Un Diesel exponentiel
Le design reste la 1re raison d'achat
Propulsé par un moteur Diesel, le FX ne perd rien de son apparente vélocité. Ses courbes donnent toujours cette impression de puissance, cette alliance entre le galbe d'un sprinteur et la masse d'un athlète bodybuildé. Au final, rien n'indique, ou presque, la nature du moteur qui se cache sous le capot. Il faut en effet se pencher sur l'arrière-train du véhicule pour observer ce "d", qui nous en dit plus. L'identité stylistique est souvent citée comme la première raison d'achat du modèle. Aussi, le constructeur tient-il à préserver cet atout. Alors, bien évidemment, au sein de l'habitacle, rien ne change non plus. Ni la planche de bord, ni le volume de coffre, que certains continuent de trouver trop peu volumineux au regard des dimensions de la voiture. Constat identique pour l'EX.
Seule la conduite en elle-même est en réalité différente. Pas moins sympathique, car les ingénieurs du constructeur ont su façonner un bloc souple, coupleux et agréable qui, associé au système de suspensions à double triangulation avant et multibras arrière, confère un agrément de conduite non négligeable aux véhicules. FX et EX se montrent sportifs ou confortables. Notamment, pour le FX, dans sa version S, équipée d'amortisseurs à contrôle actif en continu (Continuous Damping Control) et de la direction sur les roues arrière (Rear Active Steering). Une version sport (S) qui affiche d'ailleurs un look un peu plus agressif que le modèle en finition GT, avec notamment des inserts chromés dans les projecteurs avant ou des jantes de 21 pouces (contre 20). Côté EX, le confort est là encore au rendez-vous. Comme son grand frère, l'équipement joue pour beaucoup. Les versions Diesel de chaque modèle accueillent en effet le régulateur intelligent de vitesse (ICC), l'assistance intelligente au freinage (IBA) ainsi que l'alerte d'anticollision frontale (FCW). Autant d'éléments qui servent la sécurité comme le confort. Car, dans le trafic, ces deux costauds font dans la douceur. Enclenché, le système détecte la présence d'un véhicule le précédent et commence ainsi à freiner automatiquement s'il juge que la réaction du conducteur n'est pas assez rapide. Lorsque la voiture de devant redémarre, le procédé fait là encore avancer le véhicule. Pas de quoi lire la presse dans les embouteillages matinaux, mais un gain certain pour la conduite, la sécurité et la vie à bord.
Une sortie décalée de six mois
Côté performances, Infiniti a naturellement souhaité ne pas renier son caractère sportif. Ce V6 3 l, à injection à rampe commune, doté d'un turbo à géométrie variable, est ainsi le même bloc actuellement monté sur le Coupé Laguna de Renault. Le même, ou presque. "Ce moteur a été retravaillé entièrement par nos ingénieurs japonais. Nous avons même retardé la sortie de 6 mois car nous voulions réellement en faire un bloc spécifique à la marque", précise Alexandra Talon, chef de produit crossover Infiniti Europe. Le moteur délivre ainsi 238 ch à 3 750 tr/min, un couple de 550 Nm disponible dès 1 750 tours sur les deux modèles, soit 3 ch et 100 Nm de plus que chez Renault. Et si l'accélération linéaire pourrait décevoir les conducteurs les plus avides de sensations, notons que le passage en mode séquentiel permet d'exploiter davantage le caractère sportif du bloc. Surtout sur l'EX, qui pèse environ 200 kg de moins que son aîné. Infiniti joue donc là encore sur deux tableaux : confort et dynamisme.
La boîte automatique adaptative à sept rapports joue sans doute pour beaucoup. Mais elle est également à la base de la relative sobriété des deux véhicules.
Pour son FX, le constructeur annonce une autonomie de 1 100 km grâce à une consommation extra-urbaine de 7,8 l/100 km (9 l en cycle mixte), mais aussi à un réservoir de 90 l, et des émissions de 238 g de CO2/km. L'EX affichant, quant à lui, une consommation mixte de 8,5 l/100 km et des rejets de dioxyde de carbone de 224 g/km. Tous les deux sont ainsi "crédités" d'un malus de 1 600 euros. Malus qui n'évoluera pas au regard des barèmes 2011.
Des mix fortement diésélisés
Selon la marque, huit FX sur dix seront à terme vendus en Diesel en Europe. Même chose pour l'EX. En France, la balance penche encore plus nettement vers le Diesel puisque Infiniti prévoit d'immatriculer plus de 90 % de FX équipés par ce nouveau moteur. "Sur la France, nous sommes sur un mix de 94 % Diesel sur notre segment des six cylindres… Nous allons donc switcher naturellement. Avec cette arrivée, nous multiplions ainsi notre marché accessible par 17", détaille Alexandra Talon. "Le segment des SUV Premium en France représente 12 000 VN. Nous parlons à 76 % de ces clients car nous n'avons pas de 8 cylindres Diesel. La marque s'est donc fixé un objectif de pénétration de 2 % sur cette cible", ajoute Jean-Pierre Diernaz, directeur marketing Infiniti Europe. Soit entre 180 et 185 ventes annuelles pour le FX. Pour l'EX, le saut est encore plus important. Sur un segment diésélisé à 96 %, "ce bloc nous permet de multiplier notre marché accessible par 23", précise en effet Alexandra Talon. La marque entend ainsi écouler entre 600 et 800 unités de son SUV Compact en année pleine. Dès cette année, le constructeur imagine que l'introduction du Diesel dans la gamme permettra de multiplier ses ventes par deux. Une évolution naturelle qui devrait se poursuivre avec l'arrivée de ce V6 Diesel sur la grande berline M dont l'arrivée est prévue pour la fin septembre. A terme, le Diesel devrait représenter, a minima, la moitié des ventes d'Infiniti en Europe.
Jean-Pierre Diernaz, directeur marketing Infiniti Europe.
"Cette année, nous allons écouler 5 000 véhicules en Europe de l'Ouest"
Journal de l'Automobile. Pouvez-vous nous dresser un portrait type de votre clientèle ?
Jean-Pierre Diernaz. Dans nos clients, nous avons beaucoup de jeunes entrepreneurs (47 ans en moyenne) et d'entreprises. Plus de 40 % d'entre eux ont déjà possédé un SUV, et la plupart ont déjà possédé d'autres voitures de luxe. La marque la plus fréquemment citée étant BMW, suivie d'Audi, de Mercedes et de Porsche. En France, la première reprise que nous réalisons quand nous vendons un FX, ce sont des Porsche Cayenne.
Pour le 1er tiers de personnes intéressées, la performance domine. Le 2e tiers sait que nous sommes l'équivalent de Lexus pour Nissan. Enfin, le 3e, est attiré par la qualité. Les gens qui viennent chez Infiniti sont déjà initiés à l'automobile. Il faut nous connaître, nous trouver, avoir fait un vrai travail.
JA. En termes de marketing, votre identité vous impose une stratégie à la marge. Qu'en est-il exactement ?
JPD. Il est évident que nous devons trouver un équilibre. Nous devons rester exclusifs, dans le traitement de l'image et la visibilité, mais réaliser des volumes suffisants pour faire d'Infiniti une marque crédible en Europe. Cela nous force à axer notre communication sur des évènements très privatifs et ciblés. Le bal des débutantes, par exemple. Il faut faire découvrir la marque par association avec des évènements, plus que de présenter la marque elle-même. Ensuite, notre approche est de jouer sur l'expérience client différente (Total Ownership Experience).
JA. Où en est le développement de votre réseau ?
JPD. Le réseau va se développer en ligne avec les volumes et la gamme. L'objectif n'est pas d'avoir des véhicules sur tous les segments avec des points de vente à chaque coin de rue. Aujourd'hui, nous avons 35 centres Infiniti ouverts dans 16 pays. En juin dernier, nous avons ouvert le site de Cannes, avec Gilles Boscary et Philippe Niox Château. Notre 3e point en France, après Paris et Lyon. La prochaine ouverture européenne, c'est Picadilly à Londres. C'est un bel exemple de ce que souhaite la marque. Un emplacement privilégié, luxe, "hype", cool et jeune. Il ouvrira au moment de la sortie de la M, à la fin du mois de septembre.
JA. Au niveau commercial, quels sont désormais vos objectifs ?
JPD. En Europe de l'Ouest, nous avons vendu 2 200 VN, puis 5 000 en Russie et en Ukraine. Cette année, nous allons en écouler 5 000 en Europe de l'Ouest. En 2009, nous avons vendu 180 véhicules en France. En sachant que nous n'avons ouvert notre 2e point de vente, celui de Lyon, qu'au mois d'octobre. Nous voulons atteindre 2 % de notre marché en France à court terme. Nous avons une obligation de rentabilité plus courte que la normale. Nous avons l'ambition d'être rentables très tôt. Nous avons réalisé des investissements conséquents pour ça.
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