CAFE 2025 : la Commission face au casse-tête du lissage pluriannuel

La bataille s'annonce rude jusqu'à mercredi 5 mars 2025 et le malaise grandit au sein de la Commission européenne. L'enjeu des normes CAFE et de la flexibilité demandée par les constructeurs dans le calcul des émissions de CO2 met en lumière la complexité du dossier qui devient politique.
Si le lissage sur trois ou cinq ans des émissions semble tenir la corde pour l'instant, rien n'est réellement joué. Car cette modification, si subtile soit-elle, oblige la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à rouvrir l'intégralité du dossier sur l'obligation de vente de véhicules zéro émission en 2035. "Le sujet est très complexe", nous confirme une source proche des discussions. "Il devient réglementaire et législatif. En acceptant un calcul pluriannuel, la Commission s'expose à un risque de poursuite de la part de constructeurs de véhicules 100 % électriques qui sont certains de respecter les normes."
Les constructeurs ont posé deux options sur la table : le lissage des émissions sur plusieurs années ou l'exclusion des 10 % des modèles les plus émetteurs en 2025 et de 5 % en 2026. Mais dans les deux cas, une réouverture de la réglementation globale sur les normes de CO2 est obligatoire car les deux options touchent au cœur du texte.
"Personne ne maîtrise le Parlement européen"
Une issue à laquelle, ni la Commission européenne, ni le Conseil de l'Union ne veut ou ne peut se résoudre. Les élections européennes de juin 2024 ont en effet montré un nouveau visage politique au Parlement dans lequel les sociodémocrates et Renew ont largement perdu du terrain. Le PPE au Parlement (188 députés), allié aux partis d'extrême droite (229 députés au total), pourrait sans difficulté faire tomber l'intégralité du texte.
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