Robert J. Graziano vice-président exécutif de Mazda Motor Corporation : Sur l’ensemble des marchés, nous nous focaliserons donc sur les segments B-C et C-D
...de l'Automobile. Sur la base de vos résultats actuels, confirmez-vous les objectifs que vous aviez fixés dans le cadre du plan Momentum ?
Robert J. Graziano. Tout à fait. Les résultats annuels que nous avons publiés en mars dernier démontrent que nous sommes sur la bonne voie, avec des ventes en progression de 2 % et un bénéfice net en hausse de 10,5 %. Les objectifs du plan Momentum sont donc confirmés : 1,6 million de véhicules vendus en 2011 et une marge opérationnelle de 6 %. Il ne faut pas aller plus vite que la musique, surtout que dans de nombreux pays, nous travaillons actuellement à la construction de l'image et de la valeur de la marque.
JA. Pour réussir, vous semblez privilégier la Russie et les pays de l'Est, est-ce exact ?
rj.g. Il ne s'agit pas de "privilège", mais par rapport à l'évolution des marchés, il apparaît logique nous nous concentrions fortement sur cette zone. En Russie, nous enregistrons de très bonnes performances, comme en témoigne notre progression de 6 % lors du précédent exercice. Cependant, comme je l'évoquais à l'instant, nous nous attelons surtout à construire les fondations d'une marque encore jeune.
JA. La Chine fait aussi partie de vos priorités, comment définiriez-vous ce marché que vous connaissez bien ?
rj.g. Comme chacun sait, il s'agit d'un marché très dynamique. Il est donc essentiel de ne pas manquer le train de cette croissance ! Mais chez Mazda, nous devons aussi tenir compte de nos capacités industrielles et rester raisonnables. C'est pourquoi nous tablons sur un volume de 300 000 ventes à un horizon 2010. Cela implique une communication très étroite avec nos partenaires locaux, ainsi qu'une stricte fidélité à notre plan produits et à son esprit. Actuellement, nous nous appuyons sur deux fers de lance : la Mazda 6, essentielle pour positionner notre image, et la Mazda 3 pour réaliser les volumes. Sachant que la Mazda 2 sera commercialisée en Chine en 2008, nous pouvons être confiants.
JA. A propos de la Chine, quels mots utiliseriez-vous pour présenter les constructeurs chinois présents à Francfort ?
rj.g. Je n'en ai aucune idée. Et nous préférons nous abstenir de toute polémique gratuite. Certaines spéculations actuelles sont stériles ; il faut respecter tous les concurrents, surtout ceux de demain.
JA. Quelle est la place de l'Europe de l'Ouest sur cet échiquier ?
rj.g. L'Europe de l'Ouest demeure une région clé pour Mazda ! Notre stratégie d'ouverture de filiales en est la meilleure preuve, au même titre que nos projets pour renforcer notre présence dans les grands centres urbains comme Paris, Londres ou Berlin. En Europe de l'Ouest, notre savoir-faire technologique est reconnu et le plan produits que nous développons peu à peu à nous ouvre de nouvelles perspectives. Même si la concurrence est rude, notre croissance est, bien entendu, aussi programmée dans cette région. Et nous attendons beaucoup de la nouvelle Mazda 2 du point de vue des volumes, puisqu'elle doit faire deux fois mieux que l'ancienne.
JA. Pourriez-vous être tentés par une incursion sur le segment du low-cost ?
rj.g. Tout dépend de ce que vous entendez par low-cost… Chez Mazda, nous plaçons le curseur sur la Mazda 2, un modèle qui répond à nos exigences de qualité et qui nous permet de ne pas nous éloigner de notre cœur de gamme, quelle que soit notre stratégie de pricing. Nous ne fermons aucune porte, mais il convient de rester cohérent par rapport à nos ressources et au long terme. Sur l'ensemble des marchés, nous nous focaliserons donc sur les segments B-C et C-D.
JA. Comment répondez-vous à la pression environnementale, particulièrement perceptible à Francfort ?
rj.g. Comme l'ensemble des constructeurs, nous prenons particulièrement à cœur la problématique environnementale. Deux exemples : la nouvelle Mazda 6 avait subi d'importants ajustements aérodynamiques pour relever le défi écologique, et la nouvelle Mazda 2 a fait l'objet d'un travail particulier sur la réduction de poids ce qui a un impact direct sur ses émissions de CO2. Pour nos grandes ambitions d'avenir, je vous donne rendez-vous au Salon de Tokyo, où nous allons marquer les esprits !
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