Le marché européen cale en avril
(AFP)
Le marché automobile européen a subi un trou d'air en avril, se contractant de 6,6% par rapport au même mois de 2016 principalement en raison des fêtes de Pâques, selon les chiffres officiels publiés mardi. Alors que la tendance européenne sur les quatre premiers mois de 2017 reste positive (+4,7%), PSA a suivi la chute du marché le mois dernier (-6,4%) tandis que l'autre grand constructeur français, Renault, a limité les dégâts (-2,6%), a précisé l'Association des constructeurs européens d'automobiles (Acea) dans sa livraison mensuelle de statistiques.
Du coup, le groupe au losange (marques Renault, Dacia et Lada) subtilise à PSA la place de deuxième constructeur européen en avril, même si l'entreprise dirigée par Carlos Tavares (Peugeot, Citroën et DS) reste dauphine de Volkswagen sur quatre mois. Fort de ses nombreuses marques (Volkswagen, Audi, Skoda, Seat, Porsche...), le géant allemand règne encore sur près de 25% du marché du Vieux continent, loin de ses poursuivants français à quelque 10,5% de part de marché chacun. Le groupe de Wolfsburg fait toutefois moins bien que la tendance générale tant en avril (-8,8%) que depuis le début de l'année (+1,9%).
Un peu plus de 1,19 million de voitures particulières neuves ont été mises sur les routes européennes en avril, contre 1,27 million lors du même mois de 2016, une chute "principalement due au fait que Pâques est tombé en avril cette année", a souligné l'ACcea dans un communiqué. Le Royaume-Uni a également tiré le marché à la baisse, les immatriculations ayant dégringolé de 19,8% le mois dernier sur fond d'entrée en vigueur d'une nouvelle taxe. Trois autres grands marchés européens ont décliné : l'Allemagne (-8%), la France (-6%) et l'Italie (-4,6%).
Sur quatre mois, 5,33 millions d'unités ont été immatriculées, contre 5,09 millions lors de la période comparable de 2016. L'année dernière s'était conclue sur une croissance de 6,8%, à 14,64 millions d'unités, soit presque le niveau de 2008, avant la crise économique. A son plus bas en 2013, le marché était tombé à 11,8 millions. En avril, le groupe Fiat-Chrysler (FCA) résiste avec un déclin des immatriculations de 0,8%, et s'offre +10,4% sur quatre mois, dépassant de justesse Ford pour la quatrième place européenne. La marque à l'ovale bleu gagne 5% depuis janvier malgré une chute de 11,4% de ses immatriculations le mois dernier.
Même déconfiture (-13,4%) le mois dernier pour le groupe Opel, qui semble subir son ancrage au Royaume-Uni via le badge Vauxhall. Les immatriculations des marques européennes de General Motors, en cours de cession à PSA, s'effritent de 1,5% depuis janvier, représentant 6,4% du marché européen. Suivent les deux sempiternels rivaux allemands du haut de gamme, BMW et Mercedes. Le groupe à l'étoile, avec Smart, remporte la manche d'avril en volume, malgré une baisse de 2,7% de ses immatriculations, mais c'est le constructeur bavarois, renforcé de Mini, qui mène au score sur quatre mois, à 6,3% de part de marché européen contre 6% à la firme de Stuttgart.
Pas de photo à l'arrivée en revanche entre les Japonais : Toyota gagne 5,3% d'immatriculations en avril et pas moins de 16,6% depuis janvier, laissant derrière Nissan, partenaire de Renault, qui encaisse -13,2% en avril mais reste en croissance en cumul depuis le début de l'année (+6,2%). Autre duel national, cette fois entre Sud-Coréens : Kia (+8%) passe en avril devant Hyundai (-10,3%), mais ce dernier reste devant en volume sur quatre mois. A noter en bas de tableau les belles performances de marques européennes haut de gamme reprises ces dernières années par des groupes asiatiques : Volvo (Geely, Chine), gagne 7,8% sur quatre mois, tandis que Jaguar-Land Rover (Tata, Inde) progresse de 8,5%, dopé par le dynamisme de la marque au félin (+43,9%) qui tire parti d'une gamme enrichie d'un 4x4 urbain, segment en pleine expansion.
Retrouvez tous les chiffres de l'Acea en cliquant ici
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