Ruptures conventionnelles collectives : PSA renouvelle ses effectifs
C’est l’une des mesures phares des Ordonnances Macron du 22 septembre 2017 : le dispositif de ruptures conventionnelles collectives (RCC) permettant de rompre plusieurs contrats de travail de manière négociée, est aujourd’hui au cœur de toutes les discussions chez PSA. Le groupe automobile français a réuni hier les syndicats pour aborder un plan de 1300 ruptures conventionnelles collectives pour cette année. A ces dernières s’ajoutent 900 congés séniors, permettant aux collaborateurs en fin de carrière de partir trois à cinq ans plus tôt avec leur retraite à taux plein. Au total, ce sont donc 2200 employés qui quitteront cette année leurs fonctions chez PSA.
Une façon pour le groupe français d’ajuster ses effectifs selon deux variables : la santé de l’industrie automobile et ses mutations technologiques. C’est ce qu’explique Franck Xavier Don, délégué syndical central CFTC PSA Groupe. "Depuis la crise de 2013 et la fermeture de l’usine d’Aulnay, le groupe s’est rendu compte que certains métiers sous tension manquaient de candidats, et, à l’inverse, que des métiers dits sensibles ne correspondaient plus aux besoins de l’industrie."
Une façon plus transparente de renouveler les métiers
Ce qui aboutit chaque année à la mise en place d’un dispositif d’adéquation des emplois et des compétences (DAEC). C'est dans ce cadre qu'interviennent ces ruptures conventionnelles collectives, ne concernant que les salariés qui se sont portés volontaires pour donner une nouvelle direction à leur carrière, en dehors de chez PSA. "Lorsqu’un DAEC était mis en place, justifié par un motif économique, cela était considéré comme un plan de sauvegarde pour l’emploi. Aujourd’hui, ces RCC donnent plus de souplesse aux entreprises en leur permettant de renouveler des métiers avec plus de transparence et d’’implication des collaborateurs et des syndicats", reprend Franck Xavier Don. Et ce, dans un contexte où le recul du Diesel, l’avènement des véhicules électrifiés, autonomes et connectés requièrent des collaborateurs avec de nouvelles compétences.
Les opérateurs peu concernés
Ces ruptures collectives ne concerneraient majoritairement que des fonctions dites supports, liées à l’administratif, la maintenance, la communication ou encore le service paie. Et finalement peu les opérateurs, alors que plupart des usines françaises tournent à plein régime. Seul le site de Poissy, en sureffectif, pourrait être concerné par ce plan de ruptures conventionnelles collectives. Chacun des 1 ,300 salariés engagés bénéficie d’indemnités de licenciement auxquelles s’ajoutent quatre à huit mois de salaires bruts. Tous sont accompagnés dans leur reconversion extérieure.
Pour parvenir à un solde rupture/recrutement équilibré, PSA devrait employer 1300 nouveaux collaborateurs en CDI et proposer 2000 emplois jeunes. Si peu de détails ont été donnés sur les profils recrutés, le groupe souhaite embaucher 700 personnes pour son réseau de distribution PSA Retail, 200 en R&D et 400 dans ses usines. D’aucuns voient d’ailleurs dans ces embauches l’opportunité de réduire le nombre d’intérimaires alors que, dans certaines usines comme à Sochaux, les équipes sont parfois formées à 80% de collaborateurs en intérim.
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