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Constructeurs

Renault officialise son projet blockchain avec IBM

Publié le 10 septembre 2020

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Dans le cadre de son plan d'amélioration de l'outil de production et dans un contexte d'évolution de la législation, le groupe Renault a validé la première phase d'implémentation de la technologie blockchain. IBM est le partenaire du constructeur.
L'usine de Douai (59) est la première du groupe à mettre en application le concept XCeed de Renault.

 

Les usines Renault passeront bientôt dans une nouvelle ère, celle de la technologie blockchain. Après plusieurs mois de tests en conditions réelles, à Douai (59), le constructeur vient de valider le concept imaginé et mis en œuvre avec le concours d'IBM et l'emploi de la solution Hyperledger Fabric, dimensionnée pour les sites industriels. Baptisé XCeed, ce projet digital vise à pouvoir certifier en tout temps la conformité des composants d'un véhicule à sortir de la ligne de production.  

 

Tout a commencé en 2018 et a pris forme en 2019, dans l'usine nordiste. Renault et IBM ont pu se dessiner une trajectoire commune pour élaborer ce qui fait désormais référence en matière de projet blockchain collaboratif, dans l'histoire du constructeur. "La production automobile est affaire d'écosystème. Le schéma traditionnel en étoile avec le constructeur comme point central n'a plus lieu d'exister. Notre nouveau mode de fonctionnement remet tout à plat et chacun des partenaires peut continuer d'évoluer dans son environnement tout en ayant la garantie de respecter nos exigences", explique Odile Panciatici, la vice-présidente en charge de la blockchain chez Renault.

 

Quel que soit le rang du fournisseur, les données renseignées dans le système sont centralisées et le constructeur assure la gouvernance des informations pour cloisonner l'accès en fonction du statut. Ce qui sonne la fin des portails dédiés aux équipementiers et fait place à du lean process qui créer un lien virtuel entre tous les acteurs impliqués. "Nous ne perdons plus de temps à discuter des formats avec chaque membre, mais nous nous concentrons sur les informations, puisque les bases de données se parlent automatiquement", relève la vice-présidente de chez Renault.

 

Pouvoir satisfaire les demandes des autorités dans un délai réduit

 

En ligne de mire, il y a l'excellence opérationnelle. Le gain de performance et d'efficience attendu est estimé entre 15 et 30 %. Il y aura aussi plus de réactivité, une meilleure prédiction des phénomènes et surtout un véritable bénéfice dans le registre de la certification, de l'authentification et de la lutte contre la fraude. Ce qui est tout à fait à propos, au regard de la récente évolution du cadre légal.

 

En effet, depuis le 1er septembre 2020, un nouveau règlement pour la surveillance du marché est entré en vigueur. Il implique une multiplication des contrôles réglementaires des véhicules déjà mis sur le marché. Odile Panciatici s'y prépare de longue date : "nous savons que le nombre d'audits va se multiplier et qu'une structuration s'impose". L’ensemble de la chaîne de production doit ainsi s'adapter pour répondre aux autorités dans des délais réduits.

 

La suite du projet XCeed n'est pas encore au déploiement à d'autres sites. Il était question jusqu'à présent de caractéristiques réglementaires, géométriques et de matières. Il sera désormais temps de se tourner vers la conformité des logiciels impliqués dans la connectivité des véhicules, celle des pièces vendues sur le marché de la rechange et la conformité des process de conception qui amène à l'étape d'homologation. La blockchain n'en est qu'à ses débuts dans le groupe de Boulogne-Billancourt.

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