Smart ou le paradigme malgré soi
...échec, et c'est la fin programmée. Il est aujourd'hui déconcertant de voir que cette marque à part, dont les clients n'hésitent pas à s'autoproclamer smartiens, cristallise les problématiques de tous les constructeurs traditionnels, voire historiques. Pour s'en sortir, elle doit combler l'abyssal gouffre de sa dette et revenir coûte que coûte à la rentabilité. Pour s'en sortir, elle doit aussi alléger ses frais fixes, en améliorant sa productivité industrielle et en supprimant des emplois. C'est chose faite, mais la paix sociale s'en trouve fragilisée... La menace d'un mouvement social à Hambach rehausse d'un piment tragique l'opération survie amorcée. Pour s'en sortir, elle doit enfin se recentrer sur le produit, basique trop souvent foulé aux pieds ces dernières années. Elle le fait à l'extrême en renouant avec le principe du modèle unique. En somme, Smart, Sisyphe enfant, marque sans histoire, se trouve face au même mur que bien des empires industriels. Pour s'en sortir, elle a des atouts enviés. Et notamment une clientèle très fidèle qui ne s'imagine pas dans une voiture normale. Une clientèle de surcroît avide de services, qui prend par exemple le financement en même temps que le véhicule plus de six fois sur dix (voir dossier crédit, pages 26 à 45). Pour s'en sortir, elle a surtout une opportunité magnifique : elle représente d'ores et déjà une réponse adaptée à l'enjeu de la mobilité urbaine contemporaine. Avec des perspectives d'avenir en version hybride. Et si ça n'a pas d'histoire, ça n'a avant tout pas de prix...
A.G.
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