S'abonner
Industrie

CES 2014 : l’âge de maturité

Publié le 28 janvier 2014

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Définitivement, le salon de l’électronique grand public de Las Vegas s’impose comme un incontournable d’une industrie automobile en pleine révolution technologique. La voiture de demain y a droit de cité comme nulle part ailleurs.
A Las Vegas, les annonces se sont multipliées chez les constructeurs, comme ici, sur le stand Chevrolet avec la 4G et l’AppShop.

Un bon cru. L’édition 2014 du salon de l’électronique grand public de Las Vegas (ou CES, selon son acronyme anglophone) aura laissé une bonne impression aux observateurs. Et l’univers automobile n’y est pas étranger. Après la démonstration de force en janvier 2013, lorsque les voitures autonomes avaient déchaîné les passions, il fallait dignement défendre le statut acquis. D’un point de vue global, cela a été le cas. Les annonces n’ont baissé ni en quantité, ni en qualité. Ce qui frappe, en fait, c’est l’importance que prend le rendez-vous des “geeks” dans le calendrier des constructeurs. Certes, Detroit se déroule juste derrière et motive l’achat d’un billet d’avion vers les Etats-Unis, mais il devient désormais difficile de ne pas y voir un lieu stratégique pour chacun. A commencer par Audi, dont le président du directoire, Rupert Stadler, et le membre du directoire en charge du développement technique, Ulrich Hackenberg, sont venus en personne prononcer un discours d’ouverture à la veille de l’événement. Ensemble, ils ont évoqué les stratégies, les projets et les produits qui formeront la mobilité du futur pour Audi, représentés sur le stand par une exposition interactive sous la forme d’un modèle de ville futuriste, dessiné en collaboration avec le cabinet d’architecture Höweler + Yoon.

Les éditeurs ne lésinent plus

Lier l’automobile à son environnement, un leitmotiv auquel le CES 2014 n’aura pas échappé. La voiture connectée, une fois encore, a en effet défrayé la chronique. Evidemment plus complexe que des brosses à dents et raquettes intelligentes, l’automobile fera partie du mouvement de l’Internet des objets, appelé à concerner plus de 50 milliards d’unités à l’horizon 2020. Elle s’affirme donc comme un potentiel que trois géants américains ont évalué et ont décidé de s’arroger. Il s’agit de Microsoft, Apple et Google. Ce dernier s’est illustré durant l’événement de la fondation de l’Open Automotive Alliance, soit un groupe de travail destiné à favoriser l’implémentation de son système d’exploitation, Android, dans l’architecture des véhicules. Une annonce qui fait écho à celle d’Apple qui, en juin 2013, prenait l’engagement d’avancer auprès des constructeurs. Alors que Microsoft peut se targuer d’assister Ford et son Sync ou que QNX (BlackBerry) s’est ancré chez Mercedes, Google a réuni un tour de table composé de General Motors, Audi, Honda, le groupe Hyundai, ainsi que NVidia. Comprendre, comme le fait observer Pauliina Jamsa, d’ALK Technology, que les éditeurs déplacent leur lutte de domination vers les automobiles, au-delà des terminaux mobiles. Et de soulever une question cruciale : “Se dirige-t-on vers une logique d’exclusivité ?” Si les constructeurs ne se montrent pas vigilants et suffisamment avertis, les systèmes embarqués d’info-divertissement pourraient s’en trouver verrouillés par des éditeurs qui se sont montrés plus que performants dans l’exercice. En clair, les voitures risqueraient de n’être fonctionnelles qu’avec un type d’OS…

Domotique et gadgétisation

Mais éloignons-nous des sources d’inquiétude pour revenir à ce qui fait l’essence du salon de Las Vegas : l’innovation. PSA Peugeot Citroën présentait, avec le concours de Technicolor, éditeur de la plate-forme Qeo, une solution qui connecte les logiciels embarqués de la voiture avec ceux de votre domicile, dans un schéma bidirectionnel.

Sur le stand de BMW, l’i3 s’est connectée à la Galaxy Wear, la montre intelligente de Samsung. Ainsi, il devient possible d’en piloter des fonctionnalités à distance. La marque à l’hélice s’est en outre mise en avant avec une démonstration sportive de la M325i autonome, qui a bouclé quelques tours de circuits tout en drift. Un moyen de rattraper le retard par rapport à ses concurrents directs, dont Audi qui en faisait la démonstration l’an passé, ici même.

D’autres constructeurs ont proposé des projets plus immédiats. Local de l’étape, Chevrolet a annoncé la signature d’un partenariat avec l’opérateur en télécommunication AT&T, afin d’équiper en 4G les véhicules vendus aux Etats-Unis et au Canada, dès l’été prochain. Volvo, de son côté, a détaillé son plan d’association avec Ericsson pour développer un écosystème au travers duquel de nombreux services pourront être apportés aux automobilistes, en “cloud”, dont de l’aide à la conduite et du divertissement.

De retour des Etats-Unis, d’aucuns n’ont pas manqué de faire l’éloge de Las Vegas. Ils y voient la confrontation entre deux époques et peut-être un avenir plus radieux pour le rendez-vous du Nevada, plus en phase avec le futur de l’automobile. Alors, si le salon automobile de Detroit ne souffre pas d’une perte de notoriété, ceux de Los Angeles et de New York, qui peinent à émerger sur la scène américaine, auraient probablement une piste légitime à creuser.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle