"Toute la culture automobile que j’ai acquise, je la dois à Opel"
Journal de l’Automobile. Vous avez une particularité qui nous ravit au Journal de l’Automobile, c’est que vous êtes devenu distributeur Opel par le biais du JA. Pouvez-vous nous raconter cette anecdote ?
Bruno Lafontaine. C’est vrai. En 1981, nous avions effectivement remarqué des publicités originales dans le Journal de l’Automobile. Des encarts jaunes. Je me souviens avoir répondu à cette annonce, sans trop de conviction, dans la mesure où il y avait déjà un partenaire depuis plus de 50 ans à Bayonne. Mais, comme je dis toujours, l’entreprise réussit quand son entrepreneur a envie. Nous avions justement l’envie. Celle de représenter cette marque et de réussir avec elle. Et cela fait maintenant près de 28 ans que nous sommes donc partenaires d’Opel.
JA. On imagine que l’envie seule ne suffit pas…
BL. Quand on sait traduire son envie en chiffres, on peut aller voir un banquier et le convaincre. J’ai précisément un souvenir à ce sujet. Quand il a fallu aller vendre cette idée à mon banquier, il a cru en l’homme que je suis et à mon projet. J’en ai retiré ce sentiment que je garde toujours à l’esprit que tout est possible à partir du moment où on y croit, où on se donne les moyens, mais surtout à partir du moment où on fait preuve de transparence. Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité. Dans tous les domaines, c’est pour moi l’essence de la réussite. La transparence avec son banquier, son constructeur ou avec ses employés. Il s’agit ensuite d’être convaincant. Quand on est tenace et que l’on croit à ce que l’on fait, la réussite est souvent au bout.
JA. On vous reconnaît également un certain pragmatisme, une franchise permanente et une vraie indépendance d’esprit. Le meilleur exemple étant la décision de ne plus financer vos stocks par GMAC. Comment trouve-t-on un équilibre entre indépendance et satisfaction du constructeur ?
BL. Je suis un homme de chiffres. Et quand on est pragmatique comme je le suis, il y a parfois des choix difficiles à faire. Il faut les assumer. Ce que je fais, parce que je sais ce que je dois au constructeur. Je me souviens d’une remarque de Thierry Lespiaucq, qui me disait : tu es toujours en train de râler parce que ta rentabilité n’est pas à la hauteur de ce que tu espérais, mais tu ne me parles pas de tes SCI, tu ne me parles pas de ceci et pas de cela. Et bien, c’est vrai. Dans l’automobile, la réussite est un tout. Elle n’est pas simplement visible dans les résultats d’exploitation d’une entreprise. C’est aussi dans le patrimoine immobilier que l’on peut bâtir derrière. Et, soyons justes et honnêtes. On le doit à notre travail, mais aussi aux constructeurs avec lesquels nous travaillons tout au long de l’année. Je dois tout à Opel. Le constructeur m’a appris à vendre des voitures et à gérer une entreprise. Toute la culture automobile que j’ai acquise, je la dois à Opel. La réussite est donc un ensemble. La mienne, celle de mes équipes, mais aussi celle du constructeur. Il faut le reconnaître.
Propos recueillis lors de la cérémonie de remise des prix
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