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Distribution

Contrôle technique : l’embouteillage après le confinement

Publié le 18 mai 2020

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Après avoir accordé un sursis de trois mois aux automobilistes, le gouvernement a fixé au 23 juin 2020 la date butoir à respecter pour les contrôles techniques arrivés à expiration pendant le confinement. Les professionnels redoutent un engorgement dans leurs centres.
Les contrôleurs techniques demandent une nouvelle date butoir pour faire face à la demande à laquelle ils sont confrontés.

 

Pendant le confinement, pour limiter les déplacements des automobilistes, le gouvernement avait accordé une tolérance de 3 mois à tous les propriétaires de véhicules dont l’échéance du contrôle technique arrivait à terme. Dans une ordonnance publiée ce 14 mai, les pouvoirs publics ont fixé une date butoir à cette tolérance : le 23 juin 2020.

 

Seul hic : les professionnels de la filière se montrent inquiets quant à la mise en application sur le terrain de cette date butoir. C’est le cas du groupe SGS (Auto Sécurité et Sécuritest) qui estime qu’au moins 1 million de contrôles techniques ne pourront pas être réalisés d'ici au 23 juin dans ses centres et dans les conditions sanitaires souhaitées.

 

3 millions de contrôles techniques avant le 23 juin

 

Les réseaux Auto Sécurité et Sécuritest représentant environ 30 % du marché (2000 centres soit 8 millions de contrôles par an), ce chiffre devrait donc atteindre 3 millions de visites pour l'ensemble du secteur.

 

Pour établir ces estimations, SGS s’appuie tout d’abord sur le nombre de contrôles décalés en raison du sursis accordé. Selon le groupe, 55 % des véhicules qui devaient se présenter en mars dans ses centres ne l'ont pas fait. Un chiffre qui grimpe à 83 % pour avril.

 

Autre paramètre à prendre en compte : l'allongement du temps passé sur chaque contrôle. Avec l'application des nouvelles précautions sanitaires (désinfection des équipements, pose de housses de protection, etc.), les visites ont été rallongées de 20 % en moyenne. Enfin, un grand nombre d’automobilistes avaient avancé leur visite début 2018, anticipant la réforme entrant en vigueur en mai de la même année. Résultat : le volume d’activité prévu par les contrôleurs en ce premier semestre est 20 % plus élevé qu’à la normale.

 

Un nouveau report pour juillet ?

 

Dans ce contexte, les centres font déjà face à un engorgement.  Chez Auto Sécurité et Sécuritest, il faut compter 15 jours d'attente en moyenne, contre 2 habituellement. Les deux enseignes demandent donc un report des délais à fin juillet.

 

"Rien qu'au niveau des centres Auto Sécurité et Sécuritest, nous aurons 2,9 millions de véhicules à contrôler entre ce jour et le 23 juin. Au plus fort de l'histoire du contrôle technique, en mai 2018 lors de la réforme majeure, nous avons réalisé 2 millions de contrôles sur une période comparable. Et c'était déjà un exploit ! Nous ne voyons pas comment il est raisonnable de penser que nous serons en mesure d'accueillir tous les automobilistes qui doivent l'être d'ici au 23 juin, avec les précautions sanitaires actuelles", concluent les dirigeants de SGS.

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