S'abonner
Distribution

Le secteur des enchères grignote des parts de marché

Publié le 25 juin 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Le rapport d'activité 2013 du Conseil des ventes volontaires a une nouvelle fois mis en exergue la croissance des ventes électroniques et la nette domination d'un quatuor.

En 2013, un total de 192000 véhicules d’occasion a été adjugé aux enchères, soit une petite part de 3,6% du marché de la seconde main hexagonal. Cela reste évidemment confidentiel à l’échelle d’un marché qui pèse tous les ans entre 5,3 et 5,4 millions d’unités, mais la part des enchères sur le marché de la seconde main augmente légèrement chaque année, sous l’effet conjugué de la concentration des opérateurs et de la forte croissance des ventes électroniques. Ainsi, en 2009, le nombre de véhicules adjugés n’était que de 149000 unités, soit une part de 2,8% du marché de l'occasion. Les 28 opérateurs spécialisés dans la vente de VO, recensés par le Conseil des ventes volontaires, ont affiché un montant adjugé moyen de 33,5 millions d’euros en 2013 et comptent en moyenne quinze employés.

60% du marché réparti en quatre opérateurs

Mais les quatre principaux opérateurs du secteur que sont VPAuto, BCAuto Enchères, Alcopa Auction et le groupe Enkan*, ont totalisé à eux seuls 626 millions d’euros d’adjudications l’an passé, soit une part de marché de 60%, contre 57% en 2012 ou encore de 43% en 2011.

"Néanmoins, au plan de l’Union européenne, ces groupes restent de taille assez modeste, ce qui, dans un contexte de concurrence internationale, pourrait à terme leur être préjudiciable", soulève le Conseil des ventes dans son rapport. Si BCAuto Enchères et Autorola peuvent se prévaloir d’une présence solide en Europe, voire à l’international, les autres gros acteurs du marché concentrent avant tout leurs développements dans un périmètre national. Il faut dire que la concentration est encore loin d’être terminée en France. Le Conseil des ventes révèle par ailleurs que 24,1% du montant total des adjudications du secteur "Véhicule d’occasion et matériel industriel" en 2013 a été destiné aux acheteurs étrangers.

43% des VO vendus aux enchères via le Net

Le rapport d’activité a une nouvelle fois mis en exergue la part prépondérante des ventes "Online" mais également du procédé dit de "Live Auctions", qui permet de suivre à distance une vente physique et d’enchérir sur Internet. L’an passé, l’ensemble des opérateurs de ventes volontaires, tous secteurs confondus, ont déclaré avoir réalisé 411,3 millions d’euros lors de ventes "Online" et 72,6 millions d’euros par le système de "Live Auctions", soit un total de 484 millions d’euros. Dans cet ensemble, les sociétés spécialisées dans les enchères automobiles ont pesé un montant d’adjudications de 443 millions d’euros, en hausse de 29% par rapport à 2012, soit 87,6% du total des montants adjugés.

"Cette particularité tient à la standardisation des biens proposés, à la normalisation des descriptifs des véhicules et à la nature de la clientèle elle-même, majoritairement composée de professionnels qui traitent des volumes importants de véhicules", explique le Conseil des ventes.

Ainsi, en 2013, 43% des ventes du secteur "Véhicule d’occasion et matériel industriel" ont été réalisées par le biais du canal Internet, contre 33,5% en 2012. D’ici peu, plus de la moitié des voitures d'occasion commercialisées aux enchères se feront en ligne.

La prolongation des contrats de location impacte les opérateurs

En 2013, le montant adjugé du secteur "Véhicule d’occasion" est repassé sous la barre du milliard d’euros, à 960 millions d’euros, soit un recul de 4,5% par rapport à 2012, qui reste de loin l'exercice de référence. "Les origines de cette baisse  sont essentiellement liées au tarissement de l’approvisionnement par les vendeurs usuels : les sociétés financières qui cèdent, par ce biais, les véhicules récupérés à la suite d’impayés, les constructeurs qui proposent des véhicules présentant des petits défauts, un kilométrage excessif pour du neuf ou des fins de séries, et surtout les loueurs qui renouvellent régulièrement leurs flottes et conservent en moyenne près de quatre ans les voitures avant de les revendre", rappelle le Conseil des ventes dans son rapport. Une situation qui perdure encore en 2014.

*Le groupe Enkan est constitué des sociétés Toulouse Enchères Automobiles, Aquitaine Enchères Automobiles et Enchères Mat.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle