Semi-conducteurs : la production des utilitaires et poids lourds n’est pas épargnée
La pénurie de puces électroniques a secoué le secteur automobile mondial. Les impacts sont également visibles sur la production des utilitaires et des poids lourds, pourtant épargnés jusqu’à présent. Le 6 mai 2021, Christiane Stein, directrice associée de Global Heavy Truck Research chez IHS Markit, a dévoilé son analyse du marché.
Selon elle, plusieurs constructeurs de VUL seront confrontés à des difficultés au cours du deuxième trimestre 2021. En cumulant la pénurie de semi-conducteurs et des problèmes liés à l’offre, les pertes pourraient représenter 3 % de la production du premier semestre en Europe et en Amérique du Nord. IHS Markit estime que les effets devraient persister jusqu’en 2022. Cependant, le cabinet pense que certaines des pertes du premier semestre pourraient être compensées au cours du second semestre.
La production européenne d’utilitaires et de poids lourds en demi teinte
En Europe, Volvo est le constructeur qui a été le plus touché par la crise au premier trimestre 2021. La marque a été contrainte de fermer pendant une semaine son usine située à Gand en Belgique. Cette fermeture a entraîné une réduction d’environ 550 unités. À la même période, une grève de trois jours conduite par les employées de DAF et Scania au Pays-Bas a engendré une réduction de 1 050 unités pour les deux entreprises. Concernant le deuxième trimestre, plusieurs constructeurs ont eux aussi annoncé un ralentissement de leur production de véhicules de 4 500 à 8 000 unités. En cause, des arrêts de deux à quatre semaines dans les usines de Volvo et de Renault Trucks.
Si la production des poids lourds et des utilitaires européens semble morose, certaines marques parviennent à encaisser les chocs. C’est le cas d’Iveco, qui a augmenté sa cadence en février et qui a planifié des équipes supplémentaires le samedi en février et mars. Une production qui devrait s'accroître pour la marque d’ici juin. MAN est certes confronté à des difficultés, mais la cadence de son usine polonaise a augmenté. KamAZ, de son côté, annonce une production de 9 800 unités pour le premier trimestre, soit plus que ses prévisions initiales. Le constructeur prévoit par ailleurs une augmentation de sa cadence en mai et en juillet .
Ailleurs dans le monde, Volvo prend de plein fouet la pénurie
De l’autre côté de l’Atlantique, Daimler, Volvo Group et PACCAR sont les entreprises les plus touchées. Le premier a connu des arrêts de production dans deux de ses usines et le dernier a connu une diminution de 3 000 unités au premier trimestre, qui devrait être récupéré pour le second. International n’a pas fait de commentaire sur le sujet et Ford à des diffuculté de production pour ses VUL.
Au Brésil, des arrêts de production ont eu lieu entre fin mars et début avril suite à une augmentation du nombre de cas de Covid-19 et de la pénurie de semi-conducteurs chez Volvo. Au cours du premier semestre 2021, ces deux situations ont entraîné une perte de 3 100 à 3 400 unités. L'essor de l’agro-industrie et la reprise des exportation du pays devrait compenser les pertes
En Inde, en Chine et en Corée du Sud n’ont pas ressenti les effets de la pénurie de semi-conducteurs dans le secteur des VUL. En revanche sur ce continent, Volvo figure une fois encore dans les constructeurs touchés. La marque UD Trucks a vu sa production diminuer dans ses usines japonaises.
Une reprise attendu pour le second semestre 2021
Les utilitaires légers sont globalement peu impactés par la pénurie de semi-conducteurs. Cependant, selon les experts d’IHS Markit dans le domaine, des evénement extérieurs sont venus aggraver la crise. Parmi les facteurs : une vague de froid au Texas, ou encore l’incendie de l’usine japonaise Renesa. Pour les utilitaires moyens et les poids lourds, IHS Markit envisage la possibilité d’une reprise du volume au cours du second semestre 2021.
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