Italie : le véhicule neuf à l’honneur
...: en 2006, 7,1 % des foyers ont acheté un véhicule neuf, contre 4,5 % des foyers français. Largement incités par les primes à la casse, les particuliers réalisent 72 % des achats de VN, un record en Europe, et ce dès leur entrée dans la vie adulte : l'âge moyen de l'acheteur est de 43,5 ans contre 50,7 ans en France. Leur taux de multimotorisation est enfin le plus élevé d'Europe, 42 % des foyers possédant au moins deux véhicules. Après une année 2007 encore en progression (+ 7,5 %), le marché VN devrait subir le contrecoup de son soutien artificiel et perdre 7,6 % en 2008, selon les prévisions de l'Observatoire de l'Automobile.
64 % du financement auto est réalisé sur le lieu de vente
Plutôt réticents à s'endetter par le passé, les italiens se laissent de plus en plus séduire par le crédit à la consommation : l'encours a progressé de l'ordre de 15 % par an depuis 2002, pour atteindre 86 milliards d'euros en 2006. Le financement automobile représente à lui seul 40 % de l'encours de crédit à la consommation. Il est réalisé à 64 % sur le lieu de vente et représente donc un élément essentiel de l'activité et de la rentabilité des concessionnaires. En terme de production, le financement automobile a peu évolué depuis 2003, proche des 34 milliards d'euros. En revanche, de 19 milliards d'euros en 2003, la production sur le lieu de vente est passée à 22 millions en 2006.
Les concessionnaires italiens se consacrent surtout aux VN. "Ils réalisent peu de reprises VO et la revente entre particuliers est très fréquente", remarque le directeur marketing de Banque PSA Finance, Frédéric Drouin. La captive de PSA réalise d'ailleurs 10 fois plus de financement VN que VO. Elle affiche un taux de pénétration de 21,9 %, contre 32,7 % pour RCI Banque et 37,7 % pour Volkswagen Finance. Quand on sait que près de 60 % des VN et VO vendus en concession sont financés (source Finaccord), il reste de la place pour les indépendants. "Si les banques sont moins présentes sur le marché du financement auto, la concurrence entre les acteurs sur le lieu de vente est aussi forte qu'en France", constate-t-on chez RCI Banque.
Une forte concurrence entre établissements financiers
Deux acteurs se distinguaient en 2003 : Findomestic (50 % Cetelem, 50 % Cassa di Risparmio di Firenze) et DB Prestitempo (filiale de la Deutsche Bank). Le premier, avec 4,6 milliards d'euros de production de crédit conso (dont 1,1 milliard de financement auto) et le second avec 2,4 milliards d'euros. Depuis la concurrence s'est intensifiée : Findomestic a conservé son leadership sur le crédit conso grâce à un fort développement des prêts personnels (+ 22 %) en particulier sur Internet. En revanche, dans l'automobile, l'établissement a privilégié ses marges au détriment des volumes. Ainsi, au premier semestre 2007, elle est désormais devancée en volume de production par 4 de ses concurrents : DB Prestitempo a pris la tête des indépendants, suivi de Santander, Fiditalia (filiale de la Société générale) et Agos (filiale de Sofinco). En 2006, Santander réalisait une production de crédit conso de 3,068 milliards d'euros, dont près de 2 milliards de crédit auto (à 84 % sur le VN). GE Money Bank se concentre pour sa part sur le marché encore très restreint du leasing en Italie, "marché sur lequel nous sommes leader depuis trois ans avec aujourd'hui une part de marché de 11,7 %", affirme Peter Salzer, en charge de la communication du groupe.
90 % de crédits classiques
Les italiens restent très traditionnels dans leur mode d'acquisition : 90 % des financements sont des crédits classiques. "Les italiens conservent leur véhicule pendant 8 ans en moyenne, constate-t-on chez RCI Banque. Les offres locatives comme New Deal jouent en faveur d'une réduction de la durée, mais on ne peut pas bouleverser les habitudes de consommation".
Autre spécificité : comme les italiens achètent de petites voitures, les montants financés sont faibles. Ainsi, l'Italie constitue le second marché européen de Volkswagen Finance, en nombre de contrats (120 000 crédits accordés contre 78 000 au Royaume-Uni). En revanche, le Royaume-Uni passe devant en termes de montants financés : 2,302 milliards contre 1,377 milliard d'euros en Italie.
Photo : Le marché italien est, somme toute, encore très traditionnel : de petites voitures achetées par des particuliers et financées à crédit en concession
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