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Constructeurs

Toyota Aygo : à la conquête de l’Europe

Publié le 27 mai 2005

Par Tanguy Merrien
5 min de lecture
Renouant avec le segment B1 des très petites voitures, qui subissait une véritable perte de vitesse depuis la fin des années 90, Toyota commercialisera l'Aygo dès le mois de juin. Construite à Kolin sur la même plate-forme que la C1 et la 107, l'Aygo est une urbaine, tout simplement. D'aucuns...

...critiqueront sa suspension un peu raide, d'autres ses performances un brin légères, d'autres encore l'exiguïté de son coffre (139 litres)… Pour autant, l'Aygo renoue avec le segment des très petites voitures. Un segment qui, après un désamour subi à la fin des années 90, commence peu à peu à regagner le cœur des automobilistes français puisqu'il est repassé au-dessus de la barre des 4 % de parts de marché en 2004. Toyota bouleverse totalement les idées préconçues selon lesquelles compacité rime nécessairement avec pragmatisme et économie d'équipements. Un état de fait que souligne avec application Philippe Boursereau, directeur des relations publiques du constructeur japonais : "Avec l'Aygo, nous voulions mettre fin aux idées reçues sur les citadines qui consistent à dire qu'elles ne sont pas très bien finies, ni très performantes." Avec sa carrosserie de 3,405 mm de long, cette voiture de poche est l'une des quatre places les plus courtes du marché. Cela combiné à un rayon de braquage particulièrement serré de 4,73 m, l'Aygo joue ainsi à merveille le rôle de sa vie, celui d'être un petit véhicule urbain. D'autant que toutes les Aygo seront livrées de série avec la direction assistée électrique et l'ESP. Le système de freinage, quant à lui, se caractérise par des disques ventilés de 247 mm à l'avant et des tambours de 200 mm à l'arrière. L'ensemble recevant l'assistance d'un ABS (là aussi, de série) associé à un EBD (répartiteur électronique de la puissance de freinage). La mini Toyota impressionne également par ses porte-à-faux qui sont les plus courts de sa catégorie. L'exploitation de l'espace intérieur est ainsi mieux répartie. De même, la distance entre les points d'assise avant et arrière bat en brèche la concurrence.

Des équipements à la hauteur du segment B2

Côté performances, les ingénieurs nippons ont développé un tout nouveau moteur de 1.0 litre VVT-i essence à architecture 3 cylindres qui ne pèse que 67 kg, ce qui en fait le moteur à combustion interne le plus léger du marché. Et même si le segment B1 est l'un des moins diésélisés du marché français (4,6 % du parc en 2004), l'Aygo sera tout de même commercialisée dans une version Diesel 1.4 litre de 70 ch. Certes, ces deux moteurs ne font pas de l'Aygo un cheval de course. Néanmoins, son rapport poids (à partir de 790 kg) puissance lui confère un minimum de réactivité. Disponible en 3 et 5 portes, l'Aygo sera également dotée d'une boîte de vitesses manuelle robotisée (M-MT). Ce système automatise le fonctionnement de l'embrayage et offre la possibilité de choisir entre un mode automatique et un mode séquentiel. Dans l'habitacle, l'Aygo se réduit à son plus simple appareil. Le tableau de bord bi-ton, largement inspiré des hors-bords, est tout en rondeur, buses d'air comprises. L'assise est confortable, le volant réglable en hauteur. La surface vitrée inspire quant à elle espace et liberté. Certes, "nulle n'est parfaite". Et il faut bien reconnaître que c'est justement dans l'habitacle que l'Aygo pêche par omission. L'omission d'une fermeture centralisée automatique des portières au démarrage du véhicule. Une idée qui peut paraître superflue, mais qui s'avère bien utile lorsque vos effets personnels sont bien en vue sur le siège passager et que vous êtes arrêté à un feu rouge tous les 10 mètres… comme il est d'usage en ville ! Une idée qui aurait pu être exploitée à la place du compte-tours proposé de série sur la finition sport de l'Aygo : joli, mais finalement peu utile sur ce type de véhicule. L'omission, enfin, d'un compteur kilométrique bien visible.

Une stratégie hors normes

Construite dans l'usine de Kolin, commune à PSA et à Toyota, l'Aygo partage avec la C1 et la 107, la plate-forme, les portes avant et le pare-brise. Pour ne pas risquer d'être confondue avec ses consœurs, l'Aygo cultive l'art de se faire désirer. D'une part, tandis que Peugeot et Citroën annoncent d'ores et déjà des tarifs allant de 8 200 euros à 11 100 euros, Toyota préfère attendre la sortie officielle de son véhicule à la mi-juin 2005… Mais il y a fort à parier que les prix de l'Aygo se situeront dans la même fourchette. D'autre part, une stratégie de commercialisation spécifique. Ainsi, la campagne de lancement, en juin, se concentrera sur plusieurs grandes agglomérations européennes (Athènes, Barcelone, Berlin, Madrid, Milan, Paris, Prague, Rome et Rotterdam), plutôt que sur des pays entiers. Bruxelles et Dublin suivront en septembre. Un mois plus tard, le reste de l'Europe pourra se mettre au volant de l'Aygo. La communication autour du véhicule se tournant essentiellement vers les jeunes Européens de 25 à 35 ans, Toyota Financial Services (TFS) proposera un plan de financement ad hoc qui permettra notamment de moduler les montants d'apports. Enfin, le nippon est le seul constructeur à proposer une garantie de trois ans pièces et main-d'œuvre, ainsi qu'un temps d'entretien cumulé qui, à en croire les concepteurs de l'Aygo, est le plus faible de sa catégorie. Ainsi, après 100 000 km, la durée d'intervention en atelier est de l'ordre de 4,2 heures, contre 6 heures habituellement. De quoi atteindre l'objectif de 25 000 unités vendues d'ici la fin de l'année 2005.

Ambre Delage

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