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Industrie

Altares redoute une accélération des défaillances début 2021

Publié le 16 octobre 2020

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Les défaillances d’entreprises ont chuté durant le troisième trimestre 2020 dans tous les secteurs, y compris celui du commerce et de la réparation automobile. Mais le pire serait toutefois à venir début 2021.
Le recul des défaillances d'entreprises ne serait pour Altares que l'arbre qui cache la forêt.

 

"Les entreprises retiennent leur souffle, mais la proportion croissante de liquidations judiciaires inquiète", tel est le titre de cette nouvelle étude d’Altares, qui chaque trimestre, s’emploie a analyser l’évolution des défaillances d’entreprises en France. 

 

Avec une bonne nouvelle, de prime abord, pour ce troisième trimestre 2020. Le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté cet été par rapport aux mois précédents, avec 6 702 procédures comptabilisées. Ce niveau reste toutefois très en-deçà de ce qui était observé sur la même période en 2019,  soit -35,4 %. Il faut ainsi remonter à plus de 30 ans en arrière, 1989 précisément, pour trouver des données aussi peu élevées sur 12 mois glissants a fin septembre. 

 

Moins de procédures, mais plus d’issues fatales

 

Tout n’est pas blanc toutefois : alors qu’elles représentent traditionnellement un peu plus de deux procédures sur trois (68,4 % à l’été 2019), les liquidations judiciaires ont concerné au 3e trimestre 2020 plus de 3 entreprises sur 4, soit 75,8 % des procédures. Tous secteurs confondus, les liquidations judiciaires ont représenté 5 081 sociétés. "Une tendance qui indique qu’à l’heure post-Covid, les entreprises se présentent devant le tribunal dans des conditions financières ne permettant plus d’envisager une poursuite d’activité", constate Altares. Moins de procédures donc, mais davantage d'issues fatales…

 

Le constat est similaire pour le secteur du commerce automobile. Selon les chiffes fournis par Altares, 312 entreprises de commerce et de réparation d’automobiles ont été concernées par une procédure durant le troisième trimestre 2020, soit un recul de 21,6 % par rapport à la même période de l’année précédente. Dans le détail, 6 entreprises ont fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, 65 d’un redressement judiciaire et 68 d’une liquidation judiciaire. Ainsi, le taux de liquidation judiciaire atteint 77,2 %, au-dessus de la moyenne tous secteurs confondus, déjà anormalement élevée (75,8 %).

 

L'heure de vérité debut 2021

 

Mais le pire pourrait être à venir selon Altares, pour qui ces reculs de défaillances d’entreprises par rapport à l’année précédente, tous secteurs confondus, dont le commerce et de la réparation automobile, n’est qu’un trompe l’oeil. "Ces chiffres traduisent mal l’incertitude qui prévaut en cette fin d’année. Les obstacles à la poursuite des activités n’ont pas disparu mais ils ont été contenus pour permettre aux entreprises de reprendre leur élan", souligne Thierry Millon, directeur des études Altares.

 

Si l’Etat a certes prolongé et élargi l’assiette de certains dispositifs pour certains secteurs (fonds de solidarité, activité partielle et report des charge), mais aussi aussi présenté son plan de relance de 100 milliards d’euros, le pire serait à venir. Une explosion des défaillances est ainsi redouté par beaucoup, et ce, dès le dernier trimestre 2020. "Mais en réalité, alors que l’économie n’aura pas encore pansé toutes ses plaies, c’est davantage sur le premier semestre 2021 - à la croisée des chemins de la reprise très gourmande en liquidités, et des premières échéances des Prêts Garantis par l’Etat à rembourser au printemps - que l’heure de vérité pourrait sonner", prévient Altares. 

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