Stellantis va réinvestir dans le diesel
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Le diesel n'a pas dit son dernier mot ! Après avoir investi dans le développement de ses capacités de motorisations hybrides essence, Stellantis va à nouveau mettre de l'argent sur des mécaniques diesel.
"Je veux des moteurs thermiques", avait déclaré en interne Jean-Philippe Imparato, le patron de Stellantis Europe, selon Les Échos. Une volonté dont on devine les premiers effets aujourd'hui.
Le constructeur devrait en effet développer à nouveau des mécaniques diesel. Selon une source interne, citée par le quotidien, le bloc diesel aujourd'hui produit à Trémery (57) va connaître une nouvelle vie, jusqu'en 2030, en étant adapté aux nouvelles normes Euro 7, alors que sa production devait être stoppée en 2025.
De plus, Stellantis travaille sur l'amélioration d'un moteur aujourd'hui monté sur les VUL pour qu'il prenne place sous les capots de VP. Il y aurait même une réflexion sur le développement d'un bloc diesel plus petit.
Des capacités de production pour les thermiques en hausse
Il faut y voir un rééquilibrage, logique, compte tenu de la relative contre-performance des modèles électriques dont la croissance ne correspond pas à la trajectoire imaginée.
Stellantis semble d'ailleurs avoir revu ses attentes en la matière puisqu'il envisage environ 20 % de ventes électriques cette année, alors que cette part était encore à 50 % il y a peu de temps.
Rappelons que Stellantis a annoncé en début de semaine un investissement dans l'usine italienne de Termoli pour produire des boîtes eDCT nécessaires aux modèles hybrides légers essence du groupe. La production installée serait de 300 000 unités par an.
De la même manière, la cadence de production du bloc essence monté sur les hybrides Stellantis va augmenter. Le constructeur devrait augmenter les capacités de deux des cinq usines le produisant. Ce trois cylindres est fabriqué à Trémery, mais aussi en Hongrie, en Pologne, en Inde et au Maroc.
Ce retour du diesel peut aussi être vu comme une opportunité commerciale car, même si les ventes ne sont plus ce qu'elles étaient, le marché compte de moins en moins de compétiteurs.
Il faut se souvenir que Stellantis avait déjà tenté de se priver de diesel sur ses ludospaces (Rifter, Berlingo, etc.) seulement disponibles en électrique. Il avait finalement fait marche arrière après un effondrement des ventes.
En France, en 2024, le diesel a encore représenté 124 952 immatriculations. Certes en baisse de 27,2 %, avec une part de marché de 7,3 %. À l'échelle européenne, 1 267 741 véhicules diesel (-11,4 %) ont encore pris la route. À peine moins que les 100 % électriques qui ont totalisé 1 447 934 unités (-5,9 %).
Cela étant, ce rééquilibrage entre thermique et électrique devra être piloté de manière très fine car, pour l'heure, les seuils d'émissions de CO2 sont toujours les mêmes. Et tout dérapage coûtera de l'argent, qu'il s'agisse des amendes européennes ou du paiement de crédits CO2 dans le pool avec Tesla.
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