Renault résiste au troisième trimestre 2024, l'action grimpe en Bourse
Quel pied de nez ! Alors que la plupart des constructeurs automobiles européens (BMW, Mercedes, Volkswagen et Stellantis) ont produit des profit warning, Renault, lui, résiste et confirme même ses perspectives financières.
La marque au losange vient de démontrer la résilience de son modèle commercial à l’occasion des résultats commerciaux trimestriels. Au troisième trimestre 2024, le chiffre d’affaires du groupe ressort, à taux de change constants, en hausse de 5 % à 10,7 milliards d’euros (+1,8 % en données brutes). Il affiche même une progression de 3,7 % (+0,8 % en données brutes) sur l’ensemble de l’année.
Sur la seule branche automobile, Renault résiste malgré les vents contraires. Le chiffre d'affaires a augmenté de 2,6 % (-0,5 % en données brutes) pendant ce dernier trimestre. Et de 1,1 % sur les neuf premiers mois de l’année (37,7 milliards d’euros, en baisse de 1,5 % en données brutes).
L'offensive produit porte ses fruits
Sur un marché sans croissance et extrêmement concurrentiel avec une impitoyable guerre des prix, Renault s’en tire donc plutôt bien. D’autant que le nombre de voitures vendues est en baisse (-0,4 % à 1,17 million d’immatriculations), voire en fort recul sur le troisième trimestre (-5,6 %).
Renault estime avoir bénéficié d’un bon mix produit, autrement dit, la hausse de la valeur a permis de compenser la baisse du volume. L’effet mix produit a augmenté de quasiment quatre points.
Ce bon mix a été soutenu par les nouveautés produits que le groupe multiplie depuis plus d’un an et qui devraient s’accélérer encore en 2025 avec l’arrivée d’une nouvelle salve de nouveautés (Symbioz, R5, R4, Dacia Bigster…).
Alpine et Dacia en forme
Alpine continue sur sa lancée, après une année 2023 record, la marque sportive du groupe affiche une progression de 16,5 % de ses ventes depuis début 2024 (3 333 immatriculations). De son côté, Dacia engrange 1,5 % de ventes supplémentaires sur neuf mois (500 957 immatriculations) et gagne deux places sur le podium du marché VP pour se positionner à la 9e place. La Sandero, dont les ventes ont augmenté de 16,3 % depuis le début de l'année, reste la voiture la plus vendue en Europe, tous canaux confondus.
"Notre chiffre d’affaires du 3e trimestre commence à bénéficier de notre offensive produit sans précédent avec dix lancements de nouveaux véhicules cette année", a déclaré Thierry Piéton, directeur financier du groupe, qui rappelle que sept nouveaux lancements sont prévus en 2025. Il indique que le 4e trimestre devrait être particulièrement dynamique avec le début des livraisons de la très attendue R5.
Renault contient son inflation
Dans son communiqué, Renault insiste sur sa stratégie de réduction des coûts qui lui permet de rester compétitif dans un environnement très inflationniste. L’effet prix est resté stable (+0, 2 point).
La part des ventes à particulier, une priorité de Luca de Meo, progresse et atteint 67,8 % des ventes, soit 23 points au-dessus de la moyenne du marché. Autre priorité stratégique de Renault, la reconquête du segment C. Celui-ci voit sa part des ventes augmenter de 1,6 % pour représenter 42,4 % des ventes totales.
Enfin, les véhicules électrifiés ont représenté 30,2 % des ventes sur le trimestre (+3,4 points), surtout portées par les hybrides (+52 %). En revanche, les ventes de voitures électriques baissent pour représenter 7,6 % des immatriculations.
Le marché applaudit
Renault confirme ses perspectives financières pour l’ensemble de l’exercice et continue à viser une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7,5 %, et un free cash flow supérieur ou égal à 2,5 milliards d’euros. Pour le groupe, longtemps perçu comme le point faible du marché européen, et considéré comme une proie potentielle d’un groupe chinois, ces performances sont remarquables.
Le marché ne s’y trompe pas puisque l’action grimpe dans les premiers échanges à la Bourse de Paris de plus de 7 %.
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