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Distribution

PGA acquiert 35 % du groupe Zodo

Publié le 23 juillet 2004

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
PGA entre au capital du premier distributeur Renault, le groupe Zodo. Ces deux groupes réunis réalisent plus de 10 % des ventes VN des concessionnaires français. Malgré ce poids économique, les constructeurs, et en particulier Renault, ne semblent pas craindre que le groupe PGA mette un pavé dans...

...la mare de la distribution.

Lorsque Pierre Guénant a cédé ses parts à Porsche Holding pour n'en garder que 5 %, en mars 2003, il a qualifié l'événement de "non-événement". Cette fois, c'est au tour du président du directoire, Christian Klingler, de minimiser le rachat de 35 % du capital du groupe Zodo (GGBA) : "Il ne s'agit que d'une prise de participation minoritaire d'un groupe familial par un autre groupe familial." Oui, mais quels groupes ! En France, PGA pèse 71 000 VN et GGBA 21 000 VN. Le cap des 100 000 VN est bientôt atteint, soit 12 % des ventes réalisées par les concessionnaires en une année ! "L'intérêt pour nous est de renforcer les partenariats existants, de les diversifier et de nous développer géographiquement dans le Nord de la France", explique Christian Klingler. Cette prise de participation permet en particulier à PGA d'ajouter Renault à son offre, le groupe Zodo étant le tout premier distributeur de la marque avec un volume de 16 300 VN. Les deux groupes ont aussi des points communs : PGA est présent aux Pays-Bas (avec Peugeot et Opel), tandis que GGBA l'est en Belgique avec les marques du groupe Volkswagen.

"Nous sommes contre l'abandon de la clause de localisation"

Une offre multimarque, une taille qui les rend incontournable, une présence géographique complémentaire, des sources d'approvisionnement dans des pays limitrophes réputés pour proposer des prix HT moins chers, les groupes PGA/Zodo ont toutes les cartes en main pour profiter des opportunités qu'offre le nouveau règlement. Ils pourraient s'approvisionner à moindre prix, mettre en place des corners ou des points de livraison dans leurs différents sites de façon à étendre la capillarité des marques qu'ils souhaitent favoriser. "D'une part, il n'est pas certain que la clause de localisation soit réellement supprimée, répond Christian Klingler. D'autre part, nous ne pensons pas qu'il y ait un intérêt pour nous à l'utiliser. Nous sommes contre l'abandon de la clause de localisation." D'ailleurs, pour prendre cette part minoritaire dans le groupe Zodo, PGA a demandé l'autorisation aux constructeurs : "A partir de 34 %, c'est contractuellement obligatoire", précise Christian Klingler.

"La suppression de la clause de localisation est un artifice juridique de concurrence"

Les deux sociétés distribuant les marques du groupe Volkswagen, Daniel Coppens, le président de la filiale française, a été contacté : "Pour l'heure, il ne s'agit que d'un acte financier, il n'y a pas de lien opérationnel entre les deux groupes, analyse-t-il. Toutefois, on se rend bien compte que c'est un premier pas vers une démarche stratégique de plus grande ampleur." Pour François Hinfray, directeur commercial de Renault, cette prise de participation par PGA est un plus : "PGA est un groupe fiable et très bien géré. Il dispose d'un savoir-faire qui lui permet d'assurer une rentabilité supérieure aux autres, dans le cadre du business model tel qu'il existe aujourd'hui. L'augmentation de sa marge passe par une hausse de son chiffre d'affaires et donc de sa taille." Par ailleurs, François Hinfray n'exprime aucune crainte vis-à-vis de l'échéance d'octobre 2005 : "La suppression de la clause de localisation est un artifice juridique de concurrence qui n'a pas de légitimité économique. Pourquoi installer des showrooms avec des standards élevés hors de son territoire alors qu'il est possible de vendre par Internet ou par l'intermédiaire de brokers ?". Un conseil à méditer…

Des questions restent en suspens

Naturellement, de nombreuses questions n'ont pas obtenu de réponses, notamment sur le détail financier de l'opération. Est-ce une première étape vers une prise de contrôle totale du groupe ? "Souvenez-vous de Lex qui était entré au capital de PGA en 1994, rappelle Christian Klingler. Il en est sorti. Pour nous, c'est la même chose, rien n'est programmé à l'avance". Nous n'avons pas réussi à joindre les deux actionnaires de la société holding GGBA, Jean-Marie Zodo et Jean-Jacques Fourmaux, mais il semble qu'aucun d'entre eux ne souhaite en effet se retirer immédiatement.

Xavier Champagne

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