Volvo XC40 hybride rechargeable : sobrement efficace
Les temps sont durs pour les constructeurs automobiles. Mais pas pour tous. Volvo en est la preuve : 2019 s’est imposée comme la 6e année consécutive de croissance en France pour le suédois, lui permettant pour la première fois, depuis son introduction dans l’Hexagone en 1953, de franchir le cap des 20 000 unités. La tendance est identique dans le monde avec pour la première fois plus de 700 000 ventes dénombrées. Mais il ne faudrait pourtant pas que cette belle trajectoire soit déviée par une fâcheuse réglementation européenne qui impose aux marques d’atteindre une certaine moyenne de CO2 pour leurs VP neufs vendus sur le Vieux Continent. Et si Volvo bénéficie certes d’un objectif un peu plus élevé que les fameux 95g/km -poids de ses véhicules oblige- la tâche n’en reste pas moins ardue.
C’est dans ce contexte que le suédois s’est engagé assez tôt, contrairement à certains de ses concurrents, dans l’électrification de sa gamme. Et ce, à travers tout d’abord la micro-hybridation, puis l’hybride rechargeable, disponible sur pratiquement toute la gamme. Le dernier modèle en date à s’en équiper n’est autre que son best-seller en France, le XC40, à l’origine de 40 % de ses ventes totales. Le SUV compact s’est par ailleurs imposé en tant deuxième modèle le plus vendu par le suédois dans le monde, derrière le XC60.
Passer à travers les mailles du filet
Un lancement majeur à plus d’un titre pour Volvo. Avec l’arrêt de la production en juillet dernier de la V40, le XC40 est amené à prendre une place encore plus importante. Cette année, Volvo ambitionne d’en écouler plus de 11 000 en France, soit 56 % de ses ventes globales escomptées. Pas moins de 40 % du total devrait être vendu en hybride rechargeable. La barre est haute, nécessairement haute, comme l’explique le dirigeant de la marque en France, Yves Pasquier Desvigne : "Ce véhicule va nous aider à éviter les pénalités en 2021. D’où l’importance de réussir son lancement dans le réseau."
La tendance est toutefois plutôt bonne, et quelques chiffres l’attestent. D’abord, le taux de pénétration de cette technologie hybride rechargeable sur les autres modèles en 2019 : 59 % sur le XC90, 30 % sur le XC60 ou encore 23 et 22 % pour les V60 et S90. Autre preuve, sur le premier mois de l’année par exemple, la version hybride rechargeable du XC40, qui n’est pourtant pas encore arrivée en concession, a déjà représenté 30 % des commandes.
Douceur et sobriété
La technologie séduit visiblement. Sur le papier, les performances sont effectivement alléchantes. Ce Recharge T5 se dote d’un groupe motopropulseur composé d’un bloc essence 3 cylindres 1,5 l turbo de 180 ch et d’un moteur électrique de 82 ch, alimenté par une batterie lithium-ion de 10,7 kWh. Le tout associé à une toute nouvelle boîte à double embrayage 7 rapports, plus légère et compacte que la traditionnelle boîte automatique Geartronic 8. L’ensemble prodigue au véhicule deux roues motrices une puissance de 262 ch pour un couple de 425 Nm….et seulement 2 à 2,2 l/100 km consommés selon le cycle WLTP soit entre 47 et 51 g/km de CO2. Une autonomie qui pourra être récupérée en 9h sur une prise domestique 6A, en 2h sur une borne de 7,4 kW.
Si cinq modes de conduite sont proposés (hybride, pure, power, off road et individual), nous avons choisi lors de cet essai sur les routes d’Ile-de-France de rester en mode hybride, qui se charge de gérer la sollicitations des deux moteurs selon les conditions d’usage. Le démarrage s’effectue en électrique mais il reste néanmoins aisé de conserver cette conduite en zéro émission, aidé de deux vertus, l’anticipation et la zenitude. Ce que le véhicule incite d’ailleurs à garder : en mode hybride, le compteur défi constamment le conducteur à rester dans la zone électrique. Une jauge comporte ainsi un repère pointant le niveau de puissance auquel le moteur à combustion sera démarré. L'indicateur du compteur hybride indique la puissance du moteur sollicité, permettant ainsi au conducteur de doser son action sur l'accélérateur pour rester en zone zéro émission. De la même façon, ce compteur permet de visualiser la régénération de la batterie lors des phases de décélération. Dommage toutefois que le freinage régénératif n’était pas disponible lors de ses essais, faute de mise à jour du software.
5,2 l/100 km de consommation
Malgré ce défaut, près de 35 kilomètres ont pu être parcourus en 100 % électrique, avec, à ce moment, 5,2 l/100 km relevé. Batterie vide, la sollicitation du 3 cylindres fait logiquement grimper la consommation, à 6,1 l/100 km. Mais quel que soit le mode de conduite, le XC40 hybride rechargeable a révélé un caractère homogène. Volvo s’est forgé une image de marque sûre, et la conduite de ses véhicules renvoie au même ressenti. Consistance et douceur de la direction sont alliées à une parfaite gestion de la nouvelle boîte double embrayage, ainsi qu’à un confort de suspensions remarquable, pour notre version chaussée de jantes de 19’’. Pas de quoi toutefois conférer une conduite exaltante à ce mastodonte de 1 871 kg sur la balance.
Pour son XC40 Recharge T5, Volvo a fait l’impasse sur ses finitions entrée de gamme Momentum Essential et Momentum. Le catalogue débute avec la finition Business ouverte aux particuliers, à 47 900 euros. Pour ce prix, le modèle s’équipe notamment de la caméra de recul, des radars avant et arrière, du système de navigation ou encore de l’Apple CarPlay / Google Android, se plaçant dans le milieu du panier par rapport à ses principaux rivaux, DS7 Crossback, BMW X1, Peugeot 3008 et Mini Countryman à prestations proches. Les tarifs s’échelonnent ensuite entre 50 400 et 55 450 euros.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.