Renault première !
...avons constaté que nous serions en forme à Monaco. Nous avons peu à peu amélioré nos performances, pour finalement pouvoir remporter la course à la régulière. Personne, aujourd'hui, n'aurait pu menacer Jarno. Même si Michael Schumacher n'avait pas connu de problème, il aurait terminé troisième." Sûr de son fait, Flavio Briatore, directeur général du Renault F1 Team, commente à sa façon la prestation des bleus et jaunes en Principauté. La pression exercée par le pilote de la BAR-Honda dans le dernier tour ? "Même s'il était revenu très fort, nous savions que Jarno ne serait pas inquiété par Jenson Button, reprend Briatore. En outre, tous les voyants étaient au vert du côté de la télémesure. Cela dit, tout peut arriver, y compris dans les derniers mètres." Sûr. Nous, nous ajouterons ceci : remonter sur un pilote et lui mettre la pression est une chose, être en mesure de le dépasser en est une autre. Surtout dans les rues de la Principauté. Mansell, revenu comme une fusée sur la McLaren-Honda de Senna lors de l'édition 1992, après qu'il eut effectué un bref passage au stand pour faire remplacer les roues avant de sa Williams-Renault (il avait mené 70 des 78 tours !), en sait quelque chose… En fait, le Brésilien est arrivé à le contenir durant cinq tours, et l'Anglais a franchi la ligne avec un handicap de 0''215 !
Malgré des événements qui n'ont pas joué en sa faveur, Jarno Trulli s'est imposé de main de maître
Bref, pour Jarno Trulli, la victoire avait commencé à se dessiner à l'issue des essais qualificatifs, avec une première pole position acquise sans coup férir face à une opposition musclée, à commencer par son propre équipier Fernando Alonso, auteur du 4e temps réel puis du 3e temps officiel après que Ralf Schumacher, crédité du 2e temps, eut reculé de 10 places sur la grille de départ suite à un changement de moteur. La nouvelle réglementation est sans pitié ! De là, le jeune Italien prend un envol parfait… suivi comme son ombre par son équipier espagnol. Le reste n'est que formalité. Ou presque. Sur les 77 tours de course, il en accomplit 72 en tête, ne quittant la première place qu'à l'occasion de ses deux ravitaillements (24e et 43e tour). Mais attention, comme il le souligne peu après l'arrivée, les événements n'ont pas joué en sa faveur : "Honnêtement, le déroulement de la course ne m'a pas avantagé, concède-t-il. Chaque fois que je creusais un écart, la course a été neutralisée (une première fois suite à l'accident de Fisichella au 3e tour, une deuxième fois suite à celui d'Alonso sous le tunnel, au 42e tour, NDLR) ! Puis j'ai eu beaucoup de mal avec les retardataires, mais la voiture a été parfaite, la stratégie était la bonne et les arrêts aux stands exemplaires. Un grand merci à tout le monde."
Renault peut bel et bien savourer son premier succès monégasque, le 17e en tant que constructeur
Ainsi, malgré les regroupements provoqués par les deux neutralisations et le forcing de Button (un autre pilote qui secoue le cocotier de la F1 qui en avait bien besoin !) en fin de course, l'Italien de 29 ans ne commet pas la moindre faute et signe son premier succès en F1 à l'occasion de son 118e Grand Prix. Et quel succès ! Dans le cadre du GP le plus prestigieux au monde. Une victoire qui lui permet d'accéder à la quatrième place au championnat du monde des Pilotes alors que Renault conforte sa deuxième place chez les Constructeurs. "Depuis cet hiver, le travail fourni non seulement à Enstone et à Viry, mais aussi dans tout le groupe Renault, a été exceptionnel, reprend Flavio Briatore. Le résultat de Monaco arrive comme une juste récompense. Bravo à tous ! Savourons cet instant rapidement… avant de nous remettre au travail." Une précision d'importance : Renault n'avait jamais triomphé en Principauté en tant que constructeur à part entière… même par le biais de Prost qui avait failli y parvenir en 1982 (en tête de la course, il tape le rail à la sortie de la chicane à deux tours du drapeau à damiers). Pour la petite histoire, il faut remonter à la victoire d'Olivier Panis en 1996, le Français ayant triomphé au volant de sa Ligier Mugen-Honda, pour entendre La Marseillaise accompagner la cérémonie du podium monégasque. Quant aux notes de l'Inno di Mameli accompagnant le succès d'un pilote transalpin, il faut remonter à 1982, lorsque Ricardo Patrese triompha au volant de sa Brabham-Ford. Que le temps passe !
Marc David
3 questions àBob Bell : Directeur technique châssis de Renault F1 Team JA Jusqu'à l'accident de Fernando Alonso, aucune Renault n'avait abandonné en course. Votre sentiment ? JA Pourtant, les pilotes confient que la R24, bien que plus rapide, est plus difficile à conduire que son aînée. Avez-vous résolu le problème ? JA Quel est le programme des évolutions à venir ? |
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