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Le marché américain ne repart pas

Publié le 2 juin 2017

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Avec une baisse de 0,9% en mai malgré de grosses remises, le marché américain reste orienté à la baisse avec -3,4% sur un an. 2017 pourrait être la première année de recul depuis 2009.

 

(AFP)

Les constructeurs américains ont enregistré des ventes mitigées en mai. Ford, en pleine transition, a néanmoins réussi à écouler plus de voitures qu'espéré, profitant de grosses promotions pendant le long week-end férié de "Memorial Day". Environ 1,51 million de véhicules ont été écoulés aux Etats-Unis le mois dernier, en baisse de 0,9% sur un an, a indiqué jeudi le cabinet Autodata. En rythme annuel corrigé des variations saisonnières (SAAR), 16,58 millions de voitures ont été vendues au total, en baisse de 3,4% sur un an. Les analystes espéraient une petite hausse de 0,3%.

 

Jessica Caldwell, experte au cabinet Edmunds.com, avertit que ce léger recul est trompeur parce que "les concessionnaires ont accru les promotions plus que d'ordinaire pendant le long week-end férié pour gonfler leurs ventes de mai". La plupart des analystes s'attendent à ce que 2017 soit la première année de recul des ventes aux Etats-Unis depuis 2009. General Motors (GM), premier groupe automobile américain en termes de chiffre d'affaires, n'a vendu que 237364 automobiles lors du mois dernier, en baisse de 1,3%. Les analystes du cabinet Edmunds.com tablaient sur 254104 unités, soit une augmentation de 5,7% sur un an. Le groupe aux quatre marques (Chevrolet, Buick, GMC et Cadillac) attribue sa contre-performance à une chute des ventes aux loueurs de voitures (-14%), qui pâtissent principalement de la surchauffe dans le marché d'occasion. "Le déclin des ventes est principalement dû au recul des ventes de voitures de location", a indiqué Mustafa Mohatarem, chef économiste de GM, ajoutant toutefois que, sur l'année, les ventes devraient afficher un bilan satisfaisant.

 

Chez Ford, les ventes du mois dernier devraient donner un peu de répit au nouveau P-dg Jim Hackett, nommé le 23 mai en remplacement de Mark Fields, poussé vers la sortie en raison de la chute de l'action et du retard supposé de la marque à l'ovale bleu dans le développement de la voiture autonome. Environ 241126 véhicules ont été écoulés en mai, en hausse de 2,2% sur un an, soit davantage que les 239435 escomptés par Edmunds.com. Si Mark LaNeve, le responsable des ventes, se réjouit de la performance des SUV (4x4 de ville), qui suscitent toujours l'intérêt des consommateurs américains (74910 unités vendues, +4,2%), les "petites" voitures restent à la peine. Les ventes de la Ford Fiesta ont plongé de 32% et celles de la Fusion de 12,1%, tandis que la célèbre Mustang accuse un déclin de 23,5%.

 

Quant à Fiat Chrysler, il a vendu 193040 véhicules, en baisse de 1% sur un an, à cause du plongeon des ventes de la marque phare Jeep que n'ont pas complètement pu compenser les camionnettes à plateau Ram malgré une forte demande. Le groupe italo-américain se réjouit de la bonne pénétration d'Alfa Romeo, la marque au trèfle italienne réintroduite récemment aux Etats-Unis. De 44 unités vendues en mai 2016, les ventes se sont envolées à 919 automobiles écoulées un an plus tard.

 

Réduction des capacités de production, suppressions d'emplois, chômage technique et cessions d'activités à l'étranger (GM), les trois géants de Detroit (Michigan, Nord) ont pris récemment différentes mesures pour s'adapter à la saturation des ventes. Chez les constructeurs étrangers, les signaux sont également mixtes. Si le Japonais Honda vu ses ventes augmenter de 0,9%, à 145105 unités, son compatriote Toyota, numéro deux mondial, accuse un recul de 0,5%, à 218248 voitures vendues. Volkswagen poursuit son redressement, avec 30014 véhicules écoulés en mai, en hausse de 4,3% sur un an. Ces ventes confirment que le géant allemand est en train, sur le plan commercial, de refermer la page de l'affaire des moteurs Diesel équipés de logiciels spécifiques destinés à fausser le niveau réel de leurs émissions polluantes. BMW a vu ses ventes chuter de 11%, à 25818 unités, et Mercedes-Benz de 28,1%, à 23116 automobiles. Cette chute intervient en pleines tensions entre Donald Trump et Angela Merkel sur le déficit commercial américain vis-à-vis de l'Allemagne.

 

Retrouvez tous les chiffres en cliquant ici

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