Après-vente automobile : l'électrique dope les réseaux constructeurs
Le parc automobile européen poursuit sa croissance : dans les cinq principaux marchés (France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni), il atteindra 178 millions de véhicules en 2025, contre 169 millions en 2018, selon les chiffres présentés par le GiPA pendant le salon Equip Auto. Mais cette expansion s’accompagne d’un vieillissement accéléré : un véhicule sur deux a désormais plus de 10 ans.
Un facteur qui alimente encore l’activité traditionnelle des garages, mais ralentit le renouvellement vers des modèles électrifiés. Sur l'intégralité du parc roulant, l'âge moyen est passé de 9,7 ans à 11 ans entre 2019 et 2025.
L’électrification, moteur de croissance pour les constructeurs
Selon le GiPA, en 2035, la part des véhicules 100 % électriques progressera de 18 points par rapport à 2025 et celle des modèles hybrides de 13 points. Actuellement, le parc automobile sur ces cinq marchés européens est toujours composé à 83 % de moteurs thermiques.
Mais selon les scénarios de progression de vente des véhicules électriques, cette part tomberait à 48 % en 2035 (30 % d'essence et 18 % de diesel). Dans le même temps, la part des véhicules électrifiés passerait à 53 % dont 21 % de modèles 100 % électriques.
La rechange indépendante en retrait sur l’électrique
Cette mutation devrait bouleverser le paysage de l’après-vente. Aujourd’hui, les réparateurs indépendants (IAM) captent encore 75 % des entrées atelier en Europe. Mais sur les marchés où la part de l’électrique est plus élevée, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, leurs positions s’effritent. En cause, la multiplication des contrats de maintenance liés aux batteries, renforçant la fidélité client aux réseaux des constructeurs.
La valeur se concentre désormais sur la batterie et le logiciel, segments où les constructeurs disposent d’un avantage décisif. Les chiffres du GiPA illustrent la tendance. D’ici 2027, les réseaux constructeurs enregistreraient une hausse de +15,3 % en valeur sur le marché de l’après-vente, contre +9,2 % pour les indépendants. En volume, les progressions seront plus limitées (+5,3 % pour les constructeurs, +1,2 % pour les indépendants).
Ces projections confirment la transformation envisagée sur le domaine de l'après-vente. Les entrées à l'atelier seraient plus faibles. Mais le panier moyen s'afficherait à la hausse à cause du prix des pièces plus élevé, du coût de la main-d’œuvre et de l'inflation en général.
Pour autant, les leaders de l’indépendant se disent confiants. Stéphane Antiglio, président de PHE et Autodistribution, estime que "la multiplication des marques présentes sur le marché et l’arrivée des constructeurs chinois renforcent la nécessité d’une réparation multimarque, de proximité et abordable. Or, ce sont précisément les deux piliers de l’après-vente indépendante".
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