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Industrie

Automechanika 2014, la réalité augmentée !

Publié le 7 octobre 2014

Par Hervé Daigueperce
4 min de lecture
Encore un record en nombre d’exposants et de visiteurs ! Automechanika Frankfurt s’est définitivement imposé comme le salon international des pièces et équipements pour la région Europe.

“ZF rachète TRW”, c’est avec cette annonce que l’édition 2014 du salon Automechanika de Frankfurt s’est ouverte, donnant le ton d’une manifestation ancrée dans la démesure. Démesure ? D’aucuns récusent ce terme arguant du fait que le nombre d’exposants, - soit plus de 4 600 entreprises venues de 71 pays (un record), peut encore augmenter, tant la révolution technologique exige de nouvelles informations et de nouveaux acteurs… (à racheter ?) Il n’en demeure pas moins que l’industrie allemande a, encore une fois, défrayé la chronique en annonçant simultanément le rachat de TRW par ZF Friedrichshafen, constituant ainsi un groupe de 30 milliards d’euros et celui des 50 % de la co-entreprise de Robert Bosch et de ZF Friedrichshafen par le groupe Bosch, dont le chiffre d’affaires s’élève à plus de 46 milliards d’euros. Les deux nouvelles étant concomitantes du fait de la situation monopolistique, qu’aurait générée le rachat de TRW Automotive dans le domaine des directions électriques assistées. Un événement qui nous met immédiatement à l’esprit l’acquisition, il y a quelques années, de Continental par Schaeffler (une véritable bombe dans le milieu des grands équipementiers) et aussi, plus récemment, celle de Bendix-Jurid (Honeywell Frictions Materials) par Federal-Mogul. Les Allemands n’étant pas complètement seuls à jouer dans ce mercato. Ce qui en ressort s’énonce aisément : la concentration des équipementiers devient inévitable pour réussir à suivre les constructeurs dans leur propre bataille mondiale. C’est pourquoi, aussi, Automechanika 2014, a été plus que jamais marqué par la part réservée à l’innovation technologique première monte, sur un salon pourtant dédiée à l’aftermarket. Avec un plus pour l’électronique et la chasse au CO2, la connectivité et le véhicule autonome…

Panique dans les groupements de distribution

Les constructeurs se regroupent, les fournisseurs se concentrent et tout logiquement les groupements d’achats dans le secteur de l’après-vente doivent adopter le même processus. Automechanika, là aussi, en a été le témoin majeur. Dès le deuxième jour, Autodistribution International annonçait la création d’une co-entreprise avec l’américain National Pronto Association, co-entreprise appelée “1Parts”, “destinée à développer des activités communes sur le marché des pièces de rechange automobiles”. Une nouvelle qui masquait à peine le rachat de deux nouvelles entreprises Autodistribution aux Pays-Bas par un groupe Hollandais, peu après celles acquises par le groupe américain LKQ. Ces dernières sonnant comme un avertissement sur Autodistribution France, le grand groupe français à vendre depuis quelque temps. Cette “emplette” permettrait à LKQ de prendre une forte position en Europe après le rachat du groupe hollandais Sator, propriétaire de Van Heck Interpieces. Mais rien n’est moins sûr, d’autant qu’on disait LKQ fortement intéressé par le groupe allemand Trost, que convoiterait également Alliance Automotive Group, groupe français présidé par Jean-Jacques Lafont, et acquis récemment auprès de Weinberg Capital Partners par la société de Capital Investissement Blackstone, dont les capacités d’investissements se chiffrent en milliards de dollars. Alliance Automotive Group ne cache, d’ailleurs, pas ses ambitions internationales, affichées lors de son changement d’actionnariat. En face, la concurrence ne manque pas de ressources et si Temot International manque un peu d’allant ces temps-ci après quelques départs, si ATR paraît désorienté par certains remous internes, c’est du côté du bébé Nexus International que les regards se tournent. En un an, ce groupe fondé par Gaël Escribe et qui dépasse l’axe franco-allemand pour tirer vers l’Afrique et le Moyen-Orient, compte déjà 40 membres, deux filiales nationales et un volume de 3 milliards de chiffre d’affaires adhérents. Il est clair que des mastodontes de la rechange indépendante sont en train de se constituer et génèrent dans tous les pays des mouvements internes comme le départ du groupe IDLP de Précisium, une reprise d’autonomie face à la financiarisation des groupements. Automechanika, lieu d’échanges ? Sans aucun doute ! (compte-rendu dans notre prochain numéro).

 

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