Le parc vieillit, les volumes augmentent
En 2014, les centres de contrôle technique en France ont réalisé 19 562 483 visites techniques périodiques (VTP), soit une augmentation de 4 %, avec 761 302 visites supplémentaires. Une progression supérieure d’environ un point à celle des exercices précédents, qui a redonné un léger sourire à la profession. Surtout grâce au premier semestre, qui a vu l’activité bénéficier de reports de visites résultant principalement des effets de la dernière prime à la casse. Le nombre de centres continue de progresser, mais il semblerait que la courbe s’infléchisse en 2014. A fin janvier 2015, le nombre de centres s’affiche à 6 244 sites, contre 6 112 l’an dernier, soit une hausse de 132 centres, contre 180 entre 2013 et 2012. Deux explications possibles. D’abord, la plupart des opérateurs réseaux limitent désormais volontairement leur expansion, afin de ménager la rentabilité des acteurs en place. Toutefois, les logiques économiques prennent parfois le pas sur la vertu des plus philanthropes, et il arrive qu’un soit tenté d’ouvrir un centre sur une zone où un concurrent opère seul… La seconde explication touche à la baisse de rentabilité des centres les moins structurés ou en mal d’activité, qui disparaissent. Un phénomène qui, sans devenir massif, est apparu il y a deux ans, et devrait, dans les années qui viennent, s’accélérer en raison de la rentabilité en régression. Car, bien entendu, le nombre de centres reste trop élevé, selon l’analyse de tous les opérateurs réseau. Certains avancent même l’hypothèse d’un maillage à 5 000 centres, qui se révélerait suffisant selon eux. Toutefois, personne n’a le moindre contrôle sur les ouvertures de centres non rattachés. En effet, dès lors qu’un candidat se voit refuser l’entrée dans une grande enseigne, rien ne lui interdit de tenter tout de même l’aventure en tant qu’indépendant ! C’est ainsi que, chaque année, le poids des indépendants sur le marché continue d’augmenter et qu’ils représentent à ce jour 10,7 % du marché. Un chiffre qui devrait légèrement baisser l’an prochain, puisque la coopérative d’indépendants A3S a demandé son agrément réseau et devrait ainsi rejoindre à moyen terme les Dekra, Securitest, Autovision, Autosur et Autosécurité. En 2014, ces enseignes n’ont pas ouvert plus de 34 centres, sur la grosse centaine qui constitue la progression annuelle. Les indépendants ouvrent donc pour leur part 69 centres l’an dernier, mais leur progression freine également (ils en avaient ouvert 114 l’an dernier).
Pour une fois, le nombre de sites a donc augmenté moins vite que le marché, rendant globalement les centres plus profitables. Le nombre annuel moyen de visites par centre s’établit à 3 204 visites techniques périodiques, soit en moyenne 95 de plus par centre que l’an dernier.
Equilibre fragile
Toutefois, la concurrence dilue la rentabilité, au point de la rendre précaire pour certains. Ceux qui sont en dessous de cette limite de 3 000 contrôles annuels ne peuvent s’en sortir qu’en exploitant une structure des plus légères, sans quoi ils risquent d’accélérer la sélection naturelle… Une sélection naturelle de surcroît accentuée par la guerre des prix que se livrent souvent ces acteurs aux abois sur une même zone, ne repoussant que l’inéluctable échéance, mais fragilisant les survivants.
Dans le détail, les affiliés Sécuritest se montrent assez stables dans leur activité et tous les autres acteurs ont vu leurs centres progresser en termes de nombre de visites annuelles, la palme revenant aux indépendants, qui voient leur volume annuel moyen augmenter de 230 contrôles. Chez les acteurs traditionnels, on retiendra la performance des franchisés Autovision, qui voient leur activité gonfler de 130 contrôles annuels.
Le parc roulant
Le parc vieillit. Près de 50 % des contrôles se font désormais sur des véhicules de plus de 10 ans. Ce qui signifie potentiellement plus de contre-visites à l’avenir. L’âge moyen du parc contrôlé atteint aujourd’hui 11,24 ans pour les VP. Un chiffre qui traduit un vieillissement d’environ un an au cours des dix dernières années. Toutefois, le taux de contre-visites continue de baisser, et s’établit cette année à 18,43 %, contre 19,63 % l’an dernier. Notre parc national se voit donc globalement mieux entretenu, ce qui semble logique en raison de la conjoncture économique, qui incite les Français à conserver plus longtemps leurs véhicules.
On rappelle que, suite aux modifications de réglementation depuis le 10 janvier 2014, 12 défauts supplémentaires donnent lieu à contre-visites, soit 203 défauts nécessitant de repasser en centre après correction des anomalies.
En 2014, pour les véhicules essence, le pourcentage de visites techniques périodiques s’élève à 32,55 %, contre 67,39 % pour ceux alimentés au Diesel et 0,06 % pour ceux alimentés avec une autre énergie, principalement le GPL, le gaz et l’électricité. Des résultats qui démontrent que le parc Diesel est plus jeune, mais également qu’il semble mieux vieillir.
La fonction liaison au sol reste la principale source de contre-visites (9,52 %) pour l’exercice écoulé, suivie, comme l’an dernier, des défauts d’éclairage/signalisation et du freinage. Dans le détail, les occurrences les plus pourvoyeuses de contre-visites sont l’usure des pneumatiques dans 5,62 % des cas (en hausse de 0,1 %), puis du jeu anormal dans les rotules (3,61 %) et enfin d’un réglage trop haut ou d’un faisceau non conforme sur les feux de croisement (3,42 %).
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