Volkswagen publie de bons résultats 2006

...répétition et de profonds remaniements de l'organigramme piloté par un jeu sous-marin et politicien parfois pesant, le groupe Volkswagen a présenté des résultats 2006 au beau fixe. Par rapport à 2005, le bénéfice net a ainsi augmenté de 145,5 %, passant de 1,12 à 2,75 milliards d'euros. Le bénéfice d'exploitation (avant exceptionnels) progresse de 51,7 %, à 4,38 milliards d'euros, tandis que le chiffre d'affaires s'établit à 104,87 milliards (+ 11,6 %). Ces résultats sont supérieurs aux prévisions des analystes, mais il convient cependant de les relativiser en partie au regard de certains éléments exceptionnels qui ont caractérisé l'exercice écoulé. La cession de la filiale de location Europcar a notamment rapporté 800 millions d'euros au groupe, alors que la modification de l'impôt sur les sociétés Outre-Rhin a

FOCUS 2006 en chiffres Ventes Monde : 5,73 millions d'unités (+ 9,4 %)  Dont : Europe occidentale : 3,11 millions d'unités (+ 5,8 %) (dont 1,11 million d'unités en Allemagne, + 7,3 %)  Dont : Chine : 711 000 unités (+ 24,3 %)  Dont : Amérique du Sud et Afrique du Sud : 683 000 unités (+ 14,9 %)

engendré un gain de 951 millions d'euros. En outre, le tableau n'est pas si idyllique que cela si on se réfère à la marge opérationnelle du groupe qui atteint 1,9 %. Une performance inférieure à celle de Renault (2,56 %) et de PSA Peugeot-Citroën (2 %) par exemple…

20 000 suppressions d'emplois en 2006

En fait, le groupe reste pénalisé par les coûts de production élevés en Allemagne, principalement liés à l'importance de la masse salariale et au poids historique du site de Wolfburg. Conscient du problème, Volkswagen a d'ailleurs annoncé fin 2005 un plan de redressement drastique portant sur la suppression de 20 000 emplois en Allemagne. 3 000 licenciements ont aussi été validés sur le site de Bruxelles. Au total, Volkswagen a supprimé plus de 20 000 postes dans le monde l'an passé, soit une coupe franche de 5,8 % dans les effectifs qui sont passés de 344 902 à 324 875 salariés. Ce radical plan de restructuration ne doit toutefois pas faire de l'ombre aux succès commerciaux enregistrés par le groupe. Ses ventes mondiales ont ainsi augmenté de 9,4 % pour atteindre 5,7 millions d'unités. La marque Volkswagen progresse de 10 % et a notamment confirmé son leadership en Europe occidentale, en augmentant sa part de marché (+ 1 % à 19,9 %) dans un contexte pourtant délicat. La très lucrative Audi affiche 905 000 ventes, 13e année record consécutive, tandis que Skoda a aussi réalisé une année historique (+ 11,7 % à 550 000 unités) et que le pôle luxe a enfin décollé.

Seat toujours dans le rouge

Seule la marque Seat demeure encore à la traîne. Ses ventes ont certes progressé de 1,9 % (430 000 unités), mais elle reste déficitaire. Malgré la vente du centre de design de Sitges à la mairie, accompagnée de la concentration des services à Martorell, du plan ERE qui a touché 1 000 personnes, et de multiples efforts de rationalisation, Seat a encore perdu plus de 49 millions d'euros l'an passé. Erich Schmitt, nouveau boss de Seat, a d'ailleurs déclaré : "Nous avons fait des progrès significatifs. Toutefois, afin de réduire le fossé qui nous sépare encore de nos objectifs, il n'est pas exclu que nous devions prendre de nouvelles mesures de rigueur qui pourraient toucher nos employés".

Alexandre Guillet