S'abonner
Constructeurs

Roland Schell, directeur général Mercedes-Benz Cars

Publié le 26 mars 2010

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
"Nous devons dynamiser notre réseau"Après une année 2009 compliquée, mais positive, Mercedes table sur une relative stabilité en 2010. En attendant 2011, mais...
...surtout 2012 où les compactes seront à l'honneur, le constructeur va, avec son réseau, travailler sur l'ensemble de ses métiers afin de générer davantage de rentabilité.

Journal de l'Automobile. A fin février Mercedes affiche un repli de 20 %. Comment expliquez-vous cela et quels vont être les correctifs à apporter ?
Roland Schell. Tout d'abord, il faut noter que le mois de février a été plus équilibré, mais il est vrai que janvier n'a pas été bon. Et pour plusieurs raisons. La première est due à notre mois de décembre où nos immatriculations ont progressé grâce à des incentives très intéressantes. Ensuite, nous avons manqué de production sur certains modèles car nos usines en Allemagne étaient fermées jusqu'au 8 janvier. Enfin, nous avons dû subir, encore en Allemagne, un mouvement social lié à la production de la Classe C en Chine et aux Etats-Unis. Notre mois de janvier a donc été compliqué mais depuis février nous retrouvons notre rythme de ventes et de commandes. Puis notre actualité produits sera plus riche avec le lancement du SLS et de la Classe E Cabriolet.

JA. Mais le SLS et la Classe E Cabriolet ne sont pas vraiment des modèles à volume ?
RS. Effectivement, mais le SLS comme la Classe E cabriolet sont des produits qui rayonnent sur l'ensemble des modèles de la marque. En plus, nous allons également présenter une Classe C180 CDi à 29 900 e. Il s'agit d'un produit très important pour nous car la Classe C demeure, comme la Classe E, notre cœur de métier.

JA. La C180 CDi semble correspondre au marché des entreprises. Vous attendez-vous à un rebond en 2010 ?
RS. Avec les modèles BlueEfficiency, nous répondons effectivement aux besoins des entreprises. Quant à un rebond, nous sommes optimistes et attendons une croissance de ce canal. Les grands comptes sont prêts à investir à nouveau dans leur parc. Sur l'exercice précédent ces ventes ont représenté 27 % et cette année nous souhaitons que cette part se situe entre 30 et 32 %.

JA. Comment imaginez-vous le marché français en 2010 et quelles y sont vos ambitions ?
RS. Le marché total devrait reculer de 10 % pour totaliser environ 1,850 million d'immatriculations. Toutefois, cette baisse devrait principalement toucher les constructeurs généralistes qui ont largement profité de la prime à la casse en 2009. Quant à nous, nous devrions réaliser des volumes proches de ceux de l'exercice précédent.

JA. La lutte pour le leadership de l'univers Premium devrait être intense avec Audi ?
RS. Nous allons nous battre, mais pas à n'importe quel prix. Notre rentabilité et celle de notre réseau demeurent notre objectif principal. J'avoue que conserver ce leadership va être serré d'autant qu'Audi aura un effet volume avec l'A1. Mais nous allons répondre, dès 2011, mais surtout en 2012 avec un feu d'artifice de nouveautés sur le segment des compactes.

JA. Vous venez d'évoquer la rentabilité de votre réseau. Quel niveau a-t-elle atteint en 2009 ?
RS. Notre réseau a connu un début d'année 2009 difficile mais nous avons été réactifs, avec notamment une politique plus attractive et plus agressive. Tout cela à permis de maintenir, en moyenne, une rentabilité de 1 %. Un bon chiffre compte tenu du contexte.

JA. Mais 1 % c'est finalement peu pour Mercedes. Allez-vous mettre en place des actions pour améliorer cela ?
RS. Nous devons surtout travailler la qualité et la performance de notre réseau. Aujourd'hui, Mercedes, le constructeur, a respecté ses engagements et nous devons dynamiser notre réseau ainsi que son business model. Le travail portera bien évidemment sur le VN, mais aussi sur le VO ou le financement. Il y a encore une certaine professionnalisation à mettre en place afin que toutes ces activités soient rentables. Certains l'ont fait et en 2009, ils ont réussi à dégager une rentabilité comprise entre 2,5 et 3 %.

JA. Aujourd'hui qualité et satisfaction clients semblent être devenues la priorité du moment. Qu'en est-il chez Mercedes ?
RS. C'est un travail que nous avons engagé depuis des années. La satisfaction clients, dans le VN, compte pour 15 % de la rémunération variable. Cette politique est également intégrée dans l'après-vente depuis des années. Les résultats sont là mais nous poursuivons le travail.

JA. Un mot de Smart. Les ventes plafonnent sur le marché français. Pouvez-vous faire mieux ?
RS. Effectivement, les immatriculations de Smart sont stables depuis des années. Mais l'arrivée de la Smart Electrique, en mai, va avoir un impact très fort sur la marque. Dans un premier temps, en 2010-2011, nous n'aurons qu'une flotte de 200 véhicules pour des grands comptes mais ce modèle représente l'avenir de la marque. Un avenir produit en France et je reconnais que cela a un impact sur la demande.

JA. Les hybrides ont également fait leur entrée dans la gamme Mercedes. Les résultats sont-ils à la hauteur de vos attentes ?
RS. La S400 Hybride représente aujourd'hui 30 % de nos commandes de Classe S. De plus, nous avons réussi à avoir une exonération de la carte grise et, depuis peu, nous avons également obtenu une exonération de la TVS sur les huit premiers trimestres. Tout ceci représente un avantage client de près de 6 500 e durant les deux premières années de détention du véhicule. Puis, dès 2011, nous allons proposer le premier hybride Diesel avec la Classe E 300 CDi BlueTech Hybride qui repose sur la technologie de la Classe S. Elle n'émettra que 109 g de CO2.

JA. Un mot, pour conclure, sur le concept F800 Style. Que faut-il en retenir ?
RS. Il s'agit du nouveau design Mercedes pour les générations à venir. Un design très sportif, très dynamique. Mais ce concept cache aussi différents modes de propulsion. Le F800 peut être hybride, mariant un V6 et un moteur électrique pour une consommation de 2,9 litres et 68 g de CO2 rejetés. Une pile à combustible peut également mouvoir le F800 et lui offrir une autonomie de 600 km. Nous maîtrisons cette technologie, comme en témoigne notre flotte de 200 Classe B Fuel Cell, mais le développement d'une telle technologie, que je pense d'avenir, demeure un sujet politique avec, notamment, de nombreux enjeux sur les infrastructures.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle