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Industrie

Aucun repreneur pour la Fonderie du Poitou Alu

Publié le 12 janvier 2022

Par Louis Choiset
3 min de lecture
Sous la menace d'une liquidation judiciaire, la Fonderie du Poitou Alu n'a pas trouvé d'acquéreur. Le sous-traitant automobile, qui emploie 320 salariés dans la Vienne, en appelle au soutien de l’État et de Renault, son partenaire historique.
L'avenir s'assombrit de plus en plus pour la Fonderie du Poitou Alu, située dans la Vienne.

 

Deux industriels indiens et un chinois s'étaient pourtant positionnés. Ils étaient les derniers espoirs de reprise pour la Fonderie du Poitou Alu mais aucune offre n'a finalement été déposée comme le déclare à l'AFP Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT et porte-parole de l'intersyndicale CGT/CFE-CGC. La nouvelle a été annoncée aux salariés mardi matin lors d'un CSE décisif pour l'avenir du site d'Ingrandes-sur-Vienne, au nord de Châtellerault, qui avait jusqu'à lundi minuit pour trouver un repreneur.

 

Le fondeur chinois Huanxang était le dernier candidat encore en discussions. Il a "finalement renoncé à faire une offre lundi à 17h00", selon le syndicaliste qui ajoute : "C'est forcément une mauvaise nouvelle, mais ce n'est pas le coup de grâce. On a encore des cartes à jouer et on va les jouer à fond".

 

Pour sa part, Pierre Martin, fondeur depuis 18 ans, a confié à l'AFP : "On n'est malheureusement pas surpris, on va se battre jusqu'au bout, mais aujourd'hui ça ressemble quand même à un enterrement de notre usine".

 

L’État et Renault comme dernier espoir

 

Faute de candidats, l'entreprise se dirige logiquement vers la liquidation judiciaire. L'intersyndicale a toutefois demandé un délai de 15 jours avant que le dossier ne soit transmis par l'administrateur judiciaire au tribunal de commerce de Paris. L'objectif est d'être reçu par Renault, l'unique client du site et par l'État "dans l'espoir de trouver une solution pour sauver l'usine et les emplois", selon Jean-Philippe Juin. "Renault nous dit qu'il a besoin de nous et qu'il a des culasses à nous faire faire jusqu'en 2025 : on veut donc qu'il précise comment il imagine la suite", a expliqué le syndicaliste.

 

Quant à l'État, l'intersyndicale entend lui demander "la nationalisation provisoire du site pendant trois ans", le temps pour la Fonderie d'opérer sa conversion des pièces pour moteur thermique vers des pièces pour véhicules électriques et "d'intéresser à nouveau des repreneurs".

 

En attendant, Jean-Philippe Juin, qui avait appelé lundi à 24 heures de grève, a décidé lors d'une assemblée générale "le blocage des pièces" pour faire pression sur le constructeur. "Aucune pièce ne sortira du magasin jusqu'à nouvel ordre", a averti le porte-parole.

En redressement judiciaire depuis Avril

 

Lire aussi : Clap de fin pour l'une des Fonderies du Poitou

 

Le sous-traitant, en redressement judiciaire depuis avril, avait initialement jusqu'au 20 octobre pour trouver un repreneur. Faute de candidats, le tribunal avait accordé un nouveau délai jusqu'au 10 janvier à l'entreprise fabricante de culasses en aluminium.

 

Filiale du groupe Alvance et de l'Indo-Britannique Sanjeev Gupta, cet équipementier automobile se trouve en difficulté depuis plusieurs années. L'usine mitoyenne Fonderie du Poitou Fonte, qui produisait pour Renault des carters diesel, a fermé ses portes cet été. (avec AFP)

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