Diesel : le contrôle technique serre enfin la vis
Le contrôle technique passe à la vitesse supérieure. Après six mois de sursis pour cause de Gilets jaunes, les règles du CT se sont durcies au 1er juillet pour les véhicules diesel dont les émissions polluantes seront désormais mieux contrôlées. Cette réforme concerne les voitures homologuées à compter du 1er janvier 2005 (pour les nouveaux types) et de janvier 2006 (pour toute voiture neuve). Autrement dit, ce sont les motorisations Euro 4 et suivantes qui feront l’objet de ces contrôles renforcés, soit environ 60 % du parc roulant.
Sur le terrain, les contrôleurs ont mis à profit le report de la réglementation pour finaliser la mise à jour de leurs matériels et sensibiliser leurs clients sur les conséquences de ces nouveaux protocoles de test. Les professionnels se montrent d’ailleurs rassurants à ce sujet, excluant une hausse significative du taux de contre-visite lié à cette fonction, qui plafonne aujourd’hui à environ 0,9 %. "Ce taux devrait augmenter pour se situer entre 2,5 %, qui est une valeur moyenne, et 6 %, selon l’âge et l’état du véhicule. Mais ce n’est pas une véritable révolution puisque ce taux de contre-visite est celui enregistré par le parc essence depuis déjà quelques années", observe Laurent Palmier, PDG de Securitest.
Le dirigeant ne manque d’ailleurs pas de rappeler que le contrôle de l’opacité des fumées, qui avait été instauré dès 1996, était devenu obsolète, ne garantissant pas une détection efficace des dérives des systèmes de dépollution des véhicules diesel. "Les dernières évolutions réglementaires du CT sur les émissions polluantes sont assez légitimes et il serait bon de le faire savoir", estime Laurent Palmier.
Pénurie de main d’œuvre et de repreneurs…
Quant à la tarification moyenne des CT, qui avait augmenté l’an dernier avec le premier volet de la réforme de l’activité, elle ne devrait pas repartir à la hausse selon le PDG : "En mai 2018, le contrôle technique avait vu son coût augmenter en raison de la formation de remise à niveau qu’avaient suivi les contrôleurs, de la durée des visites qui s’était allongée et des investissements matériels. Tous les investissements ayant été réalisés l’an dernier, c’est pour ces raisons que je ne prévois pas de nouvelle augmentation."
Le dirigeant de Sécuritest se montre plus inquiet en revanche sur les perspectives de recrutement au sein de son réseau. Alors que les deux enseignes du groupe SGS (Auto Sécurité et Securitest) doivent recruter entre 200 et 300 contrôleurs pour répondre à leurs besoins, les centres peinent à trouver des candidats. Pour rappel, la réforme du 20 mai 2018 a élevé le niveau d’accès au métier de contrôleur puisqu’un bac professionnel est désormais indispensable alors qu’un CAP suffisait jusqu’ici.
"Ce qui a deux conséquences : notre champ de prospection est plus limité et les cessions d’activité vont être plus compliquées. Il faut en effet rappeler que les centres CT ont été créés pour leur plus grande majorité au début des années 90 par des professionnels en seconde partie de carrière professionnelle. Ce qui signifie qu’un nombre de sites vont être cédés ces prochaines années. Or, il y a déjà des régions où ces opérations sont difficiles, faute de repreneurs", regrette Laurent Palmier.
Pour pallier ces difficultés, le groupe SGS lancera dans les prochaines semaines un nouveau site internet dédié au recrutement. Le portail proposera une interface pour évaluer les connaissances techniques des candidats. Ce test permettra ainsi de mesurer le nombre de personnes ayant les compétences pour rejoindre les réseaux du groupe mais qui ne peuvent pas le faire pour des raisons administratives.
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