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Constructeurs

Smart EQ : la recharge plutôt que l’autonomie

Publié le 16 novembre 2018

Par Alice Thuot
6 min de lecture
En pleine construction de sa gamme électrique EQ, le groupe Daimler estampille désormais de ces deux lettres sa Smart Fortwo et Forfour électrique. Pas d’ajustements technologiques ici, mais un parti pris : privilégier la facilité de recharge plutôt que la course à l’autonomie.
Si smart dote son EQ d'une autonomie limitée, la marque vise à faciliter au maximum la recharge.


 


Il faut remonter à 2007 pour voir naître l’histoire entre Smart et l’électrique : à cette date, la marque allemande teste dans quelques capitales européennes la première, puis la deuxième génération de petit modèle électrique, baptisé à l’époque "ED". Des expérimentations qui lui ont ensuite permis de diffuser, dès 2014, la technologique auprès du plus grand nombre, à travers une troisième génération puis une quatrième, lancée en 2017. Celle-là même qui sert aujourd’hui de base à cette smart EQ, destinée à compléter la gamme électrique de Daimler aux côtés de l’EQC. En réalité, rien n’a changé, à part le nom : estampillée de ED à EQ, la smart conserve toutefois exactement les mêmes caractéristiques techniques, soit un moteur électrique d’origine Renault de 81 ch (60 kW) procurant une autonomie comprise entre 139 et 159 km, selon la déclinaison.


 


 


Au volant, donc, pas de surprises pour ce modèle qui conserve tout son pep’s grâce à un couple de 160 Nm, mais aussi toute son agilité avec ses dimensions toujours aussi contenues, soit 2,70 m pour la Fotwo, notre version d’essai (en mode cabriolet) et un rayon de braquage exemplaire de 6,95 m (8,65 m pour la Forfour). Mode Eco non activé, nous avons pu relever une consommation de 14,6 kWh/100 km, honorable compte tenu des trajets en ville, mais aussi sur départementales et voies rapides qui ne sont clairement pas les terrains de prédilection de cette smart. Une consommation, donc, plutôt proche de celle homologuée, soit 13,9 kWh pour la version Fortwo et 20,8 kWh pour la Forfour.


 


 


La maîtrise de cette consommation est aidée par l’eco score qui renseigne le conducteur sur le caractère économique (ou non !) de sa conduite en lui indiquant par exemple son degré d’anticipation. Si un score de 90 a été qualifié d’honorable par la marque, nos habitudes de conduite ont ramené cette note à peine au-dessus de 70… Nul doute qu’un conducteur plus attentif à l’économie de sa batterie accédera sans soucis aux 150 km d’autonomie promis, et peut-être même davantage s’il se cantonne aux villes.


 


 


La recharge plutôt que l’autonomie


 


 


Reste que même avec la meilleure façon de conduire au monde, la smart EQ propose une autonomie qui peut être qualifiée de limitée au regard des performances d’autres modèles électriques récents. Un choix délibérément assumé par la marque. "La smart est et restera un véhicule taillé pour la ville. De plus, sachant que le trajet quotidien d’un Français avoisine les 30 kilomètres, l’autonomie de la smart EQ est largement suffisante", souligne Hervé Poquet, Brand Manager de Smart France. Il faut également souligner que, vu le gabarit de la smart, loger une batterie plus puissante relèverait du défi. Le parti pris de la marque est donc simple et plutôt intelligent : faciliter la recharge plutôt que d’entrer dans une course à l’autonomie. 


 


 


Trois modes de recharge s’offrent au conducteur : une première prise standard 10A avec laquelle la recharge de 10 à 80 % s’effectue en six heures. Argument de taille, la marque offre, via son partenaire Proxiserve, l’audit, l’achat et l'installation de la prise Green’up Lagrand. Pour ceux qui souhaitent une recharge plus rapide, en trois heures trente pour 80 % de la batterie, la marque propose une Wallbox. De série, la Smart EQ dispose d’un chargeur embarqué de 4,6 kW, valable pour la recharge classique et sur Wallbox. Ici aussi, la marque prend à sa charge une partie du coût de l’audit, mais aussi de l’achat et de l’installation de la prise, ce qui ramène son prix de 218 à 546 euros selon le type d’habitation, aides gouvernementales également déduites, et avancées par la marque. Enfin, troisième solution à laquelle seuls 5 % des Français peuvent prétendre faute de courant triphasé, la recharge rapide de 22 kW permettant de récupérer 80 % de la batterie en quarante minutes.


 


 


Afin de rendre la recharge la moins coûteuse possible, smart a multiplié les partenariats. Grâce à celui scellé avec Total, ses clients en habitation individuelle peuvent bénéficier d’une électricité à -50 % en heures creuses, et ce, pour toute la maison. Pour les logements collectifs, une réduction de 10 % est appliquée en permanence pour tout le bâtiment. Enfin, pour les clients dans l'impossibilité d’installer une borne de recharge, smart offre un abonnement d’un an au KiWhi Pass d'Easytrip, badge permettant l’accès à plus de 8 500 points de charge, dont plus de 550 rapides.


 


 


A partir de 26 550 euros 


 


 


Des aides qui peuvent aider à mieux faire passer le prix, à la hauteur de la réputation de la marque premium. La Smart EQ est proposée en cinq finitions Pure, Passion, Perfect, Prime et Barbus Style, avec une dotation plutôt légère en entrée de gamme. La version Pure, disponible à partir de 23 550 euros, hors bonus écologique, est ainsi pourvue, notamment, hors caractéristique stylistiques, de la climatisation automatique, du système audio avec deux prises auxiliaires et USB et de la connexion Bluetooth. La finition Passion ajoute les rétroviseurs extérieurs dégivrants, le siège conducteur réglable et le volant réglable en hauteur. Il faut attendre l’un des plus hauts niveaux de finition Prime pour retrouver des équipements dignes d’un modèle premium avec l’allumage automatique des projecteurs, le détecteur de pluie, les feux de jour intégrés à LED et feux arrière à LED, les antibrouillards avec éclairage adaptatif, les sièges chauffants, les jantes alliages. Mais aussi le système multimédia avec prises auxiliaire/USB, commande vocale, connexion Bluetooth, MirrorLink, streaming audio et système de navigation. Une finition commercialisée à 28 800 euros, toujours hors bonus. 


 


 


Au final, il faudra débourser entre 23 250 et 28 800 euros (Brabus Style) pour acquérir cette citadine en configuration Fortwo. Des tarifs que les différentes aides gouvernementales aideront heureusement à abaisser. De quoi dynamiser les ventes de cette version électrique, qui représente à l’heure actuelle en Europe 20 % des ventes globales de smart, soit un petit millier d'unités en France ? L’enjeu est en tout cas un grand pour l'allemand, qui, à partir de 2020, proposera ses modèles uniquement en version électrique sur les marchés européens, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis, au Canada et en Norvège.

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