Volkswagen intensifie ses investissements dans l'électrique

60 milliards d’euros : telle est la somme que le groupe Volkswagen prévoit d’investir d’ici 2024 dans les véhicules du futur, à savoir, les modèles autonomes et électrifiés. Un montant supérieur de 16 milliards au plan annoncé l'an dernier. La somme investie sur ses véhicules du futur représentera désormais 40 % des investissements totaux, contre 30 % annoncés lors de la dernière réunion de planification pluriannuelle en 2018. Les seuls véhicules électriques recevront 33 milliards d'euros.

Des investissements venus soutenir une stratégie d’électrification intense du groupe, qui ambitionne de commercialiser d’ici 2029, quelques 26 millions de véhicules électriques dans le monde, armé de ses ID.2, ID.3, ID.4X, ID. Space Vizzion. L’ID.3 débutera cette offensive avec un lancement prévu au printemps 2020. S’ajoutent à ces modèles 100 % électriques, près de six millions de véhicules hybrides.

Ainsi, au cours de la prochaine décennie, Volkswagen prévoit désormais de proposer sur le marché 75 modèles purement électriques et 60 modèles hybrides. Ces investissements permettent donc une vraie accélération du groupe en la matière, qui jusqu’ici, évoquait 70 modèles électriques d'ici 2025.

730 millions d’euros investis dans l’usine de Chattanooga

Autre preuve de cette stratégie intensifiée, le démarrage de la construction de l’extension de son usine américaine de Chattanooga en vue de la production d’un SUV de la gamme ID. Cet agrandissement, représentant un investissement de près de 730 millions d’euros, comprend également une extension de 52 400 m² pour l’atelier carrosserie.  Le constructeur a également annoncé son intention de bâtir une usine d’assemblage de blocs-batteries pour véhicules électriques sur ce site de Chattanooga.

1 000 emplois devraient être créés pour la production dès 2022 d’un modèle Volkswagen ID, basé sur la plateforme modulaire électrique (MEB). Ce site vient en complément de celui de Zwickau, en Allemagne, qui a débuté la production de l’ID. 3 au début du mois, tandis que le top départ de la production mondiale de ce même modèle sera donné dès l’année prochaine à Anting et Foshan en Chine. D’ici 2022, les véhicules basés sur la plateforme MEB seront ainsi produits dans huit usines réparties sur trois continents.

9 milliards d'euros d'amende projetés par Jato

Si la stratégie paraît d'envergure, c'est parce que l'enjeu l'est tout autant. Comme tous les autres groupes, Volkswagen redoute l'épée de Damoclès des objectifs européens de CO2. Selon les données de Jato, l'Allemand affichait en 2018 une moyenne d'émission de CO2 de ses véhicules neufs commercialisés de 121,2 g/km, en légère hausse de 0,2 point par rapport à l'année précédente. Résultat, un delta de 26,6 g/km par rapport à son objectif européen personnalisé fixé pour 2021.

Selon les projections de Jato, en se basant sur le mix de ventes de 2018, le groupe Volkswagen écoperait d'une amende de 9,19 milliards d'euros, la plus grosse pénalité parmi tous les groupes, représentant 76 % de son profit.