Volkswagen VU s’implante à Rungis
...n'est ni une succursale ni une filiale", assène en guise de préambule Hervé de Labriffe, directeur Volkswagen VU, afin de tordre le cou à certaines insinuations et de clarifier la position stratégique de la marque. Volkswagen va en effet ouvrir un vaste site dédié au VU à la lisière du MIN de Rungis. Une implantation significative car la marque déplore un manque de pénétration sur l'important marché du VU du sud de la région parisienne. Avec une maigre part de marché de 3 % sur cette zone, Volkswagen se trouve à des années-lumière de ces concurrents français (Renault à 40,3 %, Citroën à 16,8 % et Peugeot à 12,9 %) et même devancé par Opel (3,7 %), Iveco (4,2 %) et Mercedes (6 %).
En chiffresLa couverture nationale de Volkswagen Utilitaires |
La concession exclusive VU de Rungis fonctionnera avec 20 employés, dont 9 productifs
Les travaux de construction débuteront en juillet et le site ouvrira ses portes au public en mars 2005. Le terrain s'étend sur 7 000 m2, dont 1 500 m2 couverts, et sera doté de 800 m2 d'atelier et de 10 postes de travail. Fort de cette latitude spatiale, le site arborera aussi le label "Trade Port", c'est-à-dire qu'il déploiera une activité VU d'occasion. "Nous y ferons aussi des formations et des présentations diverses et variées", ajoute Hervé de Labriffe. En revanche, il s'agira bel et bien d'une concession exclusive Volkswagen Utilitaires et les véhicules particuliers n'y auront pas droit de séjour. Pour ce projet, GVF a investi 1,1 million d'euros, mais a confié l'exploitation du site au groupe Loret. Créé dans les années 60 en Guadeloupe avec Peugeot, le groupe Loret a connu un important essor en métropole en développant une politique multimarque pertinente. En 2003, il affichait un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros pour plus de 900 employés et un bilan de 12 000 ventes VN et 6 000 VO. "Le site de Rungis s'appuiera sur un responsable dirigeant environ 20 employés, dont 9 productifs", affirme Frédéric Bernard-Mettil, responsable des plaques GVF pour le groupe Loret. Le recrutement a d'ores et déjà été initié en collaboration avec des cabinets de recrutement extérieurs. "Tous les postes seront pourvus avant l'ouverture et le site tournera à plein régime avant mars 2005. Nous serons donc réellement opérationnels dès son inauguration officielle", indique-t-il, avant d'ajouter : "Pour nous, investisseurs, le retour sur investissement devrait se faire sentir d'ici quatre à cinq ans. C'est un délai tout à fait classique." Pour GVF, la problématique est un tantinet différente. "Cette création de site s'inscrit dans le cadre d'une stratégie très large et d'une projection politique à quinze ans. Le retour sur investissement à quatre ou cinq ans ne fait donc naturellement pas partie de nos objectifs", explique Hervé de Labriffe.
Volkswagen vient d'organiser un Salon des véhicules carrossés à Rungis avec l'adhésion des carrossiers
Afin de matérialiser son investissement dans cette zone géographique, GVF vient d'organiser à Rungis un Salon des véhicules carrossés. Une quarantaine de véhicules étaient ainsi exposés dans un espace estampillé Volkswagen. Cet événement est aussi mis à profit pour favoriser les rencontres entre les carrossiers et la force de vente exclusive VU. En outre, pour l'occasion, cette dernière a reçu une formation. "Ce Salon nous permet de communiquer dès maintenant auprès des visiteurs et des clients du MIN et de Rungis", explique Hervé de Labriffe, avant de poursuivre sur un ton délibérément positif : "Tous les carrossiers, les grands comme les plus modestes, ont répondu présent. Cela traduit la très forte adhésion des carrossiers à notre projet." Sur le marché des véhicules carrossés, Volkswagen s'est fixé des objectifs précis : 1,9 % de PDM sur le segment camping-car (300 unités pour un volume marché de l'ordre de 16 000 unités en 2004), 2,3 % pour les bennes (310 unités sur un total de 13 500), 1,3 % pour les grands volumes (130 unités sur un total de 10 000), 2,8 % pour le "Froid" (195 unités sur un total de 7 000), 4,9 % sur les bus (50 unités sur un total de 1 000) et 20 % sur les ambulances (400 unités sur un total de 2 000). Le projet de développement de Volkswagen sur le marché du VU, qui ne passera pas par une politique de remises et de reprises à tout va, doit dorénavant se traduire au niveau des résultats commerciaux. En 2003, Volkswagen a vendu 8 500 utilitaires et ludospaces (- 21 %) en France et l'objectif 2004 est d'atteindre les 15 500 unités. Pour cela, le groupe peut désormais travailler sur la base d'un réseau restructuré (voir tableau) et d'une gamme renouvelée. Le Caddy comme le Transporter enregistrent ainsi des résultats encourageants (voir tableau). A propos du Tranporter, Hervé de Labriffe a affirmé que "Volkswagen France étudiait l'opportunité de commercialiser une version light du T5, comme elle existe dans d'autre pays. Cependant, la version distribuée à l'étranger ne nous convient pas car nous voulons un T5 light encore plus light, notamment au niveau des tarifs". L'investissement de Volkswagen sur le VU se vérifie donc à plusieurs niveaux et la création du site de Rungis doit être l'un des moteurs de cette ambition. Hervé de Labriffe reste néanmoins prudent en refusant de se projeter au-delà de 2004. "Les discussions sur les objectifs de volume 2005 sont en cours avec la maison mère, mais nous ne voulons pas faire d'effet d'annonce intempestif. Nous visons toujours le cap des 20 000 VU en France, mais il est délicat de donner une date précise pour cet objectif", déclare-t-il. On se rappelle pourtant qu'Hervé de Labriffe avançait il y a peu dans nos colonnes (voir JA n° 870) l'objectif de 21 260 ventes d'utilitaires et ludospaces en… 2005…
Alexandre GuilletVoir aussi :
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