Vaste remaniement chez Toyota

Changement de philosophie chez Toyota Motor Corporation (TMC). Après avoir historiquement basé son management sur la fidélité, l'âge, l'engagement et le développement de compétences internes, le constructeur japonais revoit sa copie. A compter du 1^er janvier prochain, celui-ci renouvelle ses structures hiérarchiques afin d'atteindre son objectif de réaliser des voitures "toujours meilleures" en promouvant "le développement d'un ensemble de talents diversifiés", comme l'explique le groupe dans un communiqué. En d'autres termes, TMC souhaite désormais baser son recrutement sur le savoir-faire et la diversité des collaborateurs.

La bonne personne au bon endroit

"L’industrie automobile est entrée dans une ère de profonde transformation, comme on n’en voit qu’une fois tous les cent ans, estime Akio Toyoda, président du groupe. Au cours des cent prochaines années, rien ne permet d’affirmer que les constructeurs automobiles joueront encore un rôle prépondérant dans la mobilité. Nos changements structurels à venir reflètent notre volonté : permettre au groupe Toyota d’affronter cette ère de profonde mutation. Ce changement se traduit notamment par la nomination de collaborateurs disposant d’une grande expertise, indépendamment de leur ancienneté dans l’entreprise ou de leur âge, le critère étant d’affecter les bonnes personnes aux bons postes."

En passe d'être généralisée, cette logique trouve son origine dans la désignation, en 2015, du premier vice-président exécutif non japonais de l'histoire du groupe, ainsi que du premier vice-président exécutif ayant un cursus technique en 2017. Dans le cadre de cette restructuration, l'équipe dirigeante sera composée à présent de personnes issues des rangs de l'entreprise comme de l'extérieur, dotées d'un haut niveau d'expertise.

Une femme et deux étrangers

Au total, treize nouvelles personnes rejoignent l'équipe dirigeante de TMC. Parmi elles, figurent notamment Gill Pratt, jusqu'ici à la tête du Toyota Research Institute (véhicule autonome), nommé vice-président exécutif en charge de la R&D, Koji Kobayashi, en provenance de la filiale Denso, VP exécutif lui-aussi en charge des finances, ou encore Akihiro Fukutome qui a été recruté chez Sumitomo Mitsui Banking pour gérer les activités financements du groupe.

Dans une logique de diversité des profils, Toyota accueille également la première femme de son histoire dans son équipe dirigeante. Il s'agit en l'occurrence de Chika Kako, nouvelle patronne de Lexus International, alors que deux directeurs étrangers font également leur entrée, avec l'Américain Simon Humphries à la direction du design avancé et le Britannique Michael Sweers à la direction de Toyota Motor North America.