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+ 3,4 % pour le marché du VO belge sur neuf mois

Publié le 23 octobre 2009

Par Benoît Landré
5 min de lecture
Gros pourvoyeur de voitures d'occasion à destination de la France, le marché belge s'articule entre les grosses sociétés dédiées à l'exportation et les négociants qui jouent également un rôle important sur le marché national....
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Le marché belge est l'un des rares à afficher des chiffres à la hausse en cette période tourmentée. En effet, avec 523 409 immatriculations au cumul des neuf mois, il affiche une hausse de 3,4 % par rapport à l'an passé. "Aujourd'hui, les ventes repartent et le marché n'est plus dans le creux. Mais il a également souffert. Nous avons eu des remontées du terrain qui étaient plutôt alarmistes et qui ne reflétaient pas les chiffres. Il y a actuellement une demande importante sur du VO de moins de 10 000 euros, au-dessus cela devient plus difficile à vendre", constate cependant Jean-François Dinant, secrétaire général du groupement des négociants en véhicules d'occasion (affilié à Federauto). En 2008, les ventes de VO entre particuliers représentaient 34,4 % des transactions, devant les concessionnaires (22,7 %), les garagistes indépendants (22,6 %) et les négociants VO (15,1 %). (Voir graphique) "En Belgique, le négociant a véritablement un rôle crucial sur le marché de l'occasion car si jamais son activité est bloquée, cela déclenche un bouchon sur l'ensemble de la distribution automobile", relève Jean-François Dinant. Et d'illustrer : "Les concessionnaires et les sociétés de leasing ont pour habitude de se faire couvrir par les marchands leurs reprises de VO. Seulement, les négociants se sont retrouvés avec des véhicules achetés avant la crise qui n'étaient plus du tout au prix du marché. Dès lors, ils n'étaient plus en position d'achat et ils se sont surtout efforcés de se débarrasser à tout prix, et très rapidement, de leurs voitures pour reconstituer un stock adapté. Cela a pris quelques mois et on peut dire que la régularisation s'est véritablement opérée en juillet".

Le VO, valeur montante

"Nous trouvons des marchands bien positionnés sur le marché national mais il n'y a pas en Belgique de gros négociants indépendants comme en France. La notion de mandataire, telle qu'elle est définie en France, n'existe pas ici, informe Alain de Wagter, président-directeur général d'Interlease. Les principaux exportateurs de véhicules, dont Interlease fait partie, ne vendent rien sur le territoire belge car il s'agit d'une organisation différente. Nous vendons en France parce que c'est là que nous obtenons les meilleurs prix. Par ailleurs, les particuliers qui achètent un VO ont besoin d'être rassurés par un nom, une marque. Ils savent par exemple qu'en achetant un VO chez My Way, ils vont chez D'Ieteren".

Certains professionnels du Nord de la France confiaient, il y a quelques mois, qu'il devenait plus difficile pour eux de mettre la main sur des VO en provenance de Belgique, constatant notamment un regain d'intérêt des distributeurs belges pour l'activité occasion. "Nous voyons des sociétés de leasing ainsi que des distributeurs qui cherchent des solutions autres que les marchands pour revendre leurs VO et qui lorgnent de plus en plus sur les particuliers. Ils se sont dit qu'il serait peut-être intéressant de diversifier leur activité en vendant du VO", constate Jean-François Dinant.

Ce regain d'intérêt, déjà amorcé, s'est notamment manifesté ces dernières années par l'explosion des labels de qualité au sein des réseaux de distribution des constructeurs. "La pénétration des captives des constructeurs ou des loueurs tels que LeasePlan, Arval, Hertz, Avis est importante en Belgique et nous observons, en effet, que ces sociétés se posent de plus en plus la question de revendre en Belgique les VO en fin de contrat plutôt que de les exporter à l'étranger. La seule condition est que le prix soit attrayant, informe Alain de Wagter. Par ailleurs, le Belge n'achète pas un buy-back de six mois car il n'existe pas de marché en Belgique sur ces voitures. C'est d'abord une question d'habitude puis ensuite ces VO sont relativement coûteux et il préférera acheter du neuf". Enfin, les VD Belges des constructeurs français ont la particularité de repartir en France et ne sont pas redistribués en direct en Belgique.

ZOOM

Bourse Auto : La vitrine de proximité

Le projet Bourse Auto, créé à l'initiative d'Alain de Wagter et sa société Interlease, poursuit sa phase de test auprès de cinq marchands et devrait être opérationnel en fin d'année. L'idée : créer comme son nom l'indique une bourse d'échange entre une sélection de professionnels français pour le commerce de véhicules d'occasion qui afficheront en moyenne 2 à 5 ans. "Il s'agit d'un club où les adhérents réalisent des transactions. Nous voulons que untel travaille avec untel afin de faire tourner le stock le plus vite possible, présente Alain de Wagter. Mais derrière cet outil, il y a aussi une dimension de proximité et nous aspirons au BtoC. Nous voulons que le professionnel gonfle son portefeuille d'offres de VO et ouvre cette vitrine à destination de sa zone de chalandise". Le droit d'entrée n'est suspendu à aucun contrat ni paiement mais les professionnels doivent cependant justifier d'une activité VO de 5 ans minimum, bénéficier d'une structure d'accueil client et d'une surface dédiée au VO ou encore respecter la revente à client final. Chaque marchand peut être tour à tour vendeur et acheteur. L'offre d'Interlease sera d'ailleurs fondue avec celle des autres professionnels. La société belge envisage de convaincre 50 marchands à fin 2010.

Photo : Jean-François Dinant, secrétaire général du Groupement des négociants en Véhicules d'Occasion.

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