 000 entreprises que fédère la PFA au cœur de nos territoires, en sont plus que jamais conscients.
Nos structures et nos organisations – PFA, FIEV, CCFA, CNPA… - tout cela compte bien peu face à de tels enjeux ! Ce qui compte, c’est notre capacité à former, dans le respect des spécificités de chacun, cette équipe de France de l’automobile capable d’agir et de parler d’une seule voix », indique-t-on à la PFA.
Ce rapprochement avec la PFA avait pourtant été initié sous la présidence de Jacques Mauge. Une sorte d’accord avait été trouvé et la Fiev était bien représentée au Conseil des présidents.
Visiblement, l’accord n’était pas suffisant aux yeux des trois équipementiers qui ont décidé d’appuyer la candidature d’un autre homme, Hervé Guyot, retraité de Faurecia, comme l’était d’ailleurs Jacques Mauge. L’absence de quorum lors du vote n’a pas permis de l’élire, et l’absence d’un autre candidat a contraint Claude Cham d’assurer la fin du mandat initialement engagé par Jacques Mauge. « Nous allons poursuivre notre travail de promotion de la Fiev et allons faire évoluer les statuts notamment pour intégrer le monde de la mobilité. La pression sociétale et politique va entraîner une révolution qui va bouleverser toute la chaîne de valeur », avance le président de la Fiev.
En attendant, Claude Cham consulte les adhérents de l'organisation professionnelle et poursuit le travail. Le départ de Valeo, Faurecia et Plastic Ominum ne devrait pas poser de problèmes financiers. Les cotisations des adhéretns sont certes en fonction du chiffre d'affaire réalisé mais sont plafonnées. Le budget de la Fiev, évalué entre 2,5 et 3 millions d'euros par an, ne devrait pas en être gravement affecté.