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Distribution

REA Group s’engage sur le contrat 2009

Publié le 30 novembre 2007

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Jean-Pierre Laurent, P-dg de REA Group, dresse un premier bilan de la restructuration engagée dans les filiales de distribution de Renault. A l'horizon 2009, toutes les filiales devront être rentables et atteindre un niveau de satisfaction...
Jean-Pierre Laurent, P-dg de REA Group, dresse un premier bilan de la restructuration engagée dans les filiales de distribution de Renault. A l'horizon 2009, toutes les filiales devront être rentables et atteindre un niveau de satisfaction...

...client au moins équivalent à celui des concessionnaires.

D'entrée de jeu, Jean-Pierre Laurent définit ses priorités : "Notre sujet principal, en tant que filiale de distribution de Renault, est de nous inscrire dans les objectifs définis par Carlos Ghosn dans son contrat 2009, que ce soit en termes de qualité comme de rentabilité". Ainsi, la fermeture de deux sites (Saint-Denis et Paris Diderot) et la cession de 5 autres en France ne sont qu'une partie de l'équation, "un épiphénomène". "C'est une conséquence de la politique qui est désormais menée et qui consiste à ne plus conserver les sites qui ne participent pas à la rentabilité du groupe ou qui ne sont pas au niveau en terme de qualité", assène-t-il. Sur la question de la qualité, 6 pays couverts par REA sont déjà dans les clous, dont la France, depuis le mois de septembre : "Nous sommes juste devant les concessionnaires, avec un taux de clients totalement satisfaits de près de 73 %", se réjouit le P-dg de REA.

ZOOM

  • Des ventes désormais rentables

    En 2007, il manquera 10 000 VN à REA pour atteindre son objectif de vente en France (160 000 VN) mais celui des autres pays (138 000 VN) sera atteint. "Le plus important est que nous gagnions de l'argent sur toutes nos ventes, alors que nous avions 10 000 ventes non rentables en 2005, dévoile Jean-Pierre Laurent. Aujourd'hui, si j'estime qu'un protocole avec un loueur longue durée n'est pas rentable, je ne le livre pas".

  • Objectif 2009 : 90 millions d'euros de marge opérationnelle

    En ce qui concerne la rentabilité, il se réfère à l'objectif de 6 % de marge défini par Carlos Ghosn : "En 2009, nous devons dégager 6 % du chiffre d'affaires additionnel que nous apportons au constructeur, soit 90 millions d'euros pour un CA additionnel de 1,5 milliards d'euros". Exprimé différemment, cela correspond à l'objectif de rentabilité de son prédécesseur, André Bodis, pour l'année 2007 : 90 millions d'euros, soit 1 % du CA total de REA. Mais la donne a changé depuis ce plan défini en 2003 : les ventes ne sont pas au rendez-vous et la hausse des taux d'intérêt a pesé sur le financement des stocks et des emprunts immobiliers. Résultat : REA réalisera cette année une marge opérationnelle de 8 millions d'euros et une perte de 32 millions d'euros. En 2008, pour être en ligne avec son objectif, REA devra réaliser une marge opérationnelle de 35 millions d'euros.

    Le site de Mulhouse reste dans le giron de REA

    Parmi les moyens dont dispose Jean-Pierre Laurent pour y parvenir, il y a donc la cession des sites non rentables, au nombre de 34 dans l'Europe entière. En France, les négociations avec les repreneurs devraient aboutir avant la fin de l'année. Comme annoncé dans le JA, Montbéliard devrait être repris par le groupe Guyot ; Annecy par le groupe Manuel ; Toul doit devenir un agent de la filiale de Nancy, après un transfert important du personnel dans le site principal ; Dunkerque serait en bonne voie mais le suspense persiste. Quant à Mulhouse, après l'échec des négociations avec le groupe Bader, Jean-Pierre Laurent a décidé de conserver ce site qui réalise une bonne performance en terme de qualité. Il n'en reste pas moins que sur des villes non stratégiques, comme Mulhouse, l'intégration des filiales dans la plaque d'un groupe local pourra être favorisée. C'est aussi le cas pour Nissan : la filiale de Nice, en centre-ville, sera reprise par le groupe varois Delieuvin, au 1er janvier. A l'inverse, sur les grandes métropoles, REA ne s'interdit pas de racheter des concessions pour compléter son dispositif, comme cela a été le cas à Toulouse, Prague, Londres ou Manchester.

    FOCUS

  • REA change de nom

    Au 1er janvier 2008, REA Group deviendra Renault Retail Group pour réaffirmer son appartenance au constructeur et pour élargir son champ d'action au delà de l'Europe (le E de REA). "Nous devenons père technique pour l'ensemble des filiales de distribution dans le monde, même si elles n'entrent pas dans notre périmètre d'activité", explique Jean-Pierre Laurent.

  • 5 filiales encore sur la sellette en France

    Une douzaine d'affaires en Europe sont encore sur la sellette, dont près de la moitié en France. "Un bilan sera fait en fin d'année, afin de mesurer leur capacité à se mettre au niveau. Mais quoiqu'il arrive, tous les sites devront être rentables à l'horizon 2009, martèle-t-il, et nous sommes prêts à nous retirer d'un pays si ce n'est pas le cas", dit-il, le regard tourné vers la Hongrie et ses 4 sites de Budapest. En France, le pôle parisien, qui perdait encore 10 millions d'euros à fin octobre, est progressivement assaini. Les plus-values sur la vente des 5 étages du site de Diderot et la fermeture de St-Denis, qui perdait 10 000 euros par mois depuis 10 ans, vont déjà améliorer les comptes. "Nous allons encore baisser nos coûts immobiliers en poursuivant la réduction de nos surfaces", ajoute Jean-Pierre Laurent. Cela passera notamment par une meilleure organisation du stockage des PR et une réduction des espaces VO. "Avec 60 % de nos ventes VO initiées sur Internet, nous n'avons plus besoin d'autant de surfaces d'exposition qu'auparavant pour vendre nos 30 000 VO parisiens", commente Jean-Pierre Laurent. Il conclut : "La rationalisation des surfaces, une meilleure affectation de nos ressources et une plus grande rigueur sur la gestion de notre trésorerie, doit nous permettre de dégager 7 % de rentabilité sur les capitaux investis".

    Photo : En 2007, REA réalisera une marge opérationnelle de 8 millions d'euros et une perte de 32 millions d'euros.

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