RRG : un nouveau plan de cession de 8 sites en France
(Mis à jour à 18h25)
Le redressement de RRG (Renault Retail Group) n'est pas encore à l'ordre du jour. Après la vente de 10 établissements dont les dernières opérations sont toujours en cours, Renault a annoncé, le 11 mars 2021, un nouveau processus de mise en vente de 8 établissements supplémentaires sur le territoire national.
La cession des sites de Rennes, Nantes, Toulon, La Seyne-sur-Mer et de la plaque du Nord de la France qui comprend les sites de Lille, Douai, Valenciennes, Seclin, a été annoncée. 1 200 salariés sont concernés et les syndicats ont été avertis lors du comité social et économique (CSE) qui s'est déroulé ce matin.
Préservation des emplois
En toute logique le groupe GGP serait en discussion pour la plaque Nord, Synethis serait en lice pour les sites de Toulon et la Seyne-sur-Mer. Le point de vente de Rennes serait racheté par LS Group. Nantes pourrait tomber dans l'escarcelle de Rouyer.
"Les emplois seront préservés et la reprise du contrat de travail est garanti lors de la cession, qui de toute façon se déroulera avec des acteurs de la distribution reconnus et déjà bien implantés sur ces zones de chalandise", a expliqué au Journal de l'Automobile, Philippe Buros, directeur ventes et marketing du groupe Renault et président de RRG.
Intégrée dans le plan Renaulution, présenté par le directeur général du groupe Luca de Meo, cette mise en vente doit apporter au groupe une nouvelle rentrée de cash et contribuer au plan d'économie. "RRG doit se réimplanter, redéfinir un plan d'action et baisser son poids dans les immatriculations du groupe Renault", précise Philippe Buros.
Toujours dans le rouge
En 2018, RRG a pesé jusqu'à 45 % des immatriculations du constructeur avant de baisser à 37 %. Une part bien trop importante, qui après les cessions devrait plutôt se situer autour de 20 à 25 % du volume des marques du groupe et environ 115 000 immatriculations. Côté finances, la filiale de distribution reste dans le rouge. Après une perte de 202 millions d'euros en 2018, les comptes 2019 montraient un déficit de 41 millions d'euros qui se serait aggravé au cours de l'année 2020, marquée par la crise sanitaire, et qui pourrait atteindre le double.
Ce nouvel exercice déficitaire explique en partie cette deuxième vague de mise en vente. "Chaque année, nous faisons une révision territoriale de l'ensemble des établissements. Nous allons faire le même travail en Europe, en respectant à chaque fois la législation nationale sociale", poursuit Philippe Buros.
Rester un laboratoire autosuffisant
Longtemps utilisée par le groupe pour gagner des parts de marché en utilisant les canaux tactiques d'immatriculations, RRG doit désormais se fixer un nouveau modèle d'affaires et redéfinir son rôle.
"L'objectif d'une filiale de distribution telle que RRG est d'être un laboratoire pour le groupe mais aussi d'être autosuffisant même si une filiale ne sera jamais aussi profitable qu'un groupe privé et de représenter les critères des 4 marques du groupe (Renault, Dacia, Alpine et Mobilize)", avance Philippe Buros. "Quant aux canaux dits tactiques, RRG n'était plus utilisé pour ce segment. Vous avez d'ailleurs pu constater que ce canal a fortement baissé, ce qui peut entraîner mécaniquement une moindre part de marché. Mais cette baisse des tactiques est essentielle car elle va permettre de contribuer à l'amélioration du pricing power, à la hausse des valeurs résiduelles et donc à la baisse des loyers. Nous allons entrer dans un cercle plus vertueux."
La phase d'acquisition débute en parallèle
En parallèle de ces cessions, RRG annonce également l'acquisition de deux sites auprès de LS Group basés à Chatou et Nanterre. Ces deux points de vente, historiques pour l’opérateur privé, sont d’un point de vue de l’exploitation basés sur une clientèle de ventes flottes et grands comptes. Des territoires qui correspondent plus à la mission d’un constructeur que d’un distributeur. Malgré la rentabilité de ces points de vente parisiens, leur mission est désormais intégrée dans le plan stratégique pour Paris de RGG qui sera dévoilé cette année.
En 2020, les 10 cessions concernaient les établissements de Nîmes repris par le groupe GGP, Orléans par le groupe LWarsemann, Nancy par le groupe ByMyCAR, Strasbourg, Mulhouse, Montbéliard et Belfort par le groupe Hess. Les négociations sont toujours en cours pour les sites de Toulouse et Montpellier tout comme le siège de Beaugrenelle à Paris, qui relève plus d'une opération immobilière et pour laquelle 10 acheteurs sont encore en lice.
Dès la fin du processus de vente, RRG disposera en France de 76 sites en France contre 94 auparavant. En Europe, la présence de la filiale du groupe Renault représentera à terme 200 sites.
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