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Constructeurs

Renault va étudier avec intérêt le projet de fusion avec FCA

Publié le 27 mai 2019

Par Damien Chalon
4 min de lecture
La proposition de fusion formulée par FCA à Renault vient de franchir une première étape : le groupe français a décidé d’étudier avec intérêt l’opportunité d’un tel rapprochement. L’ensemble pourrait donner naissance à un nouveau géant mondial de l’automobile.
Le plan du groupe FCA est le suivant : fusionner avec Renault afin de former le troisième groupe automobile mondial.

 

FCA est-il en train de réaliser l’un des coups du siècle dans le milieu automobile ? La proposition de fusion formulée par le groupe italo-américain auprès de Renault semble avoir fait mouche. Le conseil d’administration du constructeur français qui s’est réuni ce matin a décidé "d’étudier avec intérêt l’opportunité d’un tel rapprochement, confortant l’empreinte industrielle du groupe Renault et générateur de valeur additionnelle pour l’Alliance".

 

Le plan du groupe FCA est le suivant : fusionner avec Renault afin de former le troisième groupe automobile mondial. Sur le base des ventes 2018, ce nouveau venu écoulerait 8,7 millions de véhicules à travers le monde (3,9 millions pour Renault, 4,8 millions pour FCA), réaliserait près de 170 milliards d’euros de chiffre d’affaires (110 milliards pour FCA, 57,4 milliards pour Renault) et afficherait un bénéfice net de 7 milliards d’euros. Quant à la valeur boursière, elle atteindrait 36 milliards d’euros.

 

Société détenue à 50/50

 

Le nouvel ensemble serait détenu à 50 % par les actionnaires de FCA et à 50 % par les actionnaires de groupe Renault "avec une structure de gouvernance équilibrée, et un conseil d'administration dont la majorité des membres seraient indépendants". Le rapprochement serait réalisé sous la forme d'une opération de fusion sous une société-mère de droit néerlandais. Le conseil d'administration du nouvel ensemble serait initialement composé de 11 membres, avec une représentation équivalente de quatre membres chacun pour FCA et groupe Renault, ainsi qu'un représentant pour Nissan. La société mère serait cotée sur la Borsa Italiana (Milan), Euronext (Paris) et la Bourse de New York.

 

FCA assure que cette proposition fait suite à des premières discussions opérationnelles entre les deux groupes dans le but "d’identifier les produits et les zones géographiques sur lesquels ils pourraient collaborer". L’idée aurait alors fait son chemin et montré que de réels bénéfices étaient envisageables, notamment dans la rapidité du processus de développement de nouveaux produits et dans la course à la connectivité, à l’électrification et à la conduite autonome.

 

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Les deux groupes jouissent en prime d'une réelle complémentarité géographique, Renault étant bien implanté en Europe, en Russie, en Afrique et au Moyen-Orient, FCA en Amérique du Nord et en Amérique Latine. Au regard des ventes réalisées en 2018, le nouvel ensemble se classerait au quatrième rang en Amérique du Nord, au deuxième rang dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et au premier rang en Amérique Latine.

 

Une Alliance à 15 millions de ventes par an

 

Le projet soumis par FCA ne prévoit pas de fermetures d’usines mais propose "des investissements plus efficaces à l’échelle mondiale dans les plateformes communes de véhicules, les infrastructures, la motorisation et les technologies". Les synergies annuelles pourraient ainsi dépasser les 5 milliards d’euros, en plus de celles réalisées dans le cadre de l’Alliance avec Nissan et Mitsubishi.

 

La proposition met également en avant la complémentarité des marques des deux groupes. "Ce rapprochement créerait un portefeuille de marques couvrant tous les segments clés du marché, des marques luxe/premium telles que Maserati et Alfa Romeo, aux marques grand public comme Dacia et Lada, en passant par les marques emblématiques de Fiat, Renault, Jeep et Ram ainsi que les véhicules utilitaires".

 

Evidemment, FCA n’occulte pas la question de l’Alliance et se déclare être en mesure de "travailler avec les entreprises partenaires de groupe Renault afin de trouver les moyens de créer de la valeur supplémentaire". Le rapprochement de FCA et Groupe Renault avec ses partenaires Nissan et Mitsubishi créerait le plus grand constructeur automobile mondial avec des ventes de plus de 15 millions de véhicules par an.

 

La balle est désormais dans le camp de Renault et de ses alliés. Le constructeur français annonce qu’une communication interviendra "le moment venu afin d’informer le marché des résultats de ces discussions". En attendant, ce projet est salué par les investisseurs, Renault gagnant plus de 16% et Fiat Chrysler plus de 10% en Bourse.

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