Un plan de relance résolument vert
Fortement inspiré des mesures souhaitées à l'échelle continentale, le nouveau plan de relance du secteur automobile français fait la part belle aux énergies propres. Avec la révision de l'aide à l'achat, en premier lieu. Pour les véhicules électriques (VE), elle passe de 5 000 à 7 000 euros ; pour les hybrides (VH), elle double, à 4 000 euros (dans une limite de 10 % du prix d'achat) et s'ouvre aux véhicules de société.
Les véhicules thermiques voient leur bonus/malus évoluer également. La prime de 400 euros, pour les émissions entre 61 et 90 grammes, passe à 550 ; celle de 100 euros, pour les émissions de 91 à 105 grammes, double à 200 euros. Des mesures à effet immédiat. Cette revalorisation des primes coûtera à l'Etat 490 millions d'euros. Selon Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, "cette dépense sera en grande partie compensée par la révision du malus", augmentant dès 180 grammes de CO2/km. A l'inverse du bonus, cette mesure prendra effet dans quelques mois.
Contreparties demandées
"Il faut faire de cette transition énergétique une chance, et rendre le véhicule propre accessible à tous les porte-monnaie" a poursuivi le ministre. Deux autres mesures entrent dans le champ de la mobilité durable : l'accélération du déploiement des infrastructures de charge nécessaires dans 12 grandes villes dans les 6 à 8 mois ; la commande par l'Etat, pour le renouvellement de sa flotte, de 25 % de VE et VH chaque année, soit 11 000 unités.
Fustigeant des "plans de relance artificiels, comme a pu l'être la prime à la casse", Arnaud Montebourg a affirmé qu'il s'agissait "d'une stratégie de ciblage de l'argent public, qui vise à demander des contreparties de la part des partenaires". Il en a donc appelé à la pérennisation des sites de production français, avec le maintien des laboratoires de R&D, et a annoncé l'évaluation périodique de l'usage de l'argent public.
"Nous attendons des constructeurs qu'ils donnent une meilleure visibilité sur les volumes, les prix", a-t-il signifié, avant d'insister sur l'accompagnement des sous-traitants, dans une "stratégie de musculation de la filière". Oséo va notamment mobiliser 120 millions d'euros d'aides pour les PME qui créent ou maintiennent de l'emploi. "L'automobile française a l'avenir que nous décidons de lui donner", professait le ministre en guise de conclusion.
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