Volkswagen : Opération séduction
...
Avec un bénéfice de 677 millions d'euros en 2004, le groupe Volkswagen enregistre pour la troisième année consécutive une baisse de sa profitabilité. Et Bernd Pischetsrieder a prévenu qu'il ne fallait pas attendre d'amélioration avant le second semestre 2005. D'ici là, le plan ForMotion aura encore permis d'optimiser les performances du groupe et, surtout, les nouveaux produits, notamment ceux présentés à Genève, commenceront à porter leurs fruits. La Passat et la Golf Plus en tête. Ces deux nouveautés prendront la route, en France, le 16 mars prochain. La Golf Plus, comme son nom l'indique, sera un plus et viendra "aider" une Golf qui malgré une bonne année n'a toutefois pas atteint les objectifs fixés lors du lancement. Quant à la 6e génération de la Passat, dévoilée en première mondiale à Genève, il s'agit de l'un des véhicules emblématiques de la marque. Volkswagen lui a donc réservé tous les honneurs et les équipements dus à son rang. On pourrait même dire qu'elle s'est "phaetonisée". Mais contrairement à la grande berline produite à Dresde, qui sera bientôt rejointe par la Continental GT dans sa superbe usine de verre, le design de la Passat est plus séduisant. Sa large calandre chromée, ses optiques et un arrière plus dynamique lui confèrent un vrai caractère. Plus longue de 62 mm, plus large de 74 mm et plus haute de 10 mm que la génération précédente, la nouvelle Passat fait de l'habitabilité l'un de ses points forts. Mais elle fait également le plein de technologie avec des équipements tels que le frein à main électronique, un système essuie disques de freins en cas de pluie ou encore un régulateur de vitesse actif. L'essai de cette nouvelle berline, à la fin du mois, sera l'occasion de revenir sur l'ensemble de ces perfectionnements tout comme sur ses huit motorisations. Il faut toutefois noter dès à présent que sur ces huit mécaniques, sept utilisent l'injection directe. Sur les mécaniques essence, le sigle FSI règne en maître. Sur les Diesel, les injecteurs-pompes et la technologie piézoélectrique tiennent le haut de l'affiche.
Le sorcier Quattro Gmbh a encore frappé
Chez Audi, outre les 25 ans du Quattro sur lesquels nous reviendrons prochainement, l'actualité a été dominée par la performance. En effet, bien que la nouvelle A6 Avant ait pris une place particulière, notamment du fait de son importance dans les ventes, une atmosphère de sportivité intense planait sur le stand Audi. Elle était palpable à l'approche des deux dernières "expériences" de Quattro Gmbh : la nouvelle RS4 et le TT Quattro Sport. La nouvelle berline hors normes de la gamme A4 affichait ainsi son nouveau visage et surtout son nouveau V8 de 420 ch. Capable d'atteindre 8 250 tr/mn, cette mécanique faisant maintenant appel à l'injection directe essence propulse la RS4 de 0 à 100 km/h en 4,8 secondes et lui permet de passer la barre des 200 km/h en 16,6 secondes. Mais cette performance, que le constructeur veut utilisable tous les jours, s'accompagne d'un agrément et d'une souplesse que lui fournit un couple de 430 Nm dont 90 % sont disponibles entre 2 250 et 7 600 tr/mn. Bien évidemment pourvu d'une transmission intégrale Quattro, ce nouveau missile sera disponible à la rentrée 2005. Il sera donc devancé dans les concessions par le TT Quattro Sport, disponible avant l'été. Pour finir en beauté, le petit coupé Audi s'est offert une séance de musculation. Relativement soft à l'extérieur, si ce n'est son invariable toit noir quelle que soit l'une des quatre couleurs choisies, il faut attendre de découvrir l'intérieur et la fiche technique pour prendre la mesure des travaux réalisés. Déjà, dans l'habitacle, l'ambiance évolue avec, notamment, l'apparition de sièges Recaro. Sous le capot, le 1,8 l Turbo passe à 240 ch et le couple à 320 Nm, permettant au TT d'atteindre 100 km/h en 5,9 secondes. Une performance rendue possible grâce à une chasse au poids en règle. En effet, le TT Quattro Sport a maigri : il a perdu 75 kg par rapport à une version 1,8 l Turbo classique de 225 ch. Il accuse aujourd'hui 1 390 kg sur la balance. La banquette arrière et la climatisation automatique ont ainsi disparu. Rien que cette dernière a permis de gagner 12 kg. Toutefois, sur simple demande du client, à la commande, elle peut être réintégrée sans surcoût.
La belle surprise Leon
Egalement sportive dans l'âme, la marque espagnole du groupe, Seat, a profité du Salon pour dévoiler les traits de la prochaine Leon. Le prototype annonciateur a été découvert par Walter de' Silva, le directeur du design de Seat et du groupe Audi, et Steve Lewis, manager du centre de style Seat. Equipée pour l'occasion du 2 l FSi Turbo de 200 ch, que l'on retrouvera sûrement sous le capot d'une version Cupra, cette Leon est le troisième nouveau modèle de la "nouvelle ère Seat", selon le constructeur de Martorell. Une presque réalité qui trouve, une fois de plus, ses fondements stylistiques dans le concept Salsa qui a déjà inspiré l'Altea et la Toledo, depuis sa présentation il y a cinq ans. Heureusement pour les clients séduits, il s'écoulera moins de temps entre la révélation de ce concept et la commercialisation de la version définitive. En effet, la belle catalane devrait traverser les Pyrénées à la rentrée prochaine. Pour Jochen Funk, le directeur de la marque Seat en France, l'ancienne Leon restera cependant quelques mois supplémentaires au catalogue. Cette situation devrait permettre de continuer à offrir, comme l'avait d'ailleurs fait Skoda avec l'Octavia, un prix d'entrée de gamme très compétitif et d'assurer une certaine continuité dans l'offre mécanique, pas forcément complète lors du lancement d'un nouveau modèle. Un aspect qui revêt d'ailleurs une importance toute particulière pour Seat qui va réellement s'attaquer en septembre au marché des flottes. En effet, selon Bruno Frete, chef du département commercial de Seat France, "toutes les conditions sont aujourd'hui réunies. Nous avons des produits pour cela et nous disposons d'un réseau suffisamment développé pour faire de notre proximité un atout sur ces marchés". Pour l'heure, Bruno Frete ne parle pas de chiffres, mais précise la volonté de la marque. "Nous allons viser le marché des TPE-PME. Nous sommes toutefois prêts à faire des "coups" avec des loueurs, mais rien n'est prévu pour l'instant", précise-t-il. Seat Entreprise sera donc une réalité opérationnelle en septembre avec une grosse opération de marketing direct. D'ici là, l'équipe fourbit ses armes, c'est-à-dire forme les vendeurs, crée un CR-Rom pour leur simplifier la vie, etc.
Skoda veut faire vibrer la corde émotionnelle
A autre anniversaire, autre atmosphère. En effet, chez Skoda, cette année 2005 n'est ni plus ni moins que l'année du centenaire de l'activité automobile de la société tchèque : 100 ans, ça se fête ! Le constructeur tchèque, qui a affiché un résultat en hausse de 91,3 %, à 161 millions d'euros, va d'ailleurs lancer une série spéciale baptisée "Edition 100". Un centenaire qui sera également l'occasion de revenir sur l'histoire de ce constructeur qui, malgré sa montée en puissance, reste encore très largement méconnu aujourd'hui. Mais si le passé est souvent source d'inspiration, le futur demeure le plus important. Après le concept Roomster, qui sera un modèle de série officiellement présenté à Genève en 2006, la Skoda a profité de cette édition du salon pour dévoiler le concept Yeti. Avec ce Yeti, la marque montre sa volonté d'entrer sur le segment des SUV compacts. Pour Jean-Luc Barbier, chef du département produit et marketing de Skoda Auto, un Français expatrié en République tchèque, "Skoda doit aujourd'hui tendre vers des produits plus émotionnels. Ce sont ces types de produits dont Skoda va accélérer le développement pour toucher un public plus jeune, plus féminin et plus urbain". Une stratégie claire et qui restera, selon toute vraisemblance, en ligne avec la politique et le positionnement actuel de la marque. En effet, si le Yeti devient une réalité, son prix devrait être compétitif, de l'ordre de 15 000 à 20 000 euros. Skoda a donc des ambitions. Mais si ces dernières se concrétisent, il va falloir pousser les murs de l'usine de la marque parce qu'avec une capacité de 500 000 unités et une production en 2004 qui a atteint un peu plus de 440 000 unités (le total de la marque étant de plus de 451 000 unités si l'on ajoute les 8 000 à 10 000 Skoda fabriquées en Inde), il n'y aura pas suffisamment de place pour ces nouveaux modèles. Le constructeur en est conscient, mais il ne sait pas, pour l'heure, s'il effectuera un simple agrandissement ou entamera la construction d'un nouveau hall.
Christophe JaussaudVoir aussi :
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.