Renault passe l’orage en 2019
Le groupe Renault le clame fièrement : 2019 a été synonyme de meilleure année commerciale depuis 9 ans. Ses immatriculations de VP et VUL ont progressé de 1,3 % à 698 690 unités, avec quelques points forts qui lui ont permis d’afficher cette performance malgré une année plutôt chaotique. Parmi ces points forts, la bonne santé du VU. Sur un marché dynamique (+4,5 %), la marque au losange a réalisé un record de volume depuis 12 ans avec 147 828 unités, soit une évolution de +5 %. Trois modèles se sont placés aux trois premières places du podium tricolore : Kangoo, Master et Trafic.
Autre réjouissance à souligner pour Renault : sa place de première marque dans le cœur des Français sur le marché du VP. 407 134 unités ont été écoulées soit un volume stable à 0,2 %, et une Clio, 4 et 5e générations cumulées, toujours leader. Les VP immatriculés auprès des flottes se sont bien portés. "L’indice de confiance des entreprises a été bien orienté toute l’année, analyse Ivan Segal, directeur commercial France pour Renault. Ce marché porteur nous a bien aidé lorsque nous avons eu des trous d’air passagers lors des nouvelles homologations."
Autre marché porteur pour le groupe français via Renault, l'électrique. Zoé est resté le véhicule électrique le plus vendu en France en 2019 avec 18 817 unités, soit une hausse de 10,4 %. Une performance qui a permis à la marque au losange de s’octroyer une part de marché de 44 % sur les VP électriques, avec un record de commandes sur le dernier trimestre, nouvelle Zoé oblige. "Le poids des VE dans le marché français reste certes faible, avec une pénétration de 1,9 % mais le groupe progresse d’année en année sur ces ventes d’électriques. Ils constituent le premier levier pour atteindre les normes CAFE, un levier que nous comptons exploiter chaque jour de l’année 2020 notamment avec la nouvelle Zoé, souligne Ivan Segal. L’arrivée des produits concurrents va booster le marché et l'appétence des clients."
Renault a souffert sur le canal des particuliers
Mais derrière ces bons chiffres, quelques nuances peuvent toutefois être mises en lumière. Si du côté des VU, tout roule effectivement pour le groupe, niveau VP, le bilan est plus mitigé, avec une part des immatriculations réalisées auprès des particuliers en chute en 2019 de 14,7 %. Un canal qui n’a représenté pour la marque Renault que 34,9 % de ses immatriculations totales. "La tendance est générale, puisque le canal des particuliers s’est replié de 6,7 % en 2019, analyse Ivan Segal. Cette baisse est à mettre en corrélation avec l’indice de confiance en baisse de cette population, dans un contexte d’actualité compliquée."
Sans compter que, pour Renault, 2019 a été synonyme de renouvellement de modèles à volume comme Twingo et Clio. Leur transition a fait perdre à la marque des parts de marché sur les particuliers, alors que le réseau ne disposait pas du stock pour répondre à la demande. "Mais nous comptons bien regagner des parts de marché sur ce segment l’année prochaine avec ces nouveaux modèles, dont le Captur également", reprend le directeur de l’activité commerciale.
Ce repli du canal des particuliers a d’ailleurs pesé sur les résultats de Dacia. La marque est en effet fortement exposée aux évolutions de ce canal puisque réalisant, en temps normal, plus de 80 % de ses commercialisations auprès des particuliers. En 2019, la marque a vu son volume VP diminuer de 1 % à près de 139 000 unités. "2019 n’a effectivement pas été l’année la plus facile pour Dacia, même si le business modèle fonctionne encore très bien. Nous avons dû faire face à plusieurs vents contraires dont le repli des particuliers. Il faut aussi noter que 2018 avait été une année record avec Duster, nous pouvions difficilement égaler ce très bon score. Enfin, Sandero a aussi dû faire face à des primes à la conversion revues à la baisse", énumère Ivan Segal. A noter toute de même que le modèle est resté le plus vendu auprès des particuliers en 2019.
Le canal des tactiques dynamique
2019 et surtout décembre a été marqué par des immatriculations tactiques à un haut niveau pour Renault et Dacia. Sur l’ensemble de l’année, ces dernières ont pesé 30,6 % pour la marque au losange et 19,4 % chez Dacia (33 % en décembre). Un niveau inhabituellement élevé pour la marque low cost, lestée par ses modèles essence ultra dominants dans ses immatriculations. Du côté de Renault, le renouvellement des modèles à volume peut expliquer en partie ces immatriculations tactiques. D’autant plus que l’arrivée différée des différentes versions de la Clio V a déclenché plusieurs vagues de VD. Mais le phénomène d’anticipation des ventes en vue du malus explique l’autre partie. "Il y a eu l’anticipation naturelle des clients, mais nous avons été aussi amenés en fin de l’année à arbitrer des véhicules qui auraient été frappés d’un trop gros malus et qui auraient impactés, par leur grammage, notre stratégie par rapport à la norme CAFE", explique Ivan Segal. Qui, en 2019, estimait à 40 000 unités le nombre de VP mis par anticipation sur le marché face à ces deux contraintes, toutes marques confondues. "Renault a contribué entre 20 et 24 % de ces immatriculations", indique-t-il.
"Le réseau connaît le grammage de ces véhicules et savait qu’il serait beaucoup plus facile de les vendre l’année suivante en les faisant immatriculer en 2019 plutôt que faire supporter le malus plus élevé. Il y a effectivement un portage par le réseau de ces VD, nous avons convenu avec nos partenaires de l’effort qu’il fallait qu’ils fassent. Il fallait nettoyer les stocks au maximum sur le dernier quadrimestre, nous l’avons fait, en bonne entente avec le réseau", conclut Ivan Segal.
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