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Distribution

Milton Avenue ou le VO très sociable

Publié le 19 mai 2021

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Sortie de terre en novembre 2020, la société de vente de véhicules d'occasion creusoise est parvenue à enregistrer une progression linéaire malgré la crise, grâce à une stratégie qui emploie les réseaux sociaux. Benoit Cortot, le fondateur de Milton Avenue, revient sur les premiers mois.
Benoît Cortot (à gauche) a cofondé et dirige Milton Avenue, nouveau spécialiste creusois du véhicule d'occasion.

 

Il y a des coups du sort et il faut savoir composer. Lorsque Benoît Cortot se lance à l'été 2020 dans la création de sa propre structure de négoce de véhicules d'occasion, il est loin d'imaginer que rien ne se passera comme prévu. Pur produit de la maison Renault qui a réussi à gravir les échelons pour devenir directeur de concession dans le groupe Gibaud, puis chez Faurie après l'opération de rachat, le Creusois décide de se remettre en question et prend le pari comme beaucoup de Français depuis le début de la crise de se tourner vers l'entrepreneuriat.

 

En quelques mois, il imagine Milton Avenue avec son associé, Nicolas Demonteil. La société doit combiner leurs compétences pour acheminer des véhicules d'occasion en lots et les soumettre aux agents et modestes indépendants autour de Guéret (23). Du BtoB rien que du BtoB. Mais le hasard en a voulu autrement. Les locaux de Benoît Corot ouvrent le 3 novembre 2020, date d'entrée de l'Hexagone dans la deuxième période de confinement. "Les professionnels ont redoublé de prudence et nul ne souhaitait accumuler des véhicules sur son parc, se souvient-il des débuts. Nous n'avions pas d'autres solutions que de nous tourner vers les particuliers".

 

Sans possibilité de les faire venir à lui, l'entrepreneur se lance en compensation dans une stratégie de mise en avant sur les réseaux sociaux les plus établis. Les vidéos se tournent, les publications s'enchaînent, les premiers socionautes se manifestent. En partant de rien, il signe à distance 25 bons de commande pour des produits qui s'en iront dans toutes les directions. Les professionnels restent cependant la priorité. Mais les politiques de déstockage du mois de décembre ne sont pas pour arranger les affaires de Benoît Cortot.

 

Le virage du véhicule d'occasion à particulier

 

Le fondateur de Milton Avenue et son équipe persistent donc dans la voie du BtoC. Ils bouclent ce même exercice de décembre avec 32 unités. Les semaines passent et se ressemblent. Les publications sur Facebook font mouche et le réseau emblématique devient le principal pourvoyeur de prospects. En mars 2021, 47 véhicules s'ajoutent au tableau et la maigre part de professionnels – estimée à moins de 10 % des ventes – encourage Benoît Cortot à valider ce nouveau modèle d'affaires bien plus rentable. "En avril, nous avons enregistré 32 factures. Aucun de mes confrères aux alentour ne réussit une telle performance et je pense que les réseaux sociaux nous ont sauvé", analyse-t-il le troisième confinement national.

 

Les locaux de la première heure ont été quittés. Les nouveaux offrent un bâtiment de 600 m², qui comprend un atelier pour les travaux de carrosserie et de réparation mécanique, sur un terrain de 2 500 m². "Nous exposons une quarantaine de véhicules et la dynamique de croissance nous amène à considérer un déménagement dans les mois à venir", s'amuse Benoît Cortot. Son stock se compose en grande majorité de véhicules de marques allemandes, mais aussi de produits plus atypiques pour se différencier. Les modèles français ont déserté le parc, car en face des mastodontes de la distribution présents sur le territoire, Milton Avenue avait trop peu d'arguments. "Nous sommes les seuls indépendants à proposer des premium allemandes dans la Creuse. Certes la densité de population est moindre, mais les besoins de mobilité sont aussi forts et le pouvoir d'achat n'est pas négligeable", commente l'entrepreneur.

 

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Les VO proviennent de France, achetés auprès des loueurs ou aux enchères, ils affichent 3 à 4 ans d'âge et disposent systématiquement du carnet d'entretien "pour rassurer le client". En moyenne, ils se monnaient 18 000 euros. Milton Avenue tente de diversifier ses sources. L'enseigne travaille notamment avec Autobuy et Auto1. C'est d'ailleurs dans le but d'attirer l'attention des fournisseurs que Benoît Cortot n'hésite pas à se mettre en scène sur le réseau social professionnel LinkedIn.

 

En local, le succès de l'entreprise parvient à convaincre. En l'espace de six mois, le duo d'origine a été rejoint par cinq autres personnes, dont une secrétaire, un mécanicien, un carrossier et deux commerciaux. Sept aventuriers qui se connaissent de longue date. Ils ont tous fait connaissance sous le toit de la concession Renault pour laquelle ils œuvraient auparavant. L'équipe étant suffisamment étoffée, Benoît Cortot va pouvoir franchir une étape toute simple, celle d'ouvrir les portes du point de vente le samedi. La preuve que même la grille des horaires a su composer pour s'adapter désormais davantage aux particuliers qu'aux professionnels.

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