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Constructeurs

Une feuille de route bien tracée

Publié le 14 novembre 2013

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Le groupe Gruau continue d’affiner son plan de développement international et gagne en maturité sur l’électrique, ses deux gros défis du moment et des années à venir.
La filiale Labbé conçoit entre 12 et 14 cellules par jour, via trois ateliers de production, sur son site de Lamballe (22).

En reprenant la société Lanery en février dernier, le groupe Gruau a fait coup double : il a conforté sa position sur le marché de l’aménagement et la transformation de VUL mais surtout mis un pied en Rhône-Alpes, région qui lui échappait jusqu’ici. Du haut de ses quatorze sites en Europe et d’une présence sur neuf segments de marché, le constructeur-carrossier a gagné le droit de choisir ses cibles pour polir son maillage et son expertise. “Nous ne visons plus d’autres rachats en France, sauf dans des domaines spécifiques qui conforteraient notre position. Le poids lourd ne nous intéresse pas et le semi-remorque encore moins, la croissance du groupe se fera toujours dans le VUL et les véhicules professionnels”, énonce Patrick Gruau, P-dg du groupe familial. Modeste mais ambitieuse, la maison Gruau n’a pas pour habitude de bomber le torse. Mais la réalité et les chiffres sont implacables.

Renault Tech, le poil à gratter

Sorti renforcé de la crise, le groupe familial ne joue clairement plus dans la même cour que les autres acteurs du marché, le fruit de choix stratégiques payants et d’un positionnement multiproduit et multimarque. Pas un client sur les 6 000 au total ne représente plus de 5 % du CA du groupe aujourd’hui. “Nous avons face à nous une vraie concurrence française dans chacun des domaines où nous sommes présents. Nous estimons que notre principal concurrent aujourd’hui est Renault Tech. Notre ambition est d’être le numéro un ou deux en France ainsi que dans la zone Euromed dans chacun de nos métiers”, affiche Patrick Gruau. Le groupe lavallois, qui entrevoit un chiffre d’affaires de 195 millions d’euros pour 2013, s’est fixé pour objectif d’atteindre la barre des 250 millions d’euros en 2015, tout en respectant un équilibre entre la croissance interne et externe. “Nous mettrons peut-être un an de plus pour atteindre cet objectif car nous ne nous attendions pas à une croissance aussi prolongée”, admet le dirigeant.

Les BRICS et les Etats-Unis comme cibles potentielles

Désormais, Gruau peut légitimement scruter les autres continents pour entrevoir sa croissance future. Solidement implanté depuis quatre ans en Algérie, via un bureau commercial et de suivi Produits-Services, le groupe a encore renforcé sa position sur ce marché en remportant en février dernier un appel d’offres de 1 100 ambulances. “Notre capacité industrielle nous permet de répondre à des appels d’offres internationaux. Le groupe a atteint la taille nécessaire pour faire face à des marchés importants”, explique le dirigeant mayennais. Depuis déjà quelques années, Gruau a porté son dévolu sur le bassin méditerranéen et entend bien renforcer son rayonnement en Algérie comme au Maroc. “Nous avions ciblé l’Europe de proximité dans un premier temps, mais il s’agissait d’un mauvais calcul. Désormais, les marchés qui nous intéressent sont ceux où le VUL se développe, à savoir les BRICS ainsi que les Etats-Unis. Mais nous avons encore tout à apprendre de ces marchés”, souligne Patrick Gruau. Plusieurs scénarios sont envisageables pour pénétrer ces zones stratégiques : l’exportation de produits finis à partir de la France, des rachats, des alliances… Le groupe, qui s’est engouffré dans le pari de l’électrique avec son VUL électron et son Bluebus, continue également d’engranger de l’expérience dans le domaine. Il y a six mois, suite à la faillite déclarée de la société italienne Micro-Vett, le constructeur-carrossier a repris à son compte la chaîne de traction de l’Electron.

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FOCUS - Labbé, l’exception bretonne

Passé dans le giron du groupe Gruau en décembre 2001, le carrossier Labbé, implanté à Lamballe (22), est une petite exception au sein du groupe. La filiale bretonne, qui fête cette année ses 65 ans, est en effet la seule à être également positionnée sur le segment des poids lourds. L’an passé, elle a fabriqué 2 200 VUL de 3,5 tonnes et 220 camions de plus de 6 tonnes, auxquels s’ajoutent 50 transformations spécifiques. Numéro un français sur le segment du fourgon grand volume 3,5 tonnes (17 à 23 m3), Labbé représente chaque année une part de marché de 28 à 32 %. La filiale dirigée par Philippe Quintin affiche une pénétration de 5 % sur le segment des fourgons grand volume de 6 à 19 tonnes. Utilisés pour les activités de messagerie et de déménagements, les véhicules fabriqués par Labbé s’adressent principalement à une clientèle de loueurs et de flottes. La société emploie aujourd’hui 120 salariés et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 18,8 millions d’euros.

 

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